Etats-Unis : levée de boucliers contre les portes dérobées
Alors qu’un nombre croissant d’Etats cherche à pouvoir facilement accéder aux communications chiffrées, les géants du numérique appelle la Maison Blanche à ne pas céder à la tentation des portes dérobées.
Un gouvernement qui souhaite pouvoir intercepter facilement les communications chiffrées de particuliers et de professionnels évoluant sur son territoire. Cela rappelle le bras de fer qui a opposé BlackBerry à l’Inde dès le tournant de la décennie. Mais cette fois-ci, la tentation s’est depuis largement répandue, en Occident notamment. Au Royaume-Uni, récemment, mais aussi outre-Rhin, et tout récemment aux Etats-Unis.
Alors plus de 140 géants du numérique, experts et associations ont réunis leurs forces pour signer une lettre ouverte commune appelant Barack Obama à rejeter toute proposition du gouvernement susceptible de porter atteinte à la confidentialité des communications électroniques pour permettre aux agences de sécurité de les intercepter. Comprendre : installer des portes dérobées donnant accès aux communications chiffrées.
Publiées par nos confrères du Washington Post, cette lettre ouverte souligne que « le chiffrement fort est la pierre angulaire de la sécurité de l’économie moderne de l’information ».
La qualité de ce chiffrement a régulièrement été mise en avant par le FBI ou encore l’agence américaine de lutte contre les narcotiques comme un élément bloquant pour leurs enquêtes. Mais les révélations sur les activités de la NSA ont poussé les acteurs du numérique à généraliser le chiffrement afin d’éviter que la confiance que leur portent leurs clients ne soit écornée.
Pour l’heure, toutefois, et selon nos confrères, une modification législative en faveur de portes dérobées aurait peu de chances d’être adoptée. Dans le cas contraire, elle ferait tâche d’huile, souligne Ronald Rivest, l’un des inventeurs de l’algorithme RSA. Dans les colonnes de nos confrères, il estime ainsi « qu’une fois que vous faites une exception pour les forces de l’ordre américaines, vous faites aussi une exception pour les britanniques, les françaises, les israéliennes, et les chinoises, et en définitive pour les nord-coréennes ».