Data Fabric, la stratégie de NetApp pour étendre ses baies dans le Cloud
NetApp affine un peu plus sa stratégie de Cloud et cela prend le nom de Data Fabric. Le groupe rend également son offre plus lisible.
Un an pratiquement jour pour jour après le lancement de ONTAP Edge, l’idée d’étendre le stockage local dans des services Cloud externes fait son chemin chez NetApp. « C’est l’un des points principaux de notre nouvelle stratégie Data Fabric, laquelle débouchera sur de nouvelles annonces dans les semaines qui viennent », assure Jean-François Marie, directeur Produits, Solutions et Alliances chez NetApp EMEA. D’après nos sources, la direction de NetApp mobiliserait en ce moment-même ses troupes autour de Data Fabric à l’occasion de la grand-messe interne qui se tient actuellement aux USA.
Aller au-delà de la simple brique d’extension ONTAP Edge
Dans le détail, Data Fabric regroupe trois solutions pour ajouter un tiers de stockage dans un Cloud public - l’historique NetApp Private Storage, Cloud ONTAP annoncé en fin d’année dernière, le tout récent StorageGRID Webscale - et deux autres pour faire de la sauvegarde en ligne - l’appliance SteelStore et le connecteur NDMP Cloud Extension pour SnapVault. Toutes ces solutions vont se doter d’outils d’administration supplémentaires, typiquement de nouvelles versions de OnCommand Insight et OnCommand Cloud Manager, et vont faire l’objet de partenariats avec des services de stockage en ligne d’ici à quelques semaines.
« Nous avons revu notre copie depuis le lancement de ONTAP Edge, qui consistait juste à mettre une baie de stockage ONTAP virtuelle chez un hébergeur pour étendre un stockage local avec un site distant. Il manquait à ONTAP Edge tout l’outillage pour savoir où se trouvent les données, pour facturer la consommation des ressources, pour éditer des règles de duplication, etc. Désormais, ONTAP Edge est repositionné comme une brique technique permettant d’étendre le stockage d’une baie NetApp sur des serveurs annexes sans baie, dans le cadre d’un datacenter privé », explique Jean-François Marie.
Un déploiement graduel des fonctions de stockage Cloud
NetApp Private Storage (NPS) consiste à installer une véritable baie NetApp chez un prestataire intermédiaire, lequel est connecté à fournisseur de Cloud public pour y créer un réseau de stockage privé. Un projet pilote avait été lancé en 2014 avec Amazon AWS. Depuis février dernier, NPS propose également du stockage privé dans les Clouds Microsoft Azure et SoftLayer. Dans ces trois cas, le prestataire intermédiaire est Equinix. NPS pourrait, avant la fin de l’année, proposer du stockage privé dans les Clouds souverains français, sans doute au travers d’une baie NetApp physique installée chez la filiale française d’Equinix.
Cloud ONTAP revient à un NPS dans lequel il n’y a pas d’acteur intermédiaire et où la baie physique est remplacée par l’appliance virtuelle ONTAP Edge directement dans le catalogue de service du prestataire de Cloud public. Cloud ONTAP est arrivé en février comme une option dans Amazon AWS. En toute logique, il devrait également succéder à NPS dans les Cloud Azure et SoftLayer d’ici à quelque semaines puis, à terme, dans d’autres Clouds publics déjà accessibles depuis NPS. « En faisant succéder Cloud ONTAP à NPS, nous voulons prouver à nos clients que nous disposons d’une solution qui fonctionne. C’est primordial dans le cadre du Cloud hybride où les entreprises redoutent encore d’essuyer les plâtres », commente Jean-François Marie.
Jusqu’ici, l’utilisation de NPS est liée à une licence du système Clustered DATA ONTAP sur des baies locales et celle de Cloud ONTAP à la location de la machine virtuelle éponyme, fonctionnant sous un système ONTAP 8.3 adapté aux noyaux Linux dont Amazon dote ses serveurs virtuels. Chacun dispose de fonctions propres pour gérer le stockage privé distant. Désormais, on peut les piloter au travers de l’outil d’administration gratuit OnCommand Cloud Manager qui gère le stockage en Cloud via NPS ou Cloud ONTAP comme un tiers supplémentaire. « Dès lors, le stockage en Cloud n’est plus seulement une ressource en plus. On peut s’en servir pour faire de la réplication, afin de continuer l’activité sur un stockage de secours en cas d’incident, ou encore comme un espace plus performant que les ressources locales pour effectuer des traitements Big Data », détaille Jean-François Marie. En option, l’outil d’administration payant On Command Insight 7.1 sert à monitorer l’activité et à refacturer en interne les ressources utilisées.
Utiliser le stockage objet ailleurs que chez Amazon
Pour sa part, StorageGRID Webscale est un logiciel donnant un accès à un espace de stockage objet pour les applications SaaS développées en interne. Jusqu’ici uniquement compatible avec le service de stockage S3 d’Amazon, il devrait désormais pouvoir stocker des données chez tous les hébergeurs compatibles OpenStack.
Le stockage objet en ligne est le moins cher mais n’est pas forcément adapté aux traitements intensifs. « S3 est donc particulièrement intéressant pour l’archivage des données et c’est pourquoi nous dotons désormais nos solutions de sauvegarde d’un connecteur pour stocker dans S3 », lance Jean-François Marie. Ainsi, depuis février dernier, l’outil de backup interne des baies NetApp, SnapVault, et l’appliance de backup SteelStore, compatible avec toutes les marques de baie, disposent de fonctions de compression et de déduplication adaptées à Amazon S3. Dans les semaines qui viennent, leurs fonctions devraient être intégrées à une nouvelle version de OnCommand Insight et ils devraient permettre d’enregistrer leurs sauvegardes chez d’autres hébergeurs de Cloud compatibles OpenStack.
En réponse au stockage Cloud d’EMC
La stratégie DataFabric de NetApp fait écho aux récentes annonces d’EMC en matière d’extension du stockage local dans le Cloud. Concurrent direct de NetApp, EMC propose ainsi l’appliance (physique ou virtuelle) Cloud Array, dont la nouvelle version 5 prend en charge le contrôleur ViPR pour jongler entre plusieurs services de stockage de Cloud compatibles OpenStack et les utiliser comme un espace de stockage de type Tier-3 (données les moins fréquemment utilisées). Egalement, EMC vient de lancer CloudBoost, issu du rachat récent de Maginatics, pour donner à ses logiciels de sauvegarde Avamar et NetWorker la possibilité de stocker dans le Cloud. En revanche, la liste des offres de Cloud public compatibles avec CloudBoost n’est pas encore très claire.
Enfin, EMC dispose d’une fonction que NetApp n’a pas encore. Son offre SaaS Spanning Backup permet de sauvegarder en ligne les données des services de Salesforce, Google Apps et Microsoft Office 365. Pour l’heure uniquement utile en cas d’écrasement accidentel des données, Spanning pourrait à l’avenir servir à rapatrier en local les données de l’entreprise stockées chez les fournisseurs d’application SaaS.