SAP : des problèmes de personnalisation à cause de développeurs inexpérimentés
Selon le cabinet Cast Software, le code ABAP écrit dans le cadre de personnalisations d’applications SAP ne respecte pas assez les bonnes pratiques. La faute à un manque de compétence en interne et chez les prestataires.
Le cabinet d’expertise Cast Software vient d’analyser plus de 50 millions de lignes de code ABAP qui ont été écrites dans le cadre de personnalisations, par des entreprises, de leurs applications SAP. Et le résultat de cette recherche est pour le moins mitigée.
Ces projets déboucheraient en effet très régulièrement sur des produits finaux qui ne répondent pas aux exigences minimales de qualité logicielle. La faute à des développeurs inexpérimentés à qui l’on confie cette tâche.
L’étude a couvert huit secteurs différents avec une forte dominante industrie manufacturière, commerce et secteur public. Elle a évalué les codes sur cinq critères : sécurité, performances sur le long terme, évolutivité, fiabilité et documentation pour la reprise du projet entre équipes.
Dans tous ces critères, constate le rapport, « la violation des règles de base et des bonnes pratiques est très élevée et très sérieuse ». Bill Curtis, responsable de recherche chez Cast Software, explique cette pauvre qualité par le recours à l’outsourcing vers des prestataires de services aux compétences a priori limitées.
« Quand on regarde ces codes, on arrive à la conclusion qu’ils ont été écrits par des juniors qui ne connaissent pas les bonnes pratiques », résume-t-il.
Mais la faute est également du côté des donneurs d’ordres. « Quand vous externalisez un travail, vous vous mettez en danger si vous n’êtes pas capable d’évaluer ce que l’on vous livre ». Dans le cas de la personnalisation d’outils SAP, ce serait visiblement le cas.
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Autre point souligné par le rapport, ces projets ne sont pas réalisés sous l’égide de la direction informatique. Une forme poussée de Shadow IT en quelque sorte.
« Dans plusieurs cas, le développeurs est un membre de l’équipe métier qui a appris à faire un peu d’ABAP. Il n’en reste pas moins qu’avec un bagage limité en ingénierie logicielle, les métiers n’ont pas toutes les compétences pour faire les choses correctement », constate le rapport.
Pire, « à présent que les applications métiers sont composées de différentes strates technologiques, beaucoup d’erreurs viennent du fait que ces développeurs inexpérimentés ne comprennent pas non plus comment les différentes partie du système applicatif vont interagir les unes avec les autres ».
En guide de solution, Bill Curtis préconise que les entreprises qui ont recours à des prestataires prennent plusieurs mesures de contrôle de la qualité « et qu’elles incluent des clauses qualité dans le contrat cadre de prestation ».
Par souci d’équité, Cast Software réalisera des benchmarks similaires sur d’autres types de codes. Le cabinet promet de se pencher sur la personnalisation d’applications Oracle et sur les développements Java et .NET.