Red Hat lève le voile sur sa roadmap RHEL
Depuis le Red Hat Summit de 2012, Red Hat travaille au développement de ses technologies, à commencer par les versions 6.5 et 7 de sa distribution Red Hat Enterprise Linux.
Depuis le Red Hat Summit de 2012, Red Hat travaille au développement de ses technologies, à commencer par les versions 6.5 et 7 de sa distribution Red Hat Enterprise Linux. L’éditeur travaille aussi à l’évolution de son installateur, de Fedora 19, de son système de fichiers et de bien plus encore. Nos collègues de SearchDatacenter ont pu s’entretenir avec Denise Dumas, directrice de l'ingénierie logicielle chez Red Hat, qui a accepté de décrire certaines des fonctionnalités qui seront présentées lors du Red Hat Enterprise Linux (RHEL) Panel, pendant le Red Hat Summit 2013 qui s’ouvre aujourd’hui à Boston. Nombre de changements viennent en réponse à des tests menés avec des utilisateurs tout au long de l'année écoulée, explique-t-elle.
À quels changements peut-on s'attendre suite aux tests menés avec les utilisateurs ?
Denise Dumas : Nous avons introduit un mode classique [pour Fedora 19] qui, si vous êtes à l'aise avec Gnome 2, devrait vous permettre de vous y retrouver très facilement. Nous pensons que les utilisateurs habitués à Gnome 2 vont utiliser le mode classique jusqu'à ce qu'ils soient prêts à tester le mode moderne. Le mode classique sera le bureau par défaut RHEL 7, et nous sommes dans la phase finale de développement. Nous sommes en train de peaufiner ce bureau et nous multiplions les tests utilisateurs. La dernière chose que nous voulons, est de perturber les flux de travail de nos clients. Je pense que cela a été difficile pour les équipes de Gnome parce qu'ils aiment vraiment le mode moderne et qu’ils y ont mis tout leur cœur. Mais ils ont réalisé un excellent travail en mettant au point le mode classique pour nous. Et je pense que cela va nous permettre de maintenir sur RHEL 5, 6 et 7 des gens qui ne veulent pas se reformer chaque fois qu'ils changent de systèmes d'exploitation - je pense que le mode classique va être vraiment utile pour eux. Pour l'installateur en particulier, il y avait un certain nombre de questions autour du partitionnement, et je sais qu'ils ont apporté quelques changements à la façon dont ils gèrent la configuration du stockage. C’est l’une des demandes qui ressortaient des sessions de test avec les utilisateurs. Il y a eu beaucoup de peaufinage. Je trouve que beaucoup des changements de l'interface utilisateur sont assez subtiles, et pourtant les choses subtiles semblent faire une énorme différence. Ainsi l’endroit où s’exécutent les widgets, ou la façon dont les choses sont intitulées semble faire une énorme différence. Il y a pas mal de petits détails de ce type qui ont été travaillés.
"Nous cherchons à faire de XFS le système de fichiers par défaut pour le boot, pour la racine, et pour les données utilisateur, car il est mieux adapté aux besoins de nos clients entreprises que btrfs". Denise Dumas, directeur de l'ingénierie logicielle chez Red Hat Inc.
Mais il y a peu de nouvelles fonctionnalités ?
Dumas : Eh bien, le focus est l’ergonomie. Il s’agit de faire en sorte que l’OS s’adapte aux comportements des utilisateurs. Et bien sûr, c'est difficile parce que tous les utilisateurs n’abordent pas les problèmes de la même façon. Nous essayons de trouver un compromis pertinent pour les utilisateurs qui voient, par exemple, l'installation pour la première fois. C'est un état d'esprit complètement différent de celui d’un utilisateur qui a fait 147 Kickstarts au cours de l'année écoulée.
Comment l'année écoulée a-t-elle influencé les sujets que vous aborderez lors de la session sur les roadmaps ?
Dumas : Nous avions une trajectoire a peu près finalisée pour RHEL 7 lors du dernier sommet, mais ce que nous avons fait au cours de l’année écoulé c’est d’étudier un grand nombre de cas d'utilisation. Nous sommes revenus en arrière et avons examiné les expériences que les utilisateurs ont lorsqu’ils doivent gérer des serveurs. Nous avons essayé d’étudier leurs workflows et de nous assurer que ce que nous faisons correspond à leurs attentes. Une chose majeure que nous avons essayé de résoudre est la question des mises à jour, par exemple la possibilité de passer de RHEL 6 à RHEL 7 sans avoir à faire une nouvelle installation. C'est quelque chose que les clients nous ont demandé, et nous avons réalisé beaucoup de progrès en étant capables de le supporter.
À quelles améliorations doit-on s’attendre en matière de virtualisation et de stockage ?
Dumas : Il y a eu des tonnes d’évolutions en matière de virtualisation et de stockage. Vous verrez beaucoup d’entre elles se refléter dans notre roadmap stockage. Les responsables de l'ingénierie y seront présents. Si vous devez assister à une session RHEL, la session « Red Hat Storage Server : Use Cases & Roadmap » est celle qu’il ne faut pas rater. Beaucoup de nos travaux seront visibles dans [RHEL] 6.5 ainsi. Dans 6.5, nous avons fait beaucoup pour supporter Parallel NFS (pNFS). Nous avons apporté des améliorations au support de Fuse en matière de performances - nous nous sommes concentrés sur l’optimisation et sur la fiabilisation. Nous avons apporté des évolutions à LVM [le gestionnaire de volume logique de Linux]. Il y a des améliorations au support du Thin provisioning, des snapshots et des rollbacks. Pour RHEL 7, nous avons plusieurs systèmes de fichiers. Nous étudions des améliorations à btrfs - nous faisons beaucoup de tests avec ça. Nous allons supporter EXT 4, XFS et btrfs en plus de EXT2 et EXT3, mais nous cherchons à faire de XFS le nouveau système de fichiers par défaut pour le démarrage, pour la racine et pour les données utilisateur, car il est mieux adapté aux besoins de nos clients entreprises que btrfs. [Btrfs] sera certainement supporté, et vous pourrez choisir de l’utiliser si ce n'est que vous voulez. Mais il ne sera pas notre choix par défaut.
À votre avis qu’est ce qui importera le plus aux administrateurs système lors du Red Hat Summit ?
Dumas : Il y a une série vraiment intéressante de sessions sur les collections de logiciels Red Hat que nous avons publiées en bêta cette semaine. Cela nous donne la possibilité d'ajouter des langages dynamiques et les dernières versions de bases de données et de les installer et de les faire vivre en parallèle des versions de ces langages et de ces bases de données fournies avec l’OS. Nous le lançons sur RHEL 6, et nous le supporterons sur RHEL 7. Je pense que les collections de logiciels vont être vraiment intéressantes pour ceux qui cherchent à bâtir un environnement de développement. Notre boîte à outils pour développeurs a aussi connu une importante mise à jour, et elle est en bêta actuellement. C'est notre façon de fournir les dernières moutures de C, C++ et Java sur nos plates-formes RHEL 6 existants. Je pense que ce sera intéressant pour les utilisateurs. Nous avons aussi réalisé une énorme quantité de travail, que je n'ai pas mentionné, en matière de réseau. Nous supporterons pleinement le Precision Time Protocol dans 6.5, ce qui devrait satisfaire nos clients de Wall Street. Et nous avons aussi ajouté Open vSwitch. Nous l’avons ajouté dans le cadre d’OpenStack. Nous envisageons des changements d'espace de noms de réseau dans le cadre d’OpenStack. Le vSwitch est un commutateur logiciel que vous pouvez utiliser comme un commutateur virtuel pour les environnements de serveurs virtuels. Il transmet le trafic entre les différentes machines virtuelles sur l'hôte physique et vous permet également de « forwarder » le trafic entre les machines virtuelles sur le réseau physique. Il est lié à un tas d’interface d’administration et inclut un support programmatique pour OpenFlow. Nous avons ajouté un support préliminaire du vSwitch dans 6.4, mais nous l’avons refondu pour le rendre totalement supporté dans 6.5 et avons aussi ajouté des packages dans l’espace utilisateur.
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