Teradata, en chef d’orchestre, compose avec l’écosystème et Hadoop
Le spécialiste de l’analytique et de l’entrepôt de données a montré qu’Hadoop était indispensable à un environnement de gestion des données et a vanté lors de Teradata Universe 2015 les mérites d’un écosystème diversifié.
Ecosystème. Cette notion était au coeur de la conférence Teradata Universe 2015 qui se tient jusqu’au 22 avril à Amsterdam. Un édition clé pour le spécialiste de l’entrepôt de données et de l’analytique, venu célébrer dans la ville hollandaise le 20e anniversaire de sa conférence, devant un parterre de partenaires, de clients et de futurs prospects.
Il faut dire que le groupe, un acteur historique de la gestion des données, est lui aussi, confronté à une petite transformation interne. Comme symbolique d’un marché de la donnée qui évolue et entraîne avec lui les acteurs qui l’ont, en partie, façonné.
Pour Teradata, cela passe par exemple par une réorganisation de ses activités en deux divisions, et donc deux co-présidents : l’une consacrée à l’analytique et dirigée par Hermann Wimmer (ex-président de Teradata pour l’International », et une seconde dédiée aux applications marketing (Integrated Marketing Solutions). Un segment que le groupe a notamment forgé par le biais d’acquisitions - à l’image, par exemple, de celle d’Appoxee, une plateforme Saas de gestion de campagne marketing vers les mobiles. Cette nouvelle entité est dirigée par Bob Fair, qui occupait jusqu’alors le poste de vice-president et chief marketing and information officer chez Teradata.
Deux divisions, le CTO Scott Gnau parti chez HortonWorks
« Nous avons en partie les mêmes clients dans les deux divisions, mais les enjeux sont différents. Il s’agit de méthodes de ventes différentes. Le marché applicatif est un marché très étendu, à 95% dans le Cloud (ce qui est peu le cas dans l’entrepôt de données, ndlr), très liée au time-to-market. Le marché de l’analytique, du Big Data et de l’entrepôt de données se concentre quant à lui sur les grandes entreprises. Les R&D sont différentes, tout comme les départements ventes et conseil. Les recoupements entre les deux entités étaient plus réduits que nous le pensions, et il est plus productif pour la qualité des produits d’avoir des forces de ventes et des R&D séparées », explique Hermann Wimmer dans un entretien avec la rédaction.
Mais ce n’est pas tout. Dans ce que l’on peut considérer comme un fait marquant dans les changements de l’état-major de Teradata, il est à noter le départ de Scott Gnau, en charge des Teradata Labs, le pilier R&D du groupe.
Il a officialisé la semaine dernière sa nomination au poste de CTO d’HortonWorks, l’un des pure-players du monde Hadoop… et partenaire indispensable pour Teradata. Teradata supporte logiquement la distribution Hadoop d’Hortonworks - ainsi que celles de Cloudera et MapR - dans son offre QueryGrid, mais collabore également au sein de l’Open Data Platform, une initiative dont l’ambition est de créer un Hadoop standard (avec toutefois quelques écueils).
Hadoop, la brique indispensable
Voir Scott Gnau débarquer chez HortonWorks peut apparaître un brin ironique alors que Teradata mène justement une stratégie acerbe de conquête d’un écosystème en matière d’analytique. Sa ligne de conduite : Teradata seul ne peut pas cibler tous les besoins en matière de traitement des données et il se doit d’inclure dans son équation ce que le marché compte de mieux. Et surtout, inclure dans son équation analytique là où se dirigent les entreprises et le marché : Hadoop et l’Open Source.
« Les environnements liées aux données sont aujourd’hui trop complexes, trop couteux, peu flexibles et difficiles à dimensionner », Oliver Ratzesberger, Senior Vice President-Software, Teradata Labs, rappele ainsi que les entreprises disposent généralement de silos de données, répartis dans chacun de ses départements. « Nous avons besoin d’une solution d’orchestration et non pas de fédération des données et de leur analyse. Aller piocher là où sont les données, les outils analytiques et types de données ». Et ce quelle que soit la ou les technologies sous-jacentes.
Son idée : connecter Teradata Database et Aster à un ensemble de moteurs analytiques du marché via une couche de requêtage unifiée baptisée QueryGrid, permettant donc aux métiers d’aller interroger, des données placées dans différentes systèmes, hétérogènes ou pas. Les données sont déplacées automatiquement - comprendre sans interventions manuelles - entre les outils Teradata vers les autres systèmes et ce, dans un mode bidirectionnel. L’intégration avec un écosystème étendu de technologies partenaires est donc absolument nécessaire pour Teradata.
« Dans un monde complexe, une unique technologie ne résout pas tous les problèmes. Il existe une place pour Teradata, une place pour Hadoop, une place pour Aster. Et il faut intégrer toutes ces technologies de l’écosystème », a martelé Hermann Wimmer lors de l’édition de Teradata Universe 2015, qu’elles soient propriétaires ou Open Source.
Surtout – et c’est un point central sur le marché -, Teradata fait lui aussi le constat que l’Open Source, avec Hadoop ou encore le monde des bases de données NoSQL (comme MongoDB) est devenu un pilier central de la gestion des données et du Big Data – un constat qu’a par ailleurs réalisé Pivotal, en plaçant dans l’Open Source, sa base MPP Greenplum, ainsi que Hawq, et en partant s’allier à HortonWorks.. Mais pour autant, pas question qu’Hadoop et son système HDFS ne viennent concurrencer l’entrepôt de données, nous a expliqué Stephen Brodst, le CTO du groupe lors d’un entretien avec la rédaction.
QueryGrid dopé à l'Hadoop
C’est bien cette logique que l’on a pu retrouver lors de Teradata Universe 2015. L’éditeur a affirmé cette position en proposant de nouvelles intégrations Hadoop à QueryGrid. Teradata, qui avait déjà créé un pont vers la plateforme HortonWorks, a annoncé un renforcement des connexions de sa Database et d’Aster à la distribution de Cloudera.
L’éditeur a également programmé une intégration Teradata - MapR à la fin du second trimestre. Autre technologie QueryGrid annoncée lors de l’événement : Teradata vers Teradata et Teradata vers Aster, pour gagner en possibilité de dimensionnement et en flexibilité, explique l’éditeur.
« Grâce à l’écosystème, vous pouvez avoir accès à des données qui jusqu’alors étaient ignorées par les entreprises, les fichiers textes, les fichiers vidéo ou audio, par exemple. Et certaines technologies sont plus performantes que d’autres pour réaliser cela. Comment faire fonctionner ensemble un jeu de données relationnelles avec un autre non relationnel, par exemple ? », commente enfin Stephen Brobst. La diversité de l’écosystème de partenaire apportera ainsi la réponse.
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