Open Data : la France se dote d’une base d’adresses nationale
L’IGN, La Poste, Etalab, la SGMAP, Etalab et OpenStreetMap France ont inauguré BAN (Base Nationale Adresse), un référentiel d’adresses géolocalisées du territoire français. Le tout en Open Data.
L’un des projets piliers de l’Open Data en France a officiellement pris pied cette semaine. Ce mercredi, Etalab et le Secrétariat d’Etat à la modernisation de l’Action publique, avec l’IGN, La Poste et OpenStreetMap, ont inauguré la première Base d’adresse nationale (BAN). Derrière cette gigantesque base, l’idée de centraliser gratuitement et en libre accès, les adresses recensées sur le territoire et d’y associer à chacune des coordonnées géographiques. Le tout, en Open Data.
Ce projet est une étape clé dans la mise en place de la politique Open Data. L’annonce de sa réalisation avait été reconnue dans le baromètre de l’Open Data réalisée par la World Wide Web Foundation . Permettant à la France de passer de la 10e place en 2013 à la 4e place en 2014 en matière d’Open Data dans le monde.
Un projet qui remonte à 2002
Mais surtout, la création de BAN est le premier projet Open Data français dans lequel collabore à la fois les pouvoirs publics, les acteurs publics et – surtout – la société civile, dans un référent ouvert unique sur les adresses postales.
Pourtant, le projet n’a pas été simple à mettre en place. Et pour cause, ce projet remonte …à 2002. Mais depuis peu de choses ont avancé, explique Christian Quest, l’un des coordinateurs du projet de base de données ouvertes (BANO) – une base mise en place par l’OpenStreetMap en réaction à l’immobilisme du projet – dans un entretien au groupe français de l’Open Knowledge Foundation en 2014. Si la Poste et l’IGN (Institut National de l’Information Géographique et Forestière) étaient en charge de la création de cette base nationale, leurs intérêts commerciaux – ils font commerce des données - ont alors « bloqué le projet ». De là est née la base de données d’adresses ouverte (BANO).
L’affaire prend une autre tournure en novembre 2014. La Poste, l’IGN, le Secrétariat Général pour la Modernisation de l’Action Publique (SGMAP) et Etalab s’accordent finalement autour de BAN, comme l’indique le Blog d’Etalab.
25 millions d’adresses
La base adresse nationale, qui a pris son envol au sein du portail adresse.data.gouv.fr, comportera donc les données de la Poste de l’IGN ainsi que celle de la la Direction générale des Finances publiques (DGFIP), également détentrice d’une importante base. Au total, BAN sera composée de 25 millions d’adresses. Elle sera complétée des 200 000 à 300 000 adresses créées chaque année, indique Etalab. L’administration y ajoutera donc ses propres entrées. A cela s’ajouteront également des contributions citoyennes, pour enrichir les données par exemple.
Ce portail de référence permet de télécharger des fichiers adresses mais tient également à disposition une série comme un géocodeur en Open Source ainsi qu’un « Guichet Adressez Marie » pour aider les municipalités dans la numérotation de leurs rues par exemple.
« Les versions millésimées payantes de l'IGN et de La Poste, régulièrement actualisées, continueront à offrir aux acteurs qui le souhaitent la garantie des données qualifiantes associées à des adresses, la confidentialité et la sécurité juridique », précise toutefois un communiqué de presse.
Les données de BAN seront proposées sur un mode de double licence : une gratuite, à condition de contribution, et une autre payante, « pour les clients traditionnels de l’adresse qui ne souhaiteraient pas entrer dans la logique de contribution », précise Etalab sur son blog.