Big Data : Comment Mister Bell fond la publicité dans le mobile

La plateforme exploite les identifiants publicitaires pour identifier des profils d’utilisateurs et afficher des publicités contextualisées, dans le bon timing et au bon endroit sur le mobile des consommateurs.

Dans un contexte propice à l’explosion des smartphones et des tablettes, impossible pour les annonceurs de faire aujourd’hui l’impasse sur la mobilité. Ce constat, Mister Bell l’a déjà réalisé en 2010 lors de la création de la société. Poussée par la capacité des terminaux mobiles à devenir des canaux publicitaires à part entière, la société française a bâti un modèle de régie publicitaire à la performance pour le mobile. S’engageant sur un segment de la publicité sur lequel des ténors affichent leurs offres, comme Google bien sûr, mais aussi Facebook et le Français Criteo.

Son idée : associer les données inhérentes au mobile de chaque utilisateur et les transformer en informations intelligentes pour les annonceurs, le tout dans un environnement anonymisé. « Il s’agit d’accompagner  d’une part les marques vers le mobile en leur permettant d’afficher la bonne publicité au bon moment et à la bonne personne », résume Philippe Lourenço, le Pdg de Mister Bell.

Des données anonymes plus intelligentes

Pour cela, la société a peaufiné une technologie de tracking et de conversion, qui sert de colonne vertébrale à la plateforme de Mister Bell. A travers cette technologie, Mister Bell capte l’historique de navigation sur le mobile des consommateurs et parvient à en dégager des profils de comportements. « Ces données permettent donc de faire du prédictif pour afficher les bonnes pubs », explique le Pdg, et de déterminer le bon moment et le bon endroit pour les faire apparaître sur le terminal de l’utilisateur.

Techniquement, la plateforme capture des données types des terminaux : les IDFA (Advertising Identifiers) pour le monde Apple et Advertising ID pour le monde Android. Ces identifiants publicitaires, anonymes et pouvant être réinitialisés par l’utilisateur, proposent des données pour les publicitaires portant sur les historiques de navigation par exemple, pour déceler les centres d’intérêts ou les derniers sites ou apps utilisés. Mister Bell passe ainsi ces informations à travers une série d’algorithmes pour leur donner de l’intelligence et surtout, les transformer en actions exploitables pour les annonceurs.

Identifier des profils et déclencher des événements en temps réel

« Nous créons des clusters d’IDFA de manière illimitée, ajoute Philippe Lourenço. Ces clusters nous permettent d’identifier des groupes et des profils d’utilisateurs » pour au final y appliquer des algorithmes. Et ce, en temps réel, ajoute-t-il. Un point clé lorsqu’il s’agit d’afficher une pub contextualisé à un moment T, dans le bon endroit.  Bref, Mister Bell souhaite donc adapter l’affichage de publicité en fonction des usages et comportements des mobinautes, grâce à l’usage des très tendance Big Data. La société a pour cela adossé récemment sa plateforme à des technologies Hadoop pour gagner en possibilité de dimensionnement. Intialement développée en PHP, elle repose désormais sur Spark ainsi que sur une base de données en graphes pour collecter et traiter les millions de données et d’événements. Le tout développé en Scala.

Cette technologie de suivi est universelle, garantit enfin Philippe Lourenço, expliquant que ce mécanisme est compliqué sur un marché des terminaux mobiles très fragmenté (différents OS, différents formats et taille d’écran, trafic généré via le Web ou les apps). La plateforme propose donc un module d’A/B testing qui « prend une empreinte du terminal en temps réel et applique le meilleur format (parmi ceux fournis par l’annonceur, NDLR) ».

Mister Bell, qui fait état d’un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros en 2014, revendique une stratégie commerciale multisectorielle. La société compte parmi ses clients Cofinoga, le Crédit Mutuel, Meetic, Le groupe Accord et Best Western, Viadeo et Seloger.com.

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