Informatica absorbé par deux fonds d’investissement
Le fonds Elliot Management est finalement parvenu à persuader Informatica de devenir privé. Pour 5,3 Md$, le spécialiste de l’intégration de données est racheté par les fonds Canada Pension Plan Investment Board (CPPIB) et Permira.
Et un autre acteur de l’IT historique redevint privé. Après Tibco, BMC, Computerware et Riverbed, c’est au tour d’Informatica, acteur emblématique de l’intégration de données et du MDM, de sortir des cotations boursières par le biais d’une acquisition par des fonds d’investissement.
L’opération a été menée conjointement par le fonds de pension canadien Canada Pension Plan Investment Board (CPPIB), et Permira, un fonds anglais. Le montant de la transaction, encore sujette à l’approbation des actionnaires, est évaluée à 5,3 milliards de dollars.
Finalement, cette opération est une demi-surprise. Car si Informatica avait publié en 2014 des résultats à la hausse (un CA en progression de 11% à 1,05 Md$), la société avait aussi vu augmenter la participation à son capital du fonds vautour Elliott Management. Plaçant Informatica sous pression. Elliot Management a en effet pour habitude de s’immiscer dans les conseils d’administration et de pousser les dirigeants à la revente comme il l’a fait pour Riverbed ou encore Compuware.
La mutation d’un acteur historique
Informatica est certes un acteur historique du monde de l’intégration de données et du MDM (Master Data Management – gestion des données maître). Mais comme nombre d’éditeurs évoluant autour du monde de la donnée, il avait entamé sa mue pour orienter son discours vers les départements métier. Objectif : s’orienter vers les usages de la donnée et non plus apparaître comme un « plombier » du secteur, davantage spécialisé dans la tuyauterie de la gestion des données. Une stratégie également adoptée Tibco.
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Chez Informatica, cette stratégie de repositionnement s’était concrétisée par un changement d’identité et de logo, comme pour illustrer la transformation d’un acteur vieux de 20 ans.
Surtout, la société de Sohaib Abbasi, son président et CEO, avait présenté Vibe, son concept de machine virtuelle de la donnée (VDM). Derrière cette technologie, l’idée est de pouvoir proposer « un Java de la donnée », comme nous l’avait décrit Emmanuel Serrurier, le patron de l’éditeur en France. Vibe embarque en effet les traitements au cœur des applications et permet de les déployer en l’état dans de multiples environnements, Cloud, Hadoop ou encore sur site.
Vibe, Cloud et métier
On retrouve Vibe également au cœur de la Data Intelligent Platform. Une plateforme dont l’objectif était d’automatiser l’organisation et le traitement des données afin de mieux les préparer pour les métiers.
Cette orientation résolument métier s’était également traduite par un renforcement du portefeuille Cloud du groupe – Informatica est d’ailleurs bien positionné par Gartner (dans son Magic Quadrant) dans le domaine du PaaS d’intégration, pour sa capacité d’exécution. Avec les silos proposés par le Cloud et ses nombreuses applications SaaS décloisonnées, Informatica avait su abattre ses cartes. En 2014, par exemple, les revenus issus des souscriptions ont bondi de 49%.
Ce que reconnaît d’ailleurs Brian Ruder, un partenaire du fonds Permira, cité dans un communiqué. Celui-ci évoque « la transition en cours de la société vers le Cloud et vers le modèle de services à l’abonnent ainsi que la poursuite d’opportunités sur le marché à quatre milliards de dollars de l’intégration Cloud, du Master Data Management, de l’intégration de données pour la prochaine génération de l’analytique et de la sécurité des données ».
Informatica s’est également bien positionné sur les segments du Data Masking (anonymisation des données), de la qualité ou encore de la sécurité des données, via Secure@Source. Cette technologie « cartographie les gisements de données, comprend leurs structures et permet d’identifier les données sensibles », nous avait indiqués Bruno Labidoire, directeur avant-vente d’Informatica pour l’Europe du Sud, lors d’un entretien avec LeMagIT.
Désormais, c’est donc hors des cotations boursières qu’Informatica devra trouver son rythme et faire évoluer ses technologies. Le groupe prévoit une finalisation de la transaction au second ou troisième trimestre 2015.