Fin de route pour Nebula, l'un des pionniers d'OpenStack
La firme fondée par Chris Kemp, ex-CTO de la NASA et co-fondateur d'OpenStack, vient d'annoncer sa fermeture. Elle proposait un modèle original de déploiement OpenStack à base d'appliances.
Nebula, l’un des pionniers d’OpenStack vient de mettre la clé sous la porte. La société, fondée par Chris Kemp, l’ancien CTO de la NASA et co-fondateur d’OpenStack, et Devin Carlen, l’un des premiers développeurs de ce qui allait devenir OpenStack Nova était pourtant née sous une bonne étoile.
Elle avait obtenu ses premiers financements d’Andy Bechtholsheim (le fondateur de Sun Microsystem, Granite Systems et Arista Networks), de David Cheriton (un professeur de Stanford partenaire de Bechtolsheim dans Granite Systems, auteur comme lui d’un chèque de démarrage de 100 000$ à Sergei Brin et Larry Page pour la création de Google, et cofondateur de Kealia et Arista…) et de Ram Shriram (ex-Amazon et l’un des premiers investisseurs dans Google). Ces trois-là, tous milliardaires avaient aidé la société attirer des fonds d’investissement tels que Kleiner Perkins (via Bill Joy, cofondateur avec Bechtholsheim de Sun) et Highland Capital Partners.
Un modèle de déploiement d'OpenStack à base d'Appliances
Nebula s’était créé sur un modèle simple : fournir des appliances permettant d’instancier et de piloter simplement un cloud OpenStack. Les contrôleurs Nebula One se présentaient sous la forme de serveurs convergents, mixant les capacités d’un serveur traditionnel avec celles d’un commutateur réseau 10Gigabit à 48 ports - dérivé des commutateurs Arista -, et capable de contrôler un rack entier de serveurs x86 (3 à 40 serveurs Cisco, Dell, HP, IBM ou SuperMicro).
En reliant plusieurs contrôleurs Nebula, il était possible de constituer et de contrôler un nuage de serveurs Openstack à grande échelle. Les cloud Nebula, basés sur OpenStack supportaient aussi bien les API OpenStack que les API AWS (EC2/S3). Nebula proposait sa propre distribution OpenStack, baptisée Cosmos, conjointement avec ses appliances
Cette stratégie d’intégration et d’appliance avait réussi à séduire plusieurs grands clients, mais Nebula est sans doute arrivé un peu trop tôt.Pour être exact, OpenStack a sans doute mis plus de temps à mûrir que ce qu'avait prévu la firme, ce qui a retardé son adoption par les entreprises.
Dans le message informant ses clients de la fermeture de la société, Nebula explique ainsi être profondément déçu que le marché OpenStack ait encore besoin de quelques années pour arriver à maturité. « En tant que société financée par des fonds d’investissement, nous n’avions plus les ressources pour attendre » indique la firme. Nebula devait aussi faire face à la concurrence des géants de l’IT, arrivés parfois un peu tard sur le marché, mais désormais lancés dans une course à l’acquisition de clients, parfois avec une stratégie d'appliance proche de celle de Nebula comme HP avec ses appliances Helion Rack.
Des clients invités à migrer vers des solutions OpenStack tierces
Selon Nebula, ses clients ne devraient pas connaître de problèmes suite à la fermeture de la firme. Tout d’abord parce que ses infrastructures vont continuer à fonctionner chez les clients actuels (tels que Lockheed Martin, Dreamworks, le JPL, Sony Entertainment Network,Genentech, Amgen, Konica Minolta ou ShutterFly). Ensuite, parce que Nebula s’appuyait fondamentalement sur OpenStack. La firme indique ainsi que ses solutions sont compatibles avec les produits OpenStack de vendeurs Red Hat, IBM ou HP et que ses clients pourront se tourner vers eux pour faire évoluer leurs infrastructures à l’avenir.
Notons pour terminer que l’on doit à Nebula des composants clés d’OpenStack ainsi que de nombreuses initiatives pour sécuriser le framework Cloud. La firme a ainsi été l’un des piliers du développement du portail d’administration Horizon d’OpenStack apparu dans la version Diablo du framework Cloud en 2012.