MapR veut jouer des coudes sur le marché en France
Implanté depuis 2 ans en France, MapR, l’un des trois pure-players Hadoop, a bien l’intention de faire valoir sa différence d’approche sur un marché hexagonal de plus en plus réceptif et mature à ce que peut apporter les technologies Hadoop. Décryptage avec Aurélien Goujet, directeur System Engineering Europe du sud de MapR.
« On est tous Hadoop. » C’est avec ce discours qu’Aurélien Goujet, directeur System Engineering Europe du sud de MapR, compte aujourd’hui convaincre le marché français du bien-fondé de l’approche poussée par la société. Une « remise à plat » alors que justement le secteur est confronté à une multiplication des projets Open Source accolés à Hadoop, des services et modules complémentaires, semant au final un peu de confusion dans les entreprises.
Pourtant selon lui, lorsqu’il s’agit aujourd’hui de projets concrets – et cela est devenu une forte tendance, comme nous avons pu le constater surle salon Big Data Paris 2015 -, les entreprises françaises affichent désormais un haut de niveau de maturité. Un contexte au sein duquel les clients se posent désormais de vraies questions techniques pour des projets très concrets. « Depuis 9 mois, les grandes entreprises et certaines grandes banques ont démarré des projets pour placer Hadoop au cœur du SI. L’IT est très impliqué. La question repose désormais sur l’interconnexion, comment y connecter mon SI, comment sécuriser l’ensemble, et comment mettre en place la gouvernance de la donnée », commente Aurélien Goujet lors d’un entretien avec la rédaction. « On sent que les entreprises accélèrent dans l’adoption d’Hadoop et surtout sur son intégration dans l’entreprise. »
Reste qu’aujourd’hui, la frontière entre les propositions de valeur des trois acteurs doit encore être définies par les entreprises. MapR se retrouve souvent en compétition avec Cloudera et Hortonworks. Maturité perfectible ? Choix par défaut ?
Oui, raconte Aurélien Goujet, directeur Europe du sud de MapR. Mais aujourd’hui, « les entreprises commencent par écouter les trois acteurs avant de faire leur sélection et donc leur installation. On a dépassé l’étape des early adopters [qui installaient Hadoop sans regarder plus en amont la distribution, NDLR] ».
Simplifier la gestion du système de fichier et temps réel
C’est donc dans ce contexte que MapR entend faire valoir son approche. Cloudera est certes considéré comme le chef de file du mouvement, surtout avec la présence de Doug Cutting (l’un des créateurs d’Hadoop) dans les équipes etle support d’Intel. La société entend faire jouer son concept de Data hub pour les entreprises. Hortonworks parle plutôt Open Source. MapR, lui , se distingue par une approche qu’elle veut plus pragmatique, côté entreprise. Au cœur de son discours, un système de fichier en cluster, compatible NFS, dont l’ambition est de gommer les lacunes de HDFS.
« Nous nous sommes davantage intéressés à la question de comment pouvoir gérer en production Hadoop. A la base de cette réflexion, le développement par MapR d’un système de fichier dédié, en tenant compte de la simplicité d’un système traditionnel, que l’on connait depuis des années », explique Aurélien Goujet. En clair, rapprocher Hadoop des entreprises et des usages. « Nous avons simplifié la gestion du système de fichiers. HDFS est aujourd’hui quelque peu ancien. Le système, a été créé par Google il y a 15 ans, pour gérer des objets du Web et pas pour faire de la production en temps réel. Nous avons retiré le name node qui est un goulot d’étranglement dans l’infrastructure et ajouté une couche de gestion des données simple », », ajoute-t-il.
Avec cette approche, MapR souhaite se positionner sur l’approche temps réel du transactionnel, un besoin réel des entreprises, selon lui. « Hadoop amène l’interactivité et la possibilité de faire du temps réel au niveau de la donnée, des applications et de l’analytique », explique Aurélien Goujet, affirmant le positionnement de MapR dans ce monde Hadoop.
Et c’est notamment sur cette dimension temps réel que MapR compte jouer des coudes. « Aujourd’hui, pour le temps réel, il faut monter les données en RAM. Ce qui est valable en 2015. Mais si on se projette dans l’avenir, les entreprises ne monteront pas des pétaoctets de données en RAM », souligne-t-il, pointant la progression continue des volumes de données à traiter. « Cela n’est pas scalable et ne répond pas à une vision d’entreprise. […] Si un CTO veut gérer des applications massivement parallèles et intégrer plus de données, il lui faut un système de fichiers qui soit live et accessible en lecture et écriture. » Justement ce que propose MapR avec MapR FS.
Dans cette équation, les partenaires technologiques jouent un rôle clé pour MapR en France : Ysance, Edis et Bluestone ainsi que des acteurs davantage positionnés sur des niches, comme Affini-Tech, ou d’autres spécialisés par exemple dans la finance. « Notre modèle ne repose pas sur la formation ou les services professionnels. On souhaite donc avoir des partenaires qui apportent cette valeur dans les entreprises », Aurélien Goujet. MapR a d’ailleurs lancé un vaste programme de formation gratuite sur Hadoop qui aujourd’hui compte 10 000 inscriptions dans le monde.