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Les tendances 2025 de l’ERP

« Clean core », IA à tous les niveaux, retour des spécifiques mais pas « à l’ancienne », solutions verticales et offres pour le midmarket, l’année 2025 s’annonce passionnante dans le monde de l’ERP en plein renouveau.

L’ERP (Enterprise Ressource Planning) évolue bien au-delà des fonctions traditionnelles de back-office. En 2025, il devrait continuer à devenir un levier stratégique dans l’automatisation des processus, l’expérience client (CX) et le commerce électronique.

Avec l’essor de l’IA générative, les exigences de durabilité et de conformité aux réglementations de plus en plus strictes, il y a de fortes chances que les entreprises regardent de plus en plus les versions « modernes » ERP.

Mais qu’est-ce qu’un ERP « moderne » en 2025 ?

L’ERP moderne, un pilier de la transformation en pleine transformation

Les suites ERP, autrefois perçues comme des systèmes monolithiques et stables, se réinventent.

Plus modulaires, plus souples, plus ouverts, les ERP jouent désormais un rôle de plus en plus central dans la transformation numérique globale des entreprises. Conséquence, selon HG Insights, le marché mondial de l’ERP aurait augmenté de 8 % depuis 2022, et les dépenses devraient atteindre 147,7 milliards de dollars en 2025.

Avec l’arrivée massive de l’intelligence artificielle, l’avènement de l’industrie 4.0 et la généralisation des spécifiques (ERP dédiés à certains secteurs), « le monde de l’ERP rentre dans une période passionnante » pour reprendre le mot de Chris Perry, un spécialiste américain des ERP dans le cadre des fusions acquisitions.

Voici les principales tendances qui devraient marquer « ce monde » et ses utilisateurs lors de l’année 2025.

1. Le « clean core » pour accélérer le SaaS

Les éditeurs d’ERP misent de plus en plus sur le « clean core » – une stratégie qui standardise les processus métiers et les données pour garantir que les extensions respectent les normes du cloud.

Ce modèle facilite la transition vers des ERP cloud multitenant.

Cette approche permet aux éditeurs de déployer plus rapidement de nouvelles fonctionnalités. Or les entreprises qui sont prêtes à passer au SaaS le font justement pour ne plus attendre les mises à jour pendant deux ans. La contrepartie est donc de standardiser en amont. 2025 dira si cette tendance convainc les clients (ou modérément).

2. L’intelligence artificielle

L’IA est de plus en plus intégrée directement dans les solutions ERP.

Par exemple, SAP a lancé des applications d’IA pour plus de 200 processus métiers. Dans le même temps, l’éditeur allemand a créé des ponts avec Copilot de Microsoft et travaille sur ses propres interfaces (UI) infusées à l’IA pour quasiment 70 % de ses logiciels.

En 2025, tous les éditeurs d’ERP devraient sans trop de doute continuer sur ce chemin de l’IA infusée et pour les utilisateurs.

3. L’IA pour développer du code

L’IA change également la manière de coder les ERP.

SAP, encore, a sorti des outils de développement augmentés à l’IA pour les consultants avec à la clef une augmentation de leur productivité de 20 %.

Le potentiel est énorme et devrait se réaliser encore un peu plus en 2025.

4. Des outils pour accélérer les implémentations

Les éditeurs d’ERP devraient également continuer d’investir dans des outils pour rendre simple la mise en œuvre de leurs plateformes.

Ces outils spécialisés permettent d’aligner les processus métiers, l’architecture de l’entreprise, et les traduire dans le logiciel.

5. Des add-on maison

Une autre conséquence de l’IA dans le code (dans le no-code/low-code même) que nous pourrions voir en 2025 est le retour d’une forme de « spécifiques », des extensions faites sur mesure, par les entreprises elles-mêmes, optimisées pour des besoins métiers donnés.

La multiplication des intégrations possibles avec d’autres systèmes via des API et des connecteurs devrait donner des idées pour faire ces add-ons « avec l’IA ». Mais à la différence des spécifiques historiques, ces extensions ne « casseront » pas le code de l’ERP – cloud oblige.

6. Automatisation et analytics, des commodités

Les demandes d’outils d’automatisation (en particulier la RPA) et d’analytique (en particulier l’Enterprise Performance Management) se généralisent.

En 2025, la plupart des appels d’offres incluront ce type de fonctionnalités, et pas seulement pour le Core ERP.

7. Des clouds spécifiques par secteur

Tous les experts ou presque sont d’accord : la demande d’ERP cloud plus spécifiques à telle ou telle industrie continue de croître. Mais elle implique des compromis.

Les ERP spécifiques ont tendance à être plus chers que les offres ERP « génériques » qui peuvent être personnalisées. Les personnes pour bien les gérer en interne sont aussi plus rares.

Malgré ces défis, 2025 devrait continuer sur cette tendance, avec de surcroît de plus en plus de sociétés de services qui fournissent des accélérateurs pour répondre à cette demande.

8. Réglementation et contrôle des données

Les entreprises présentes dans plusieurs pays, notamment dans l’UE, devront savoir qui accède à leurs données et comment elles sont hébergées. Car les réglementations en matière de souveraineté deviennent de plus en plus strictes.

En 2025, les entreprises devront rester au fait des nouvelles réglementations et les prendre en compte dès les premières étapes de conception et de planification de leur architecture IT… et donc dans leur ERP.

Le Data Act, le Data Gouvernance Act, et les autres ACTs, renforcent et commencent à étendre les exigences de contrôle des données aux capteurs IoT, de plus en plus répandus dans l’industrie et le manufacturing, et de plus en plus connectés à l’ERP.

9. Les ERP pour PME et ETI

Alors que SAP et Oracle dominent le marché, de nombreuses PME se tournent vers des ERP cloud-first (voire open source), moins complexes et plus rapides à déployer.

Les solutions leaders ne conviennent en effet pas à tout le monde, et l’offre pour le « midmarket » séduit de plus en plus.

En 2025, davantage de clients PME/ETI devraient se tourner vers ces ERP « alternatifs » – comme Divalto, IFS ou NetSuite (Oracle) – qui permettent des implémentations en quelques mois, sont fournis avec des modèles préconfigurés… et deviendront du coup de moins en moins alternatifs (et encore moins avec les capacités de développement, de prise en main et de personnalisation liées à l’IA et évoquées ci-dessus).

Avec Christine Campbell

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