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Emploi IT : forte hausse des recrutements attendue en France en 2025
Les CDI dans l’IT devraient progresser de 7 % au premier semestre 2025, d’après le cabinet Robert Half. Quant à l’IA, elle serait perçue plutôt positivement par les employés. Les packages et le télétravail s’affirment comme des éléments clés pour fidéliser leurs talents.
Les facteurs qui transforment et impactent le monde du travail en 2025 sont nombreux avec « les grandes entreprises qui reviennent sur le télétravail, le défi d’intégrer les seniors à l’emploi, l’arrivée massive de l’intelligence artificielle (IA) et la succession de gouvernements qui crée une instabilité politique et économique », liste le cabinet de recrutement Robert Half.
Les CDI dans l’IT tirés par l’innovation
Malgré ce contexte très mouvant, les intentions d’embauche pour le premier semestre 2025 en France seraient sur une dynamique positive.
Robert Half anticipe en effet une progression des embauches en CDI de + 7 % pour les créations de postes par rapport à juillet 2024, « en particulier dans les fonctions support spécialisées et l’IT ».
« Les entreprises passent d’un simple maintien des effectifs à la création de postes qualifiés », ajoute le cabinet.
Une autre tendance forte devrait être la montée en puissance en 2025 des recrutements en intérim et en mode projet, particulièrement dans la division IT & Digital (+8 %) par rapport au deuxième semestre 2024.
« En 2025, les entreprises ne se contenteront plus de pourvoir des postes vacants : elles investiront et miseront sur des profils aux compétences critiques pour renforcer leur compétitivité et leur innovation dans un marché en constante évolution », analyse Matthieu Imbert Bouchard, managing director de Robert Half France.
La formation en IA devient centrale
L’intelligence artificielle, en particulier l’IA générative, devrait par ailleurs et sans trop de doute continuer à modifier les emplois et les compétences.
« Alors que 9 %, seulement, des employeurs interdisent l’utilisation de l’IA, son intégration dans les entreprises est désormais perçue comme inévitable pour augmenter la productivité et réduire certaines tâches répétitives », souligne Robert Half.
En conséquence, la formation en IA devient de plus en plus un enjeu.
« Former les collaborateurs à l’IA est un enjeu dont les dirigeants français ont pris conscience », constate d’ailleurs Robert Half. De facto, 44 % des entreprises prévoient des programmes de formation internes en 2025 et 32 % opteront pour des formations externes ou pour des plateformes de partage de connaissances.
Une perception positive de l’IA par les employés ?
Du côté des employés, la perception de l’IA serait très globalement positive, assure le cabinet de recrutement. 43 % estimeraient que l’IA aura un impact bénéfique sur leur poste en rendant leurs compétences plus demandées.
À l’inverse, moins d’un cinquième (17 %), seulement, craignent que leurs emplois ne deviennent obsolètes.
Sur ce sujet, les études n’arrivent cependant pas toutes à la même conclusion.
« L’humain reste au cœur du sujet », avertit Albane Armand, directrice de Robert Half France. « L’IA est un outil destiné à apporter une plus forte valeur ajoutée dans de nombreux métiers, tout en laissant davantage de temps au relationnel et au conseil. Seule condition : que son usage soit challengé, contrôlé, maîtrisé ».
Le salaire, le package et le télétravail : les leviers pour garder les talents
Plus largement, les employés accorderaient de plus en plus d’importance au package d’avantages et de bénéfices que peuvent leur proposer les employeurs (journées à heures de travail réduites, bonus, aides à la mobilité comme l’aide à l’achat d’un vélo, etc.).
Robert HalfCabinet de recrutement
« Les avantages les plus plébiscités par les salariés français restent pécuniaires. Mais au-delà des augmentations continues, parfois difficiles à maintenir pour les entreprises, la proposition d’avantages (comme des bonus ponctuels) peut servir d’arguments pour se démarquer auprès des collaborateurs et des futures recrues », constate Matthieu Imbert-Bouchard. « Un juste équilibre est à trouver entre la stabilité de l’entreprise et l’augmentation du coût de la vie ».
Pour maintenir leurs attractivités, les entreprises auront également tout intérêt à choyer l’équilibre vie pro/vie perso (51 % des salariés français se déclarent plus exigeants sur cet aspect par rapport à l’année précédente)… et à ne pas revenir totalement sur le télétravail.
« Alors que certaines entreprises reconsidèrent le télétravail, celles qui proposent une formule de travail hybride peuvent faire la différence », prédit Robert Half. « 58 % des salariés considèrent que le travail hybride impacte positivement leur productivité, contre 46 % pour le travail à domicile et 41 % pour le travail en présentiel ».
En 2025, la rétention des talents – dans l’IT et au-delà – sera en tout cas une priorité plus stratégique que jamais. 41 % des employeurs auraient constaté une hausse du turnover en 2024. Et 33 % des nouvelles recrues ont quitté l’entreprise dans l’année qui a suivi leur embauche.