prima91 - stock.adobe.com
Les réseaux sociaux polluent autant que des pays européens, selon le Français Greenly
Une étude de Greenly montre que l’impact environnemental de chaque grande plateforme sociale – à commencer par TikTok (le plus polluant) – est équivalent à celui d’un pays européen. Des facteurs à avoir de plus en plus en tête dans les stratégies marketing digitales.
Digital Marketing – Les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par les plateformes comme TikTok, Meta ou YouTube seraient équivalentes à celles de pays européens. TikTok, par exemple, générerait environ 53,7 millions de tonnes de CO2e (équivalent dioxyde de carbone) par an, soit l’empreinte carbone de la Grèce (51,5 millions de tonnes) ou du Portugal (55 millions de tonnes).
L’explosion du nombre de vidéos en streaming expliquerait en grande partie ce mouvement.
C’est la conclusion d’estimations alarmantes de la startup française spécialiste de la comptabilité carbone Greenly.
Des efforts, mais des résultats encore insatisfaisants
Des efforts ont pourtant été réalisés par ces géants du numérique. Mais dans la réalité, ces résultats seraient encore très insuffisants… Et les efforts seraient très inégaux entre les plateformes.
Côté bons élèves, Meta aurait par exemple réduit ses émissions de 94 % entre 2017 et 2023 grâce à des investissements massifs dans les énergies renouvelables (76 projets actifs). Son efficacité énergétique (PUE de 1,08) lui aurait par ailleurs permis d’éviter 16,4 millions de tonnes de CO2e depuis 2021.
Il n’en reste pas moins que Facebook, Instagram et Threads émettraient 7,4 millions de tonnes, soit à peine en dessous du Luxembourg.
YouTube – avec une empreinte de 14,3 millions de tonnes de CO2e – a aussi mis en place de nouvelles pratiques comme le « carbon-intelligent computing » pour optimiser la consommation énergétique de ses data centers. Mais la plateforme de vidéo de Google émet autant que l’Estonie (14M tCO2e, tonne équivalent dioxyde de carbone).
À l’inverse, TikTok, malgré quelques efforts affichés pour limiter son impact, reste l’une des plateformes les plus énergivores avec une base d’utilisateurs de 1,1 milliard, et une moyenne quotidienne d’utilisation de 45,8 minutes par utilisateur. Bien qu’elle ait ouvert un data center 100 % renouvelable en Norvège, le réseau chinois est aussi très critiqué par une ONG comme Greenpeace pour son manque de transparence sur ses objectifs climatiques.
En ce qui concerne X (Twitter), des engagements avaient été pris avant l’acquisition par Elon Musk. Mais là encore, la transparence de sa stratégie environnementale serait faible. En 2022, Greenly avait estimé qu’un tweet générait environ 0,026 g de CO2, ce qui représente 8 200 tonnes de CO2 par an (867 millions de tweets envoyés quotidiennement). Soit l’équivalent de 4 685 vols Paris-New York.
Greenly ne s’est en revanche pas penché sur LinkedIn.
Vers une responsabilisation des utilisateurs
Et si la solution était la sobriété ? C’est la première des pistes évoquées par Greenly qui propose aux utilisateurs des réseaux sociaux de réduire le temps passé sur les plateformes vidéo comme TikTok et YouTube.
Une recommandation qui ne ravira peut-être pas les spécialistes du marketing digital, mais qui gagne à être intégrée dans une réflexion plus globale sur ces canaux et sur les potentiels retours de bâton en termes de réputation qu’ils pourraient générer de la part d’utilisateurs de plus en plus responsables et sensibilisés.
Autres recommandations : utiliser des smartphones plutôt que des ordinateurs pour visionner des vidéos, et choisir des plateformes qui ne font pas (ou moins) de vidéos et qui sont de ce fait moins énergivores.
L’étude souligne également que l’empreinte carbone varie considérablement en fonction du pays et du mix énergétique. Les utilisateurs américains génèrent ainsi des émissions bien plus élevées que les Français, par exemple.