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Commvault apporte la sauvegarde incrémentale aux données S3
En attendant d’être intégré à Commvault cloud, le système Clumio, racheté en septembre, conserve une copie de chaque donnée modifiée. Et, ce, en limitant le coût du stockage sur S3.
Dans sa première version depuis son acquisition par Commvault, le système de sauvegarde et restauration Clumio, spécialisé dans les applications SaaS qui stockent leurs données sur Amazon S3, sait à présent conserver des versions successives des documents. Dans le cadre d’une cyberattaque, cela permet à la restauration de remonter au moment où les données étaient encore saines.
Clumio Backtrack – c’est son nouveau nom – se prévaut d’une certaine intelligence dans la gestion de ces versions précédentes. Ainsi, plutôt que conserver des copies complètes successives, il ne stocke dans les sauvegardes ultérieures que les données qui ont été modifiées depuis la fois précédente. Cette fonctionnalité est essentielle pour éviter que le coût du stockage sur AWS n’explose.
Cependant, malgré les dates qui diffèrent, Clumio Backtrack est capable de restaurer ensemble toutes les données – Commvault précise que la quantité peut se compter en milliards – telles qu’elles existaient à un instant T. En clair, Clumio Backtrack simule le principe des snapshots incrémentaux, une fonctionnalité des systèmes de stockage en mode fichier qui n’existe pas d’ordinaire dans les systèmes de stockage en mode objet.
Évidemment, il est aussi possible de ne récupérer qu’un document pour le cas où son utilisateur souhaiterait revenir à une version non endommagée par une erreur humaine. Un nouveau tableau de bord permet à l’utilisateur de visualiser combien de versions différentes sont conservées, avec l’espace de stockage qu’elles consomment sur S3, de leur fixer une durée de vie maximale éventuelle et de les restaurer.
Commvault précise que Clumio Backtrack est facturé au nombre de documents gérés par la sauvegarde, c’est-à-dire que les versions successives ne coûtent pas plus cher qu’une copie unique. Le produit sera disponible en début d’année prochaine.
Un tableau de bord étoffé
Ce tableau de bord dispose aussi d’un aperçu qui, en un coup d’œil, sert à évaluer les versions des documents altérées par une cyberattaque. Généralement, les données sont détruites de manière silencieuse pendant plusieurs heures ou plusieurs jours avant que le l’entreprise prise pour cible ne s’en rende compte. Durant ce laps de temps, les sauvegardes continuent. Sans système incrémental, une entreprise se retrouverait alors avec des sauvegardes inutilisables.
Racheté en septembre dernier par Commvault pour 47 millions de dollars, Clumio est censé apporter à aux logiciels de sauvegarde de l’éditeur, dédiés aux datacenters et au cloud Azure, une extension vers Amazon S3, le service de stockage objet d’AWS. Clumio doit servir deux buts : stocker sur S3 une copie de secours des sauvegardes effectuées par les autres logiciels de Commvault et apporter enfin à Commvault la possibilité de sauvegarder les applications SaaS qui reposent sur S3 pour le stockage de leurs données.
À terme, les fonctions de Clumio seront intégrées à la console globale Commvault Cloud. De là, il sera possible, via Clumio, d’apporter sur AWS des fonctions que Commvault propose aujourd’hui sur Azure seulement. L’éditeur cite notamment Air Gap Protect, qui met à l’abri les sauvegardes elles-mêmes de tout risque de cyberattaque, et Cleanroom Recovery, qui sert à restaurer les données dans un bac à sable pour les désinfecter avec une remise en production.
On attend également une fonction Cloud Rewind qui sert à réhydrater les applications SaaS tierces avec les données sauvegardées.