En 2026, Appian ne jurera plus que par Kubernetes
À partir du quatrième trimestre de l’année 2025, le spécialiste du BPM et du low-code/no-code proposera uniquement une plateforme conteneurisée, orchestrée par Kubernetes, que ce soit en cloud ou en mode self-managed. L’éditeur assure que ce changement d’envergure sera bénéfique pour ses clients et lui.
C’est décidé. Appian fera de Kubernetes la solution de déploiement par défaut de sa plateforme low-code/no-code.
C’est l’une des annonces qui accompagnent la disponibilité d’Appian 24.4, il y a trois semaines. À partir d’Appian 25.4, c’est-à-dire d’ici un an, toutes les nouvelles versions de la distribution self-managed de la plateforme réclameront d’installer Kubernetes pour gérer les conteneurs (pods) qui la composent.
« Appian 25.3 sera la dernière version à prendre en charge les déploiements non conteneurisés. Les correctifs pour la version 25.3 seront publiés sous forme de déploiements conteneurisés et non conteneurisés pendant toute la durée de son support », précise la documentation de l’éditeur.
Adam GlaserDirecteur de la gestion des produits, Appian
Pour rappel, il avait lancé cette variante de la plateforme reposant sur Kubernetes avec la sortie d’Appian 22.1, en janvier 2022. Adam Glaser, directeur de la gestion des produits chez Appian, déclarait au MagIT que les clients garderaient le choix du mode de déploiement traditionnel. Cette promesse ne sera bientôt plus tenue, hormis pour ceux qui optent pour un support à long terme.
« Actuellement, les clients self-managed ne bénéficient pas du même niveau de service et de satisfaction que ceux sur le cloud », avance Adam Glaser auprès du MagIT, lors de l’événement Appian Europe. « Les mises à jour et l’administration sont plus complexes pour nos clients qui le font eux-mêmes », ajoute-t-il.
« Avec Appian On Kubernetes, les mises à jour sont simplifiées, l’administration unifiée ».
Pour l’éditeur, il sera plus simple de gérer une source de code commune à ses instances cloud et self-managed.
La promesse d’apporter des fonctionnalités similaires sur Appian Cloud et Self-Managed
« Enfin, nous souhaitons proposer les fonctionnalités liées à la RPA, à l’autoscaling, à l’IA et à la gestion des processus que nous proposons depuis Appian Cloud pour les clients self-managed », affirme Adam Glaser. À cela s’ajouterait une meilleure gestion des restaurations après désastre. « Mais comme ces technologies sont cloud natives, si nos clients n’adoptent pas Kubernetes, nous ne pourrons pas leur proposer ».
Pour l’instant, les fonctions d’IA privée vantée par Appian consistent à déployer Amazon Bedrock dans un tenant et derrière le VPN d’Appian.
Adam GlaserDirecteur de la gestion des produits, Appian
« L’intelligence artificielle pour les clients self-managed est quelque chose que nous souhaitons envisager vers la fin de l’année prochaine pour l’année suivante », prévoit Adam Glaser.
En attendant, l’éditeur continuera de développer son offre d’IA sur Appian Cloud et proposera une fonction Autoscale, capable de gérer 6 millions de processus par heure, sous la forme d’une extension de contrat payante. Selon Malcom Ross, directeur de la stratégie produit chez Appian, celle-ci est fonction d’une architecture à large échelle de microservices légers pouvant être déployés et décommissionnés rapidement.
Selon Adam Glaser, les instances d’environ 60 % des clients d’Appian Cloud sont exécutées sur Kubernetes, à travers AWS. « À la fin du premier trimestre 2025, tous les clients d’Appian Cloud seront sur la nouvelle plateforme », informe Adam Glaser.
Pour l’heure, l’éditeur entend conserver deux options de déploiement s’appuyant sur la même technologie.
« Ne vous méprenez pas, j’aimerais que nos clients utilisent Appian Cloud, mais je comprends qu’il y a des clients pour lesquels je ne dirais pas [qu’Appian Cloud] n’est pas une option, mais ce n’est pas une option pour l’instant », justifie Adam Glaser. « Je ne veux donc pas les laisser de côté. Il s’agit de quelques-uns de nos clients importants. Nous devons donc continuer à investir en leur faveur ».
Des questions sur les distributions supportées
Techniquement, que ce soit Appian Cloud ou la version self-managed, les pods Kubernetes sont en partis gérés à l’aide d’un orchestrateur spécifique développé Appian.
Adam GlaserDirecteur de la gestion des produits, Appian
Pour l’heure, Appian on Kubernetes (AoK pour les intimes) prend en charge Azure AKS, Amazon EKS, Google GKE, la distribution « vanilla » (les versions 1.26 à 1.31 ont été testées) et bare-metal de l’orchestrateur ainsi qu’OpenShift. L’éditeur officialisera sa certification auprès de Red Hat au début de l’année 2025.
Certains des clients se posent déjà la question de la prise en charge d’autres variantes, dont Rancher Kubernetes Engine, une distribution appréciée par les administrations françaises, entre autres.
Techniquement, il n’y a pas de contre-indication. Un cluster Kubernetes, une base de données relationnelles (sans oublier les drivers associés) et un nom de domaine seront nécessaires pour le déploiement « self-managed ». Le directeur de la gestion des produits indique que l’éditeur sera attentif aux retours clients.
Appian a mis au point un outil de migration. Le processus implique de sauvegarder les données en provenance d’Appian, de les exporter, puis de préparer les données notamment afin de prendre en charge la haute disponibilité pour enfin les importer dans le cluster Kubernetes cible.
En tout cas, Adam Glaser assure que le changement de technologie « ne modifie pas le tarif des licences ». Si l’éditeur veut ou doit modifier ses prix, il le fera indépendamment de la technologie sous-jacente.