IA générative : et si c’était une chance pour l’emploi ? (étude)

Génération IA générative

Selon Capgemini, les collaborateurs en début de carrière pourraient ainsi gagner jusqu’à 18 % de temps de travail grâce à la GenAI. Plus globalement, 71 % des managers anticipent une mutation profonde de ces postes juniors qui passeraient progressivement de la création de contenus à leur vérification assistée par l’IA.

La majorité des cadres pense également que les juniors vont devenir plus autonomes sur leur poste et évoluer vers des fonctions de management opérationnel. Dans cette optique, la proportion de managers dans les équipes, toutes fonctions confondues, pourrait passer de 44 % à 53 % dans les 3 ans.

Contrairement aux scénarios catastrophes de destruction d’emplois, l’étude abonde également dans le sens d’une IA sur le point de créer de nouveaux profils. 81 % des dirigeants anticipent par exemple l’émergence de nouveaux métiers juniors comme « curateur de données » ou « spécialiste de l’éthique de l’IA ».

7 heures de gagnées par semaine pour les cadres

Au-delà des collaborateurs juniors, l’impact de l’IA générative s’annoncerait tout aussi positif pour les fonctions de direction.

Aujourd’hui, les dirigeants consacreraient encore plus d’un tiers de leur temps à des tâches administratives. L’automatisation pourrait leur permettre de se recentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée : planification stratégique ou résolution de problèmes complexes.

Concrètement, les outils d’IA générative seraient à même de libérer jusqu’à sept heures par semaine pour les cadres. Et près de huit dirigeants sur dix sont convaincus que cette technologie aura un impact positif sur leur productivité – et cela d’ici douze mois.

Enfin, 78 % des cadres voient déjà en l’IA un levier d’aide à la décision et à la résolution de problèmes, et plus de la moitié d’entre eux anticipent une spécialisation accrue des fonctions managériales, transformant en profondeur les modèles organisationnels traditionnels.

Mais encore des freins

Mais il reste un défi majeur : l’adoption. Plusieurs chiffres de l’étude le soulignent.

Car derrière les promesses de gains de productivité et de transformation, à peine 15 % des managers utiliseraient quotidiennement les outils de GenAI.

Autre frein, seuls 13 % des employés disent maîtriser « la conversation avec les machines ».

Et 16 % des salariés estiment disposer du soutien nécessaire pour développer leurs compétences.

Investir dans la formation et les équipes mixtes humain-IA

Ce constat appelle un investissement massif dans la formation, en conclut Capgemini.

L’ESN préconise également de repenser les structures organisationnelles. L’objectif est de créer des environnements de « mixte » où l’humain et l’IA collaboreront efficacement, en clarifiant les responsabilités et en établissant des protocoles précis en cas d’erreur des systèmes. L’IA passerait alors du statut d’outil à celui de membre d’une équipe.

« L’IA générative a le potentiel de passer d’un rôle de copilote à celui de co-penseur, capable d’offrir de nouvelles perspectives » anticipe Capgemini Invent, membre du Comité Exécutif du groupe Capgemini. « Cette évolution pourrait générer beaucoup de valeur lorsqu’elle est adaptée à des cas d’utilisation spécifiques de l’entreprise ».

« Mais cette évolution dépend de plusieurs facteurs, notamment de la priorité accordée au renforcement des compétences des collaborateurs, en prenant proactivement des mesures en matière d’acquisition et de développement des talents », prévient-il.