Stockage : NetApp renouvelle ses baies d’entrées de gamme

Le constructeur accélère jusqu’à 153 % les petites AFF-A, double la capacité de ses AFF-C comme de ses StorageGrid et propose deux nouvelles E-Series beaucoup plus denses.

NetApp a mis à jour ses baies de stockage de série AFF-A, AFF-C et E-Serie. Leur dénominateur commun est une nouvelle génération de processeurs sur les contrôleurs de chaque boîtier, en l’occurrence des Xeon de quatrième génération. Les baies StorageGrid sont également mises à jour avec les mêmes nouveaux SSD de 60 To de capacité qui peuplent désormais les AFF-C.

Les AFF sont des baies qui fonctionnent sous le système OnTap et supportent tous les modes de stockage : bloc, fichier et objet. Les baies StorageGrid ne proposent que du mode objet, mais avec des fonctions de haut niveau qui vont au-delà de celles proposées sur les baies AFF. Elles se destinent plutôt au stockage de données froides, pour des cas d’usage qui vont des bases documentaires aux archives.

Les Serie-E, enfin, sont les seules baies du constructeur qui ne fonctionnent pas sous son système OnTap. Elles ne sont utilisables qu’en mode bloc, et le plus souvent se conjuguent avec des serveurs de supercalcul qui les font tourner sous BeeGFS, pour constituer un cluster NAS hautement parallélisé.

Trois nouvelles AFF-A d’entrée de gamme

Les nouvelles baies AFF de série A, vendues comme du stockage performant, sont les modèles A20, A30 et A50. NetApp affirme qu’elles sont 41 %, 96 % et 153 % plus rapides que les modèles précédents, A150, A250 et A400. Il s’agit de modèles d’entrée de gamme complétant la nouvelle génération de baies AFF à base de processeurs Xeon de 4e génération, qui a été initiée avec les modèles A70, A90 et A1k haut de gamme, lancés en mai.

Les trois nouvelles baies d’entrée de gamme prennent la forme de boîtiers 2U intégrant 24 SSD, tandis que les A70 et A90 sont des boîtiers 4U de 48 SSD. Toutes les baies AFF peuvent être assemblées en cluster d’un maximum de 12 paires de nœuds redondants. Chaque baie est elle-même extensible via l’ajout de tiroirs 2U de 24 SSD. Pour autant, la puissance des contrôleurs limite le nombre de SSD pris en charge : 576 pour l’A20 (23 tiroirs), 864 pour l’A30 (35 tiroirs) et 1 440 pour l’A50 (59 tiroirs). Les modèles haut de gamme supportent chacun 2 880 SSD (118 tiroirs).

NetApp ne communique pas sur la capacité maximale de ces baies, sachant que la recherche de performances privilégie plutôt l’assemblage d’un grand nombre de SSD de petite capacité. Cette approche favorise les accès parallèles.

À date, on ne sait pas si NetApp déclinera aussi les nouveaux modèles d’entrée de gamme dans la famille ASA, qui est matériellement identique à la famille AFF, mais dont le système OnTap est bridé pour n’offrir que du stockage en mode bloc (pour les bases de données SQL et les machines virtuelles). Des versions ASA des modèles haut de gamme ont été lancées en septembre.

Des SSD de 60 Go pour les baies AFF-C et StorageGrid

Dans la série C, équipée de SSD QLC plus capacitifs, mais moins rapides en écriture, les nouvelles baies sont les C30, C60 et C80. Les deux premières prennent la forme de boîtiers 2U intégrant 24 SSD (1,44 Po brut avec les tout nouveaux SSD de 60 To), tandis que la C80 est un boîtier 4U de 48 SSD (2,88 Po bruts). Par le jeu des redondances et des facultés de déduplication/compression à la volée du système OnTap, les capacités utiles devraient être entre 2 et 4,5 fois plus importantes, selon la puissance du contrôleur et le type de données.

Les mêmes règles de mise en cluster que les AFF-A s’appliquent (12 paires de nœuds redondants). Les baies AFF-C sont en revanche extensibles avec des tiroirs 1U de 12 SSD. La C30 supporte 72 tiroirs (53,3 Po bruts, soit 106 Po utiles), la C60 supporte 120 tiroirs (87,8 Po bruts, soit 353,6 Po utiles) et la C80 supporte 240 tiroirs (175,7 Po bruts, soit 707,3 Po utiles).

Dans la famille StorageGrid, l’arrivée des mêmes SSD de 60 To permet de grimper à 736,8 To de capacité brute sur le modèle SGF6112 actuel, qui correspond à un boîtier 1U de 12 SSD. Précédemment, ce même modèle n’était livré au maximum qu’avec des SSD de 30 To. Il s’agit donc d’un doublement de la capacité.

Le système se compose d’OnTap plus le système de stockage objet ByCast autrefois racheté par NetApp. Une mise à jour de l’ensemble en version 11.9 apporte la séparation physique des rôles dans un cluster : il s’agit de dédier des nœuds au stockage des seules données et d’autres au stockage des seules métadonnées. Accessoirement, cette mise à jour permet de gérer jusqu’à 5 000 buckets différents ; les buckets étant l’équivalent d’un volume dans la nomenclature du stockage objet.

Pour rappel, si le mode objet d’OnTap permet juste d’indexer les contenus (ce qui est par exemple particulièrement utile pour les sauvegardes), les logiciels supplémentaires intégrés aux baies StorageGrid apportent des fonctions de plus haut niveau, comme une sécurité plus granulaire et la gestion du cycle de vie de chaque donnée.

Deux nouvelles E-Serie d’entrée de gamme

Les baies E-Serie, enfin, accueillent les nouveaux modèles d’entrée de gamme E4012 et E4060. La première est un boîtier 2U qui intègre 12 disques durs 3,5 pouces de 22 To chacun pour totaliser 264 To. Avec l’ajout d’un maximum de 7 tiroirs de 12 disques (soit 16U au total), la baie E4012 peut offrir jusqu’à 2,1 Po de capacité. La seconde prend la forme d’un boîtier 4U pouvant contenir 60 disques durs, également de 22 To, pour atteindre 1,3 Po de capacité interne. Avec quatre tiroirs de taille similaire (soit 20U au total), la E4060 peut offrir 6,6 Po de capacité sur 300 disques durs.

Ces modèles complètent une famille qui se composait déjà, en haut de gamme, des E5724 (2U, 24 disques durs 2,5 pouces) et E5760 (4U, 60 disques durs 3,5 pouces). La différence entre les modèles d’entrée de gamme et ceux haut de gamme est que les premiers offrent 32 Go de RAM de cache et 4 ports iSCSI en 25 Gbit/s, alors que les modèles haut de gamme ont jusqu’à 128 Go de RAM et 4 ports NVMe/RoCE en 100 Gbit/s.

En revanche, les deux nouveaux modèles sont plus denses que les baies haut de gamme. La E5760, livrée avec des disques durs de 18 To, peut certes grimper à 8,6 Po, mais moyennant 480 disques durs répartis sur 32U. La E5724 est quant à elle fortement limitée par des disques de 1,8 To de capacité : avec 7 tiroirs supplémentaires, elle n’offre qu’un maximum de 345,6 To de capacité sur… 16U.

La présence de disques durs peut surprendre dans des baies conçues pour le supercalcul et, par extension, pour l’entraînement de modèles d’IA. En vérité, dans un cluster, chaque baie E-Serie ne communique qu’avec un nœud de calcul à la fois pour transférer (ou recevoir) une quantité de données qui tient dans son cache, en RAM, donc accessible à une vitesse maximale. Les disques durs ne servent qu’à vider ou remplir le cache entre deux accès, quand les serveurs sont occupés à calculer.

Dépourvus d’OnTap, les E-Series offrent une console d’administration sommaire, SANtricity, qui ne permet même pas de les configurer en cluster. Ce sont les serveurs de calcul qui les voient comme un cluster logique, dans lequel chaque nœud est individuellement accessible.

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