Stockage objet : MinIO optimise ses performances sur serveurs ARM
En intégrant dans son code les accélérations disponibles dans les processeurs ARM, le système Open source cherche à se positionner comme une solution de stockage pour les infrastructures d’IA.
Le système de stockage en mode objet de MinIO est désormais optimisé pour les processeurs ARM. Son code utilise la dernière extension SVE (Scalable Vector Extension) du jeu d’instructions de ces puces pour accélérer les accès aux enregistrements et calculer plus vite leur empreinte infalsifiable, ou code de hachage.
« Il y a actuellement une vraie volonté de la part des éditeurs de stockage objet de prendre à bras le corps le problème récurrent de ces systèmes : leur lenteur. Cette lenteur qui fait que les entreprises et les fournisseurs préfèrent plutôt accompagner les projets d’IA d’un stockage en mode fichier », observe l’analyste Jack Gold, du cabinet de conseil J.Gold Associates.
Ce même mois, Scality avait déjà publié une nouvelle version, dite XP, de son système de stockage objet Ring qui poursuivait le même but d’accélération pour être utilisé conjointement à un traitement d’IA. Scality, qui revendique dès le départ d’avoir optimisé le code de son logiciel pour accélérer le calcul des empreintes, a de son côté accéléré les accès en réduisant au strict minimum les fonctionnalités du protocole S3.
Faire la différence en proposant le code le plus optimisé
« Il est notable que MinIO soit le premier à penser à améliorer un stockage objet avec les accélérations disponibles dans les puces ARM. MinIO s’efforce depuis un certain temps d’optimiser son code en exploitant les spécificités de chaque modèle de processeur », ajoute Jack Gold.
Anand Babu PeriasamyPDG MinIO
De fait, le système MinIO, développé par la startup éponyme depuis 2014, est un logiciel Open source qui ambitionne de remplacer le stockage objet de Ceph, un autre système de stockage Open source, en conjuguant simplicité et techniques de pointe. Il avait été l’un des premiers à exister en version ARM.
« En tant qu’entreprise dans le secteur des logiciels de stockage, il nous appartient de conseiller nos clients sur le meilleur matériel selon les cas d’utilisation. Or, nous ne pouvions pas passer à côté du fait que les processeurs ARM intègrent à présent des fonctions accélérées pour plusieurs fonctions de stockage : l’Erasure-coding, la détection des rotations de bits, la compression et le chiffrement », explique A. B. Periasamy, le PDG de MinIO.
Les serveurs ARM, une alternative pour l’IA
« De son côté, ARM met tout en œuvre pour être isofonctionnelle avec les processeurs x86 d’Intel et AMD et l’on constate que les processeurs qui portent son jeu d’instruction percent de plus en plus dans les datacenters pour exécuter des traitements d’IA. Dans ce contexte, tirer parti de ses accélérations pour prétendre être un stockage haute performance pour l’IA donne à MinIO un avantage sur ses concurrents », estime Mitch Lewis, analyste chez Futurum Group.
Dans les faits, après deux décennies d’omniprésence dans les appareils mobiles, les processeurs ARM se déclinent aujourd’hui en modèles pour serveurs avec la promesse de bien mieux économiser l’énergie que les processeurs x86. Et aussi que les GPU. Car le jeu d’instruction des processeurs ARM est désormais conçu pour qu’ils puissent accélérer eux-mêmes les traitements liés à l’inférence. Le succès est tel, notamment chez les hyperscalers, qu’Intel et AMD ont récemment noué une sorte d’alliance sacrée pour faire front commun dans les appels d’offres.
AWS a été le premier à développer ses propres processeurs ARM, les Graviton. Azure et GCP font désormais de même avec, respectivement, leurs processeurs Cobalt et Axion. Pour le reste des hébergeurs de cloud et des data centers, les modèles de processeurs ARM qui s’imposent actuellement sont ceux du fabricant Ampere. Il faudra aussi bientôt compter avec le processeur Grace de Nvidia.
Tous ces serveurs sont déployés pour exécuter des applications, mais il serait rentable d’en utiliser une partie pour faire fonctionner des systèmes de stockage. C’est cette opportunité que veut saisir MinIO..