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Gartner : l’IA ne remplacera pas les professionnels des RH
Lors de sa conférence ReimagineHR, Gartner a estimé que, malgré l’automatisation de certaines tâches, l’IA nécessite toujours une intervention humaine dans les secteurs complexes comme les RH. Voici un aperçu des principaux enseignements de l'événement.
ReimagineHR – Pour Gartner, l’intelligence artificielle est en train de transformer en profondeur les RH en automatisant des processus spécifiques. Pour autant, la complexité des systèmes RH freinerait une intégration plus profonde de l’intelligence artificielle. Des questions réglementaires poussent par ailleurs les entreprises à avancer avec prudence.
De surcroît, l’IA vient avec de nouveaux défis : une utilisation excessive pourrait par exemple nuire aux compétences et au sens critique des employés, en les rendant plus passifs.
Voici quelques enseignements sur ce sujet, partagés par Gartner lors de son ReimagineHR.
L’IA générative et ses risques pour la collaboration
Brent Cassell, analyste chez Gartner, prédit que d’ici 2027, 25 % des nouvelles applications logicielles seront créées automatiquement par l’IA, sans intervention humaine.
Les effets sur les compétences sont préoccupants : les écoles s’inquiètent de l’impact de l’IA générative sur la pensée critique, et les développeurs pourraient produire un code de qualité inférieure s’ils se reposent trop sur cette technologie.
Brent Cassell ajoute que 80 % des entreprises qui utilisent l’IA prévoiront un budget pour valider les informations générées par cette technologie.
Des bots RH, mais sans réduction majeure de personnel
Helen Poitevin, également analyste chez Gartner, pense que seule une faible proportion d’entreprises utilisera des chatbots pour gérer la majorité des tâches RH.
Et même dans ces cas, la réduction du personnel RH serait minime (moins de 5 %). La complexité des systèmes, comme la paie et la gestion des avantages sociaux, limiterait en effet l’efficacité de l’IA, fût-elle « agentique ».
Selon Helen Poitevin, le nombre d’employés dans les RH pourrait même augmenter pour gérer ces bots défaillants.
Elle estime en revanche que d’ici 2028, 98 % des candidats s’appuieront fortement sur l’IA pour créer leur profil… dont une part importante pourrait contenir des éléments fictifs. En réponse, les entreprises investiront dans des outils pour vérifier l’authenticité des candidatures.
L’IA pourrait aussi s’avérer très utile dans le recrutement massif de postes qui nécessitent peu de processus de sélection. C’est ce qu’a commencé à démontrer General Motors en automatisant le recrutement de certains travailleurs horaires, avec pour objectif de réduire le processus de 60 jours à seulement 60 minutes.
Le manque de communication directe créé par l’IA et ses risques sur la transmission de savoir
Aujourd’hui, au bureau, les employés préfèrent interagir par e-mail ou par messagerie instantanée. « On hésite de plus en plus à prendre le téléphone », remarque Jackie Watrous, analyste chez Gartner.
L’IA pourrait réduire davantage encore l’appétence pour une collaboration directe. Ce qui pourrait nuire à la formation et à la transmission des savoirs, continue Jackie Watrous, en particulier pour les jeunes employés qui ont besoin d’interactions avec des collègues expérimentés afin de monter en compétences et en connaissances.
Pour pallier ce risque, elle suggère que des outils de type nudges pourraient encourager les managers à initier des discussions avec des employés, notamment les plus jeunes, et ainsi favoriser des échanges réguliers et enrichissants.
Déconstruire les idées reçues sur la Génération Z
Enfin, et contrairement aux stéréotypes, la Génération Z ne serait ni « paresseuse » ni « égocentrique ».
C’est en tout cas le constat de Benjamin Granger, psychologue et directeur des services de conseil chez Qualtrics, qui a partagé lors de ReimagineHR, les résultats d’une enquête mondiale auprès de 35 000 jeunes de 18 à 24 ans.
Ses conclusions montrent leur optimisme envers leur avenir professionnel.
Les jeunes seraient confiants dans le succès de leurs entreprises, mais ils ne se projetteraient pas forcément dans une relation à long terme avec un seul employeur. Un défi pour les RH en matière de fidélisation.
Benjamin Granger recommande aux employeurs d’encourager cette génération à s’exprimer (N.B. : Qualtrics est un outil de « voice of the employee »). Il conseille également d’envisager de remettre en question les pratiques établies en les impliquant dans des discussions et en sollicitant leur avis.
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