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UiPath se met à « l’automatisation agentique », même sur site

Soutenu dans sa démarche par des fournisseurs de LLM comme Anthropic et Inflection AI, UiPath entend combiner RPA, DPA, deep learning et IA générative dans une approche qu’il nomme « l’automatisation agentique ». Cerise sur le gâteau, il promet une solution pour que ses clients les plus régulés puissent en profiter sur site.

L’ère agentique. À écouter les éditeurs, l’IA générative devrait infuser tous les systèmes sous forme d’agents. D’abord capables d’interagir avec les humains, les voilà maintenant dotés d’outils. Pour sa part, le spécialiste de la RPA UiPath se concentre sur « l’automatisation agentique ». C’est en tout cas la vision qu’il a projetée lors de sa conférence annuelle Forward, ayant eu lieu à Las Vegas du 21 au 24 octobre 2024.

Qu’est-ce que l’automatisation agentique ?

Mais qu’est-ce que peut bien être l’automatisation agentique ? « L’automatisation agentique est une combinaison de la technologie RPA et de l’IA agentique », évoque un porte-parole d’UiPath auprès du MagIT.

« L’IA agentique fait office d’interface entre l’utilisateur humain et les robots logiciels. L’agent d’IA orchestre les outils d’automatisation de manière plus ou moins autonome tout en communiquant avec l’utilisateur en langage naturel », poursuit-il.

Et de donner deux exemples dans les domaines de l’assurance et de la logistique. UiPath considère que l’automatisation agentique peut accélérer la gestion des réclamations après sinistres. « Un agent logiciel alimenté par l’IA agentique, peut évaluer instantanément la validité d’un sinistre, recueillir les informations nécessaires auprès de diverses sources et communiquer avec le client de manière claire et empathique en faisant appel à des robots logiciels spécialisés à chaque étape du processus ».

Dans la logistique, il s’agit d’analyser les données en temps réel, « d’optimiser les itinéraires, de prédire les goulets d’étranglement potentiels et même d’ajuster les niveaux de stock en fonction des fluctuations de la demande ».

En clair, les bots RPA conserveront leur rôle d’automatisation des tâches répétitives, tandis que les grands modèles de langage se dissimulant derrière la notion d’agent orchestreront leurs interventions. Les humains deviennent des sortes « d’inspecteurs des travaux finis » augmentés : ils valident, interviennent pour corriger ou effectuer la partie la plus critique d’un processus.

Voilà pour la vision. Une approche que l’on retrouve sous d’autres formes chez Salesforce, ServiceNow et le coopétiteur Celonis, entre autres.  

Chez UiPath, le produit consacré à cette interaction entre IA générative et RPA se nomme Agent Builder. Il sera accessible en préversion privée dans un peu plus d’un mois.

Cette solution doit permettre de bâtir, tester et de lancer des agents pouvant interagir avec les bots. L’éditeur promet une interface low-code/no-code pour configurer l’agent et une collection de templates permettant d’accélérer cette création en fonction du rôle confié aux LLM sous-jacents. Un banc d’essai permettra de tester les performances de cet agent, puis il sera possible de le déployer via une API et d’utiliser ce point de terminaison dans un flux de travail à partir du Studio Web ou Desktop.

Autopilot est prêt

Si cette formule semble couler de source, UiPath est chiche en détail.

Mais il y a d’autres éléments plus tangibles dans le portefeuille de solutions d’UiPath qui tirent parti de l’IA générative.

C’est le cas d’UiPath Autopilot, une gamme d’assistants propulsés par de grands modèles de langage. Après Autopilot for Developers, puis for Testers, l’éditeur d’origine roumaine a lancé la disponibilité générale d’Autopilot for Everyone.

Comme leur nom l’indique, Autopilot for Developers et for Testers, propose de générer des recommandations concernant les flux de travail, mais aussi de générer tout ou partie de ces workflows, du code associé et les tests. Autopilot interprète du texte et, dans certains cas, des fichiers images au format PDF, ce qui permet de créer des applications d’automatisation. Le tout peut être modifié manuellement.

Autopilot for Everyone est propulsé par un système RAG (Retrieval Augmented Generation à partir de fichiers PDF, CSV, JSON, DOCX, XLSX et TXT) associé à des bots DPA (Desktop Process Automation) et RPA. Il peut, entre autres, interpréter les fichiers CSV, PDF et les images chargées dans l’interface. UiPath y adjoint des automatisations « sur étagère » pour interagir avec Outlook, Zoom, OneNote, GSuite, DocuSign, Concur, Slack, Jira, ServiceNow, GitHub, Confluence ou encore Salesforce. Chaque fois, il s’agit d’effectuer une tâche spécifique : poster un message dans un canal de communication, mettre à jour des données dans Salesforce, créer ou actualiser un ticket dans Jira, créer une invitation sur calendrier dans Google Calendar/Outlook Event, etc.

Il propose également Clipboard AI, un outil de copier-coller « intelligent » permettant d’extraire en un clic des données en provenance de formulaires Web/papier, de feuilles de calcul, de factures, de reçus, d’emails, de fichiers Word, vers des documents de destination similaires ou différents.

UiPath n’oublie pas ses clients les plus régulés

En ce sens, UiPath annonce un partenariat avec Anthropic pour intégrer le modèle de langage Claude 3.5 Sonnet afin « d’offrir de nouvelles fonctionnalités d’IA dans trois produits clés, UiPath Autopilot for everyone, Clipboard AI et une nouvelle solution dédiée au suivi de dossiers médicaux ».

Dans un même temps, Anthropic a présenté « computer use », une fonctionnalité confiant à un LLM des capacités d’un DPA (architecture de présentation des données). L’outil est encore loin d’être prêt pour la production de l’aveu même du fournisseur, mais il en a « bluffé » plus d’un.

Avec le fournisseur de LLM californien Inflection AI (1,5 milliard de dollars de levée de fonds à son actif), UiPath intègre sa plateforme d’automatisation à Inflection for Enterprise, une solution présentée le 7 octobre dernier. C’est une plateforme lancée en partenariat avec Intel qui pourra être déployée sur site ou dans le cloud. Petite particularité notable, Inflection for Enterprise tirera parti d’appliances équipées de puces Intel Gaudi 3, tandis que la version cloud sera propulsée par les puces Tiber AI Cloud. Les appliances seront disponibles au premier trimestre 2025. Les entreprises pourront également fine-tuner les modèles d’Inflection pour leur besoin.

UiPath espère ainsi trouver une alternative pour ses clients les plus régulés afin d’exploiter les technologies d’IA générative. Du fait de son activité principale, la RPA, UiPath dénombre une grosse base installée sur site. Reste à voir si l’appliance marquée de la patte d’Intel, encore en retrait face à Nvidia, tient la route. En tout cas, Inflection AI y croit.

« UiPath dispose d’une large base de clients dans les secteurs réglementés qui cherchent à se transformer grâce à l’IA tout en réduisant considérablement les risques associés aux grands modèles de langage publics ».
Graham SheldonChief Product Officer, UiPath

« UiPath dispose d’une large base de clients dans les secteurs réglementés qui cherchent à se transformer grâce à l’IA, tout en réduisant considérablement les risques associés aux grands modèles de langage publics », confirme Graham Sheldon, chief product officer chez UiPath, dans un communiqué de presse.

En même temps que l’éditeur américano-roumain présentait ce partenariat, Inflection AI a annoncé Agentic Workflows, c’est-à-dire la manière dont seront intégrés les modèles Inflection et les bots DPA/RPA d’UiPath, ainsi que les Autopilot depuis la plateforme Enterprise. Non seulement ces flux d’automatisation infusée à l’IA générative pourront s’exécuter sur site, mais aussi (et surtout ?) en mode hybride.

« Le partenariat avec Inflection AI offrira une alternative importante au cloud privé pour l’automatisation agentique adaptée aux industries ayant les exigences les plus strictes en matière de sécurité », promet le Chief Product Officer d’UiPath.

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