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Affaire VMware : la plainte d’AT&T contre Broadcom s’enlise

La Cour suprême de l’État de New York donne un mois supplémentaire à AT&T et Broadcom pour trouver un accord à l’amiable concernant le support de VMware.

La Cour suprême de l’État de New York a décidé de ne pas juger tout de suite l’affaire qui oppose l’opérateur AT&T à Broadcom, le propriétaire de VMware. À la place, elle leur donne un mois de plus, encore, pour parvenir à trouver un accord à l’amiable. L’affaire porte sur les contrats de support VMware qu’AT&T avait signés avant que VMware soit racheté par Broadcom. Et que Broadcom ne veut pas honorer, car, selon lui, cette offre n’existe plus.

En attendant la nouvelle date butoir du 22 novembre, la juge chargée de l’affaire a ordonné à Broadcom de continuer à fournir du support à AT&T.

Des arguments discutables de part et d’autre

Le dossier d’AT&T a manifestement deux faiblesses. D’une part, sa plainte porte sur une prolongation optionnelle du contrat de support. Ce n’est qu’en 2024, au terme initial du contrat, qu’AT&T a fait savoir à son fournisseur qu’il souhaitait activer cette option, alors que celle-ci avait entretemps disparu du catalogue.

D’autre part, AT&T fait valoir que l’absence de support VMware mettrait immédiatement en péril les services télécoms qu’il vend à ses abonnés, parmi lesquels l’administration fédérale et l’armée des USA. Les avocats de Broadcom ont rétorqué qu’AT&T exagérait l’ampleur des risques encourus par son environnement VMware. Le fait est que si AT&T démontre que ces risques sont réels, ses clients pourraient se retourner contre lui en l’accusant de leur fournir un service excessivement fragile.

De son côté, l’argumentation de Broadcom n’est pas non plus très solide. Le contrat signé initialement semble indiquer que seul AT&T pouvait décider de prolonger ou non la durée du support VMware. De plus, le fournisseur n’est pas très crédible quand il explique que le service de support n’existe plus, alors qu’il continue de le commercialiser, mais sous une forme différente.

« Ces services d’assistance ont disparu. Il s’agit d’un nouvel accord proposant des produits différents. Ce n’est pas comme si vous reconditionniez ces services d’assistance. Ils ont disparu ! », s’est défendu Alison Plessman, l’avocate de Broadcom, devant la cour.

« Je ne comprends pas. Les personnes qui travaillent chez Broadcom sont-elles incapables de fournir des services d’assistance ? N’ont-ils pas la capacité technologique de faire exactement le même travail que celui qu’ils faisaient auparavant ? », a rétorqué la juge Jennifer Schecter, incrédule.

Une facture VMware multipliée par 3 pour AT&T

Cette forme commerciale différente est toute la problématique qui secoue les clients de VMware depuis le début de l’année. Avant le rachat par Broadcom, les clients achetaient les produits VMware à la carte. Après le rachat, ils sont obligés de s’abonner à l’intégralité du catalogue, tous logiciels et services confondus. Et, ça, AT&T (comme beaucoup d’autres) le refuse.

À part pour les quelques rares grandes entreprises qui achetaient déjà tous les produits et services de VMware, la facture a globalement bondi, parfois d’un facteur 10.

Pour sa part, AT&T a fait savoir que cette nouvelle formule commerciale ferait passer ses dépenses annuelles consacrées à VMware de 3 à 9 millions de dollars.

Pour mémoire, en France, la justice a donné raison en première instance à Thales qui souffrait d’un litige similaire avec Broadcom, soit l’obligation d’adhérer à la nouvelle formule avant la fin du contrat signé en amont du rachat de VMware. La prochaine affaire à être jugée devrait être celle de l’opérateur Orange contre Broadcom, toujours pour les mêmes raisons.

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