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Entretien avec Bruno Marie-Rose, DSI des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024

Bruno Marie-Rose, DSI de l’événement mondial, revient sur des Jeux olympiques et paralympiques réussis – et sur la manière dont son expérience en tant qu’ancien médaillé olympique l’a aidé à devenir un meilleur responsable des technologies de l’information.

Bruno Marie-Rose, directeur des systèmes d’information et de la technologie du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, n’est pas un leader informatique comme les autres. Ancien sprinteur médaillé olympique, il a combiné une carrière sportive de haut niveau avec des études en gestion informatique. Après avoir débuté comme directeur technique pour les championnats du monde d’athlétisme de 2003 à Paris, il a ensuite poursuivi une carrière en finance avant de réaliser son rêve de fusionner sport et technologie avec Paris 2024.

Devenir le DSI de Paris 2024

Bruno Marie-Rose a d’abord dû prouver ses compétences en leadership IT à travers une série d’entretiens. « Mon patron, le PDG de Paris 2024, a été très transparent », explique-t-il. « Il m’a dit : “Je sais ce que tu as fait, ce dont tu es capable, mais pour chaque poste, je choisirai le meilleur.” Je suis donc fier d’avoir relevé ce défi et d’avoir été sélectionné en tant que DSI. »

Six ans plus tard, l’ancien sprinteur peut en effet se féliciter de ses réalisations, notamment la mise en place d’une infrastructure IT qui a mobilisé plus de 5 400 personnes pour l’événement.

« L’un des facteurs clés de réussite était notre implication dans la vision de Paris 2024 dès le début. »
Bruno Marie-RoseDirecteur des technologies, COJOP 2024

Bruno Marie-Rose explique qu’il a d’abord été surpris de découvrir que Paris 2024 ne disposait pas de systèmes financiers ou de ressources humaines. Mettre en place une stratégie IT couvrant ces domaines faisait de son rôle celui d’un DSI classique, mais avec une différence majeure. « L’un des facteurs clés de réussite était notre implication dans la vision de Paris 2024 dès le début », explique-t-il. Outre les objectifs sportifs, la technologie devait soutenir des axes comme l’innovation, la durabilité, l’héritage et l’expérience des publics, participant ainsi au succès global des Jeux.

Bruno Marie-Rose souligne que la préparation réussie des Jeux a inclus un travail étroit avec le partenaire technologique des JO : Atos. Notamment pour créer des expériences digitales mémorables pour les fans de sport du monde entier. « Dès le début, nous avons collaboré efficacement avec Atos », affirme le DSI. Atos, fort de son expérience dans les Jeux précédents et l’Euro de football, a mobilisé 300 employés sur site et coordonné une équipe de 2 000 experts. L’équipe IT de Paris 2024 et celle d’Atos ont donc travaillé comme une seule entité.

« Ils nous ont donné de précieux conseils sur ce qu’il faut faire ou éviter, ce qui est crucial pour la prise de décision », explique Bruno Marie-Rose. « Tout repose sur la confiance. » Avec 150 applications clés, telles que le Système de gestion olympique et le Système de diffusion olympique, l’infrastructure IT a centralisé les interactions entre athlètes, entraîneurs et publics. Grâce à Atos, Bruno Marie-Rose et son équipe ont pu innover, notamment avec la billetterie 100 % numérique, des descriptions audio pour les malentendants et le Vision Pad pour les personnes malvoyantes.

Innover dans des domaines passionnants

Bruno Marie-Rose explique ainsi que l’innovation a été essentielle pour apporter une valeur ajoutée aux Jeux. Une affirmation qui inclut l’utilisation des réseaux 5G et des technologies de caméras avancées lors de la cérémonie d’ouverture qui s’est déroulée sur la Seine. Bien que des technologies éprouvées soient indispensables pour le bon déroulement des Jeux, il était tout aussi important d’explorer de nouvelles possibilités.

Pour son DSI « l’innovation ne consistait pas à montrer la technologie de demain, mais à mettre en place des projets concrets pour faire avancer les objectifs de Paris 2024 ».

Bruno Marie-Rose indique ainsi que l’un des principaux défis était de garantir la transition vers des plateformes 100 % cloud, de manière simple et efficace, permettant ainsi aux professionnels IT de se concentrer sur d’autres projets. Un autre défi majeur concernait la conformité avec le RGPD, en particulier avec des partenaires comme Alibaba, fournisseur de services pour le Comité international olympique. Son équipe devait veiller à ce que les systèmes soient conformes et que les professionnels non européens n’accèdent pas aux données protégées.

« Nous devons apporter une véritable valeur ajoutée aux futurs comités d’organisation. »
Bruno Marie-RoseDirecteur des technologies, COJOP 2024

La solution pour garantir la conformité au RGPD consistait à héberger les données personnelles sensibles chez Atos, avec une infrastructure hybride combinant cloud privé et public. Christophe Thivet, responsable de l’intégration chez Atos pour Paris 2024, souligne l’importance d’unir tous les partenaires autour d’un processus commun. Marie-Rose estime que cette approche avec Atos et d’autres partenaires technologiques servira de modèle pour les futurs Jeux.

Bruno Marie-Rose précise ainsi que l’équipe se concentre désormais sur un programme de transfert de connaissances robuste, dont bénéficieront les organisateurs de Los Angeles 2028. « Nous devons apporter une véritable valeur ajoutée aux futurs comités d’organisation », affirme-t-il. Notamment en matière de retour d’expérience au niveau de la cybersécurité et de la durabilité. En réfléchissant à l’héritage de son travail, Bruno Marie-Rose insiste sur l’importance de l’amélioration continue et du partage des connaissances pour que les prochains défis soient relevés avec encore plus de succès.

« Tous les ingrédients qui ont contribué à la réussite des Jeux ont été mis en place le plus tôt possible, y compris la collaboration avec Atos. Il n’aurait pas été possible, en partant de zéro, de disposer de toutes les aptitudes et compétences et de réaliser ce que nous avons fait. L’équipe d’Atos a ainsi accumulé l’expérience de la fourniture de services informatiques pour les Jeux dans d’autres villes. »

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