Ordinateur quantique : Quandela veut atteindre les 50 qubits logiques dès 2028
Le champion français du calcul quantique photonique a dévoilé sa feuille de route pour 2030. Parmi ses objectifs : l’ouverture d’une deuxième usine, atteindre le premier qubit logique en 2025, les 50 trois ans plus tard, et les 10 000 QOPS. Une feuille de route « ambitieuse », mais « crédible », assure son CEO.
La start-up française Quandela, spécialisée dans le calcul quantique photonique, a présenté sa feuille de route pour 2030. Sur cette période, l’entreprise veut franchir plusieurs étapes cruciales dans le développement de l’informatique quantique.
Objectif 10 000 opérations quantiques par seconde
Parmi les objectifs annoncés, Quandela prévoit d’atteindre les premiers qubits logiques (sans erreur) dès 2025, avant de passer à 50 qubits logiques en 2028.
L’entreprise vise également à industrialiser la production d’ordinateurs quantiques à correction d’erreur d’ici 2030, avec l’ouverture d’une deuxième usine prévue en 2027.
Sur le plan des performances, Quandela ambitionne de multiplier par 25 le nombre d’opérations quantiques par seconde, passant de 400 à 10 000 QOPS. La société compte également développer des bibliothèques de calcul quantique à usage général pour les développeurs d’applications d’ici 2028.
« La roadmap est ambitieuse et crédible au vu des objectifs déjà atteints depuis la fondation de la société en 2017, et de l’excellente performance dans le rapport entre les objectifs atteints et les moyens financiers déployés », assure Niccolo Somaschi, co-fondateur et CEO de Quandela.
Quandela parie sur les photons
Fondée en 2017 par des experts en physique quantique, Quandela développe une approche originale basée sur les semiconducteurs et la photonique. La société, qui emploie aujourd’hui plus de 100 collaborateurs, propose déjà une gamme de services autour de l’ordinateur quantique, de la production de machines, de l’accès à des machines via le cloud, et des formations. Elle se propose également d’identifier des cas d’usage « quantiques » pour les industriels.
Le calcul quantique photonique, spécialité de Quandela, est une approche spécifique de l’informatique quantique qui utilise des photons, particules de lumière, comme support de l’information quantique.
Contrairement aux approches qui s’appuient sur les supraconducteurs ou les ions piégés, cette technologie opère à température ambiante et promet une meilleure scalabilité. Les photons, moins sensibles aux perturbations (même si la décohérence reste un problème à régler), offrent des avantages en matière de stabilité et de réduction des erreurs.
Aux États-Unis, une autre start-up prometteuse, PsiQuantum a fait le même pari du photon.
Une approche plus facilement scalable
Quandela revendique par ailleurs une approche plus sobre qui nécessite « des millions de fois moins de composants que les technologies photoniques concurrentes », selon le communiqué de l’entreprise.
Cette caractéristique pourrait faciliter le passage à l’échelle et l’industrialisation des ordinateurs quantiques dans les années à venir.
La société est une des pépites françaises de l’écosystème européen du quantique, aux côtés de Pasqal, Qubit Pharmaceuticals, Alice&Bob, Quobly ou encore C12.
Quandela a été sélectionnée au printemps 2024 pour participer au programme PROQCIMA, piloté par la Direction générale de l’Armement dans le cadre du plan France 2030. Ce programme vise à développer deux prototypes d’ordinateurs quantiques universels (capable d’exécuter n’importe quel algorithme quantique et de résoudre une large gamme de problèmes) de conception française d’ici 2032.
En 2023, Quandela a commencé à collaborer avec Exaion (EDF) autour de trois ordinateurs qui seront déployés en France et au Canada afin de démocratiser l’informatique quantique pour des secteurs comme l’énergie, l’industrie ou la finance.
Pour aller plus loin :
Les enjeux de l’informatique quantique (dossier)