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Atlassian tente d’adapter Jira pour les métiers

En attendant qu’ils migrent vers le cloud, Atlassian tente de ne pas se mettre à dos ses clients historiques. Dans un même temps, l’éditeur entend unifier l’interface et les fonctions des produits Jira. Ses cibles ? Les développeurs, bien évidemment, mais surtout les métiers.

Jira n’est définitivement plus uniquement un outil de suivi de gestion de bugs et de projets IT.

« Nous avons présenté une initiative à Team 24 à Las Vegas en mai afin de combiner notre produit Jira Software et Jira Work Management », explique Dave Meyer, directeur du produit Jira chez Atlassian, auprès du MagIT. « Nous pensons qu’à terme, nous pourrons mieux servir nos clients avec un seul outil combiné ».

La semaine dernière, lors de Team 24 Europe à Barcelone, l’éditeur a présenté plus en détail ce rapprochement. 

Cela passe par l’unification de l’expérience de navigation. « Tout d’abord, elle est cohérente dans tous les produits Jira et, à terme, dans tous les produits d’Atlassian », vante Dave Meyer. « Ainsi, les utilisateurs qui exploitent Jira, Jira Service Management, Jira Product Discovery, ou Confluence, auront tous la même expérience. Et ce n’est pas tout, elle est personnalisable », ajoute-t-il.

Une expérience de navigation « unifiée », mais personnalisable

 Les utilisateurs pourront réorganiser les éléments en fonction de leur importance, épingler les travaux pertinents, ceux qu’ils utilisent le plus souvent, puis ils pourront masquer, supprimer ou réorganiser les différentes fonctionnalités du produit en fonction de leurs besoins, assure-t-il.

« Cela nous permet de conserver une grande partie de la puissance de Jira, mais aussi de simplifier l’expérience utilisateur et de la rendre plus personnalisable pour les différentes équipes », illustre-t-il.

Outre la personnalisation, cette expérience de navigation est fonction d’une barre latérale et d’une barre de recherche (horizontale, donc) propulsée à l’IA « qui permettra de retrouver des items, informations, etc., non seulement dans Jira, mais aussi dans Confluence et dans les autres produits Atlassian », poursuit Dave Meyer.

« La navigation dans Jira entre vos projets, tableaux de bord, filtres et plans, est personnalisable pour chaque utilisateur. »
Dave MeyerDirecteur du produit Jira, Atlassian

Dans la partie nommée Jira Project Management, il est maintenant possible de mettre en forme les listes de manière conditionnelle, par exemple en fonction d’un calendrier de livraison ou d’importance des tâches. Ces listes ressemblent fortement à celles intégrées dans Slack.

« La navigation dans Jira entre vos projets, tableaux de bord, filtres et plans, est personnalisable pour chaque utilisateur », précise Dave Meyer. « Les onglets supérieurs offrent des fonctionnalités spécifiques au contexte des projets. Chaque projet est généralement géré par une équipe, sous la supervision de l’administrateur du projet, qui peut être un membre de l’équipe ou un chef d’équipe ».

L’onglet projet peut également prendre l’apparence d’un tableau Kanban à la manière de Trello. Les fonds d’écran, les couleurs personnalisables, les couvertures de cartes plus ou moins utiles sont inclus.

De Trello à Jira

Atlassian ne s’en cache pas : il veut attirer ses clients de Trello vers Jira.

« Nos utilisateurs commencent par utiliser Trello, s’y habituent, puis cherchent plus de structure », affirme Dave Meyer. « C’est à ce moment qu’ils passent de Trello à Jira, et nous essayons de rendre cette transition aussi fluide que possible ».

Outre l’aspect visuel, Atlassian dit simplifier la migration des projets entre Trello et Jira Project Management depuis environ un an.

« La grande force de Jira réside dans ses différents workflows pour chaque type de travail, configurables par les administrateurs et personnalisables par les équipes. »
Dave MeyerDirecteur du produit Jira, Atlassian

Justement, pour convaincre une population moins technique, Atlassian revoit les termes et les flux de travail dépendants des « issues ».

« Le mot “problème” (issue) peut sembler négatif pour des équipes comme le marketing, les ventes ou les RH. Jira prévoit donc de remplacer ce terme par “types de travail” (work type), plus adapté au contexte de chaque équipe », considère Dave Meyer. « Par exemple, en marketing, on créera un lancement ou un article de blog, tandis qu’en opérations, ce sera un incident ».

Ce changement n’est pas juste un renommage, « mais un effort pour rendre l’interface plus intuitive en fonction du type de travail ». « La grande force de Jira réside dans ses différents workflows pour chaque type de travail, configurables par les administrateurs et personnalisables par les équipes », note le responsable produit.

Deux fonctionnalités en vue de simplifier la gestion des grands projets

Pour les grands comptes, Atlassian propose un moyen de concevoir des templates de projets.

« C’était l’une des fonctionnalités les plus réclamées par les entreprises », commente Dave Meyer. 

« Nous savons que les clients le font aujourd’hui. C’est juste que le template est inscrit sur une page Confluence ou dans une feuille de calcul ou autre », poursuit-il. « Il s’agit donc de permettre aux clients de reproduire une configuration de projet standardisée pour plusieurs équipes ».

Par exemple, une fois qu’un processus est défini pour une équipe marketing ou scrum, il pourra être exploité comme modèle de projet applicable à d’autres équipes. « Cela facilite la standardisation des workflows », défend Dave Meyer.

Pour l’instant, il n’est pas possible de partager des templates en dehors d’une organisation ni de bénéficier de ceux d’acteurs tiers. « C’est quelque chose que nous sommes en train d’étudier », lâche le responsable produit.

L’autre fonctionnalité prévue pour les grandes équipes ou les trains SAFe (un train rassemble entre 50 et 120 personnes, réparties en équipes) se nomme « program board ». Cette interface devrait permettre d’orchestrer un « programme de travail » en identifiant toutes les « dépendances », c’est-à-dire en liant les tâches et les projets entre eux.

« Il s’agit en fin de compte d’un moyen de définir une cadence, par exemple bimensuelle, mensuelle ou trimestrielle, puis de tracer vos initiatives, ou épopées, et de discerner toutes les dépendances entre les équipes afin de coordonner de vastes programmes de travail », résume Dave Meyer.

« Au départ, cette fonctionnalité a été imaginée pour répondre aux besoins des organisations adoptant SAFe. Cependant, nous avons également mis un accent particulier sur sa conception, pour qu’elle soit flexible et applicable à divers scénarios de planification ».

Enfin, depuis l’onglet projets, une option nommée Goals permet de lister les issues ou les tâches par objectif dans une fenêtre latérale. Le but ? Ne pas changer de page pour accéder à une vision plus globale d’un programme.

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