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Windows Server 2025 : ce qui change dès novembre 2024

Mis sur le marché à l’occasion du salon Microsoft Ignite 2024, Windows Server 2025 apportera le paiement à l’usage, des mises à jour sans redémarrage, ainsi qu’un stockage et une virtualisation profondément améliorés.

Windows Server 2025, disponible dès le salon Microsoft Ignite de novembre 2024, va bouleverser plusieurs pratiques historiques du système d’exploitation serveur. Son modèle de licence, la manière de le mettre à jour, sa gestion des baies de stockage, son hyperviseur et sa capacité à toujours héberger les services d’Office, désormais Microsoft 365 Apps, sont les caractéristiques les plus saillantes.

Modèle de licence : l’arrivée du paiement à la demande

L’un des principaux changements pour les entreprises qui utilisent Windows Server est le projet de Microsoft d’introduire un modèle de licence basé sur l’abonnement et le paiement à l’usage. Contrairement à certaines rumeurs, Microsoft n’oblige pas tous les clients de Windows Server à souscrire un abonnement.

Contrairement à VMware, Microsoft prévoit de conserver le modèle de licence perpétuelle, qui offre cinq ans d’assistance générale suivis de cinq ans d’assistance étendue. Mais l’éditeur proposera aussi un modèle tarifaire inédit aux entreprises qui ont besoin de flexibilité.

Si une entreprise héberge une application de commerce électronique qui connaît un pic de demande important au moment des fêtes, elle pourrait utiliser Windows Server 2025 avec une licence « pay-as-you-go » pour déployer des serveurs temporaires afin de gérer cette période de pic d’activité. Cette approche offre à l’entreprise une option plus abordable pour faire face à ces pics saisonniers sans faire d’investissement majeur pour des ressources nécessaires pendant une partie de l’année.

Les entreprises qui souhaitent utiliser la nouvelle licence « pay-as-you-go » pour Windows Server 2025 doivent utiliser Azure Arc – un outil d’administration pour le cloud hybride – et les frais correspondants seront facturés par l’intermédiaire d’Azure.

Mises à jour : plus jamais besoin de redémarrer… Si on paie

Le hotpatching arrive dans toutes les éditions de Windows Server 2025. Le hotpatching permet à l’administrateur d’appliquer des mises à jour de sécurité sans redémarrage. En règle générale, un redémarrage est nécessaire pour achever le processus de correction et autoriser les modifications des fichiers système.

Le hotpatching est actuellement disponible dans Windows Server 2022 Datacenter : Azure Edition, mais Microsoft prévoit d’ajouter cette fonctionnalité aux éditions Standard et Datacenter de Windows Server 2025.

Les premiers rapports indiquent que Microsoft facturera aux clients un abonnement supplémentaire pour utiliser le hotpatching, qui nécessite Azure Arc et Software Assurance.

L’enthousiasme suscité en ligne par le hotpatching de Windows Server indique que de nombreuses entreprises accepteront le coût supplémentaire pour cette commodité. Grâce à cette fonctionnalité, de nombreuses organisations pourraient repenser leur stratégie de gestion des correctifs. Par exemple, elles pourraient choisir d’appliquer les correctifs plus rapidement, sans attendre les heures creuses.

Stockage : déduplication et NVMe-over-Fabrics en natif

Microsoft a profondément revu la gestion du stockage dans Windows Server 2025. L’une des évolutions les plus importantes est que les serveurs qui utilisent des SSD NVMe devraient bénéficier d’une augmentation de 70 % de leurs IOPS.

Windows Server 2025 prendra par ailleurs en charge le protocole NVMe-over-Fabrics, qui permet d’utiliser des SSD présents dans une baie connectée en FiberChannel (NVMe/FC) ou en Ethernet (NVMe/TCP et NVMe/RoCE) comme s’il s’agissait de SSD NVMe internes aux serveurs. Cette méthode de connexion gagne en attractivité, car ses vitesses de transfert de données sont plus rapides que celles du FC ou du iSCSI.

D’autres améliorations liées au stockage dans le nouveau système d’exploitation serveur comprennent la déduplication native pour les volumes formatés en RFS (Resilient File System), ou encore le partage de fichiers au protocole SMB-over-QUIC. Ce dernier utilise la sécurité TLS 1.3 pour chiffrer le trafic SMB. SMB-over-QUIC est déjà disponible dans Windows Server 2022 Datacenter : Azure Edition. Cependant, avec Windows Server 2025, Microsoft l’inclura dans les éditions Standard, Datacenter et Azure.

Virtualisation : GPU et différences de CPU mieux pris en charge

Windows Server 2025 apporte au moins trois changements significatifs à sa technologie de virtualisation Hyper-V, bien que Microsoft ait laissé entendre que d’autres fonctionnalités sont encore en cours de développement.

Tout d’abord, les VM de génération 2 remplaceront les VM de génération 1 en tant que choix par défaut lors de la création de nouvelles VM. Microsoft a conçu les VM de génération 1 pour assurer la rétrocompatibilité avec les anciens systèmes d’exploitation, tels que Windows Server 2008 et Windows 7. Les machines virtuelles de génération 1 prennent également en charge les versions 32 bits de Windows et certains systèmes d’exploitation non Windows.

Bien que les machines virtuelles de génération 1 aient toujours leur place, les systèmes d’exploitation Windows susceptibles de s’exécuter en leur sein ne sont plus pris en charge par Microsoft. La décision de faire des VM de génération 2 l’option par défaut est logique, étant donné qu’elles savent exécuter au minimum Windows Server 2012 R2.

Un autre changement apporté à Hyper-V dans Windows Server 2025 est la compatibilité dynamique des processeurs. Avec les versions actuelles de Windows Server, une migration en direct des machines virtuelles entre deux hôtes Hyper-V nécessite l’utilisation de serveurs dotés de processeurs identiques. Ou, de manière alternative, l’activation du mode de compatibilité des processeurs, qui fait fonctionner les processeurs au niveau le plus basique.

Avec la fonction de compatibilité dynamique de Windows Server 2025, Hyper-V comparera les CPU entre les hôtes et utilisera les fonctionnalités des CPU supportées par les deux processeurs, même si ces processeurs ne sont pas identiques.

Enfin, Microsoft prévoit d’améliorer la prise en charge du partitionnement GPU (GPU-P), qui permet à l’utilisateur d’utiliser la puissance de traitement du GPU du serveur et de la partager entre plusieurs machines virtuelles. Cette nouvelle capacité de partitionnement du GPU ajoute également des migrations en direct entre les serveurs utilisant le GPU-P, ainsi qu’un nouveau concept de GPU pooling qui permet de savoir vers quels serveurs suffisamment équipés on peut basculer une VM dans le cadre de la répartition de charge.

Microsoft 365 Apps : il sera encore possible de l’utiliser sur site

Malgré la popularité de Microsoft 365, toutes les entreprises ne peuvent ou ne veulent pas utiliser cette plateforme de collaboration en cloud. Cela s’explique notamment par des questions de conformité ou de coût. Certaines entreprises ont besoin d’un moyen d’utiliser un système Windows Server sur site, tel que Microsoft 365 Apps, pour fonctionner via Remote Desktop Services, afin que les utilisateurs puissent se connecter à distance.

Il n’y a pas si longtemps, Microsoft a annoncé que Microsoft 365 Apps ne serait pris en charge que jusqu’en octobre 2026, date à laquelle le support général de Windows Server 2022 prendra fin. Cependant, Microsoft a révisé cette politique et prendra en charge Microsoft 365 Apps sur Windows Server 2025 jusqu’à la fin de la période de cinq ans de support général.

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