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Sauvegarde du cloud : Commvault se dépêche de supporter AWS et Google
Spécialiste des sauvegardes sur Azure, Commvault annonce déjà l’intégration des technologies tout juste rachetées et qui lui ouvrent les portes des deux autres hyperscalers. La raison serait la croissance rapide du multicloud.
Commvault intègre déjà à sa solution Commvault Cloud les technologies de deux acquisitions récentes, Clumio et Appranix. Du premier naît ainsi une nouvelle fonctionnalité Cloud Rewind qui autorise des récupérations plus fiables, notamment après une cyberattaque. Le second apporte la sauvegarde des données stockées sur AWS, celles des données Google Workspace et un nouveau tableau de bord de cyberrésilience, pour évaluer l’état de préparation d’une entreprise aux ransomwares.
« Commvault a longtemps fonctionné presque exclusivement avec Microsoft Azure. Le rachat de Clumio, spécialiste de la protection des données stockées chez AWS, et celui d’Appranix, spécialiste de l’automatisation du cloud, devrait aider à intégrer plus facilement la plateforme de Commvault dans les environnements clients multicloud et hybrides, lesquels sont en croissance rapide », observe Simon Robinson, analyste pour le cabinet d’études ESG.
Cloud Rewind pour ne pas reconnecter les données
Jerome WendtAnalyste, cabinet Data Center Intelligence Group
Cloud Rewind indexe et récupère des ressources cloud spécifiques ou des dépendances de ressources, comme les services de calcul, parallèlement aux données de sauvegarde, afin que les entreprises puissent restaurer les applications sans avoir à reconnecter les données.
Cette fonctionnalité identifie et suit les services cloud liés aux données de sauvegarde, qu’il s’agisse des API ou des répertoires de ressources utilisés. Cela permettrait aux utilisateurs de mieux visualiser les problèmes ou les écarts de configuration qui pourraient survenir lors d’une restauration automatisée. Le service prendra initialement en charge AWS, Google Cloud et Microsoft Azure. Il serait disponible d’ici à la fin de l’année.
Selon Jerome Wendt, analyste pour le cabinet Data Center Intelligence Group, cette capacité est similaire à celle de fournisseurs tels qu’Arpio : « Je m’attends à voir ce genre de fonctionnalités se standardiser dans les solutions de sauvegarde, au fur et à mesure que les entreprises adoptent une approche multicloud ou cloud hybride. Il est en effet probable que c’est ce que les entreprises demanderont par défaut, pour garantir que leur reprise d’activité puisse se faire ailleurs en cas d’incident sur le site principal. »
Krista Case, analyste chez Futurum Group, confirme d’autant plus l’avis de son confrère que, selon elle, « la dépendance des données et des applications est déjà une tendance établie parmi les solutions qui sauvegardent des clusters de containers. »
Le nouveau tableau de bord de cyberrésilience est intrinsèquement lié à Cloud Rewind. Il fournit une vue de l’ensemble des sauvegardes effectuées par Commvault, indique la disponibilité des copies isolées et diagnostique l’état des applications associées. Son lancement est également prévu dans les prochains mois.
Commvault voit enfin plus loin qu’Azure
Commvault prévoit d’ajouter des fonctions de restauration sur les services de stockage en mode objet S3 d’AWS dans les mois à venir. Il s’agit de permettre aux entreprises de remonter à une copie propre des données lors d’une cyberattaque sur le compte S3. D’autres services Commvault Cloud, notamment Cleanroom Recovery et Air Gap Protect, seront également disponibles via AWS Marketplace.
L’éditeur se développe également davantage dans Google Cloud avec le nouveau Commvault Cloud Backup and Recovery pour Google Cloud Workspace, qui vise à protéger les données de Gmail, Google Drive et autres services de stockage disponibles sur GCP.
« Je pense que Commvault n’a pas racheté Clumio et Appranix uniquement pour leurs logiciels. Son intérêt est clairement de s’enrichir d’équipes qui ont une expertise poussée sur l’ensemble des hyperscalers. Le fait qu’il ne sache correctement travailler qu’avec les services d’Azure aurait fini par devenir un frein à l’adoption de ses solutions », estime Jerome Wendt.