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Réseau : HPE Aruba et Arista refondent leurs consoles… encore
Arista met en avant sa consolidation des différents réseaux au sein de CloudVision, tandis que HPE intègre dans Aruba Central l’observation des équipements tiers. Les analystes se demandent si cela fonctionne vraiment.
Les fournisseurs d’infrastructure réseau HPE Aruba et Arista refondent encore leurs consoles d’administration en SaaS, respectivement Aruba Central et CloudVision. Cette fois-ci, la consolidation est de mise.
Chez HPE, Aruba Central s’interconnecte à présent avec OpsRamp, la plateforme d’analyse IT que le constructeur a acquise l’année dernière. OpsRamp dresse des rapports d’activité en puisant dans la base de données en cloud où tous les produits HPE enregistrent leurs télémétries. Cette base apporte notamment l’inventaire de tous les appareils qui communiquent, ceux de HPE et ceux d’autres marques connectés à eux, ainsi que des mesures concernant leur trafic.
Du point de vue d’Aruba Central, OpsRamp sert à détecter les problèmes, à analyser leurs causes profondes et à conseiller des remédiations possibles. Point saillant : pour la première fois, grâce à OpsRamp, Aruba Central est capable de visualiser le fonctionnement des switches, routeurs, bornes Wifi, firewalls et autres répartiteurs de charge de Cisco, Juniper Networks ou encore Palo Alto Networks.
HPE précise que cet enrichissement d’Aruba Central ne découlera sur aucune augmentation des tarifs.
De son côté, Arista offrait déjà la visibilité des équipements de marque tierce dans sa console CloudVision. Ce qu’il y a de nouveau, c’est qu’il intègre à présent la visibilité du trafic sur le WAN, via la fonction Pathfinder, et celle de la sécurité des communications entre tous les segments réseau d’une entreprise (y compris ceux situés en cloud), via la fonction Universal Network Observability.
Consolider les consoles, une véritable épreuve pour les équipementiers
Selon les analystes, chaque fournisseur d’équipement réseau s’efforce depuis ces dernières années de simplifier ses outils d’administration, mais il s’agit manifestement d’une tâche bien plus compliquée que dans tout autre domaine informatique.
En cause, tous sont partis d’une multitude de consoles, chacune dédiée à un équipement particulier de leur catalogue. Avant la pandémie de Covid, proposer autant de produits différents répondait aux besoins d’autant de postes d’administrateurs réseau spécialisés dans les entreprises.
Problème, les entreprises ont entretemps pris le parti de consolider leurs équipes, ne serait-ce que pour avoir une action plus cohérente face aux cyberattaques qui peuvent s’infiltrer à un bout ou l’autre du réseau. Et, dans ce contexte, il n’est pas question que ces équipes jonglent avec une multitude d’interfaces susceptibles de leur faire perdre le fil des événements. Pour les fournisseurs, cela signifie à présent coudre des métriques et des protocoles qui n’ont ni le même format, ni la même périodicité, ni le même but.
Jim FreyAnalyste, ESG
De fait, les analystes se veulent prudents avant de manifester leur enthousiasme pour des consoles globales qui sont susceptibles de faire essuyer les plâtres à leurs utilisateurs.
« Chez HPE, par exemple, gérer des équipements de plusieurs marques n’est pas une nouveauté. Le fournisseur disposait déjà d’une plateforme d’administration multimarque appelée OpenView, qu’il a préféré revendre en 2017 à Micro Focus, lequel s’est finalement fait racheter l’année dernière par OpenText. Le bilan est que les entreprises sont plutôt sceptiques quant à la capacité des fournisseurs de gérer les dernières fonctionnalités de leurs concurrents », commente Jim Frey, analyste pour le cabinet d’études ESG.
Autre exemple, Arista est sans doute celui qui avance le plus vite. Mais si l’on connaît son sérieux dans les réseaux internes aux datacenters, il a tout à prouver en ce qui concerne la gestion des réseaux qui en sortent, puisqu’ils n’entrent pas dans son champ de compétence initial.
Selon Jim Frey, HPE Aruba et son concurrent Extreme Networks offrent moins de fonctions d’administration que les équipementiers Arista, Juniper ou Cisco. Ce dernier, à l’inverse, est cependant le plus à la traîne pour proposer une console SaaS d’administration globale du réseau. Le produit, Cisco Networking Cloud, a été présenté l’année dernière. Mais les analystes redoutent qu’il ne soit pas opérationnel avant un an, si ce n’est deux.