NetApp Insight 2024 : les nouvelles baies ASA et FAS dévoilées

Les baies ASA sont 25 % moins chères que celles de Pure Storage et deviennent plus simples à utiliser pour VMware et les bases de données. Les FAS permettent de construire des clusters de disques durs de 30 Po.

NetApp a ouvert son événement Insight 2024, qui se tient cette semaine à Las Vegas avec l’annonce de nouvelles baies de stockage ASA-A, pour les bases de données et hyperviseurs qui travaillent en mode bloc, et FAS, à savoir ses NAS peu chers, équipés de disques durs (et de SSD en guise de cache), surtout destinés à stocker les données froides, principalement les sauvegardes.

Les baies AFF, celles qui sont surtout vendues pour faire du NAS (partage de fichiers), mais qui peuvent aussi s’utiliser pour stocker des bases de données en mode bloc, avaient déjà été renouvelées en mai.

Le salon Insight 2024 a néanmoins été l’occasion d’annoncer qu’elles bénéficieront bientôt d’une nouvelle version de leur système OnTap qui sera livrée avec sa propre base de données vectorielle. Cet ingrédient est essentiel pour faire du RAG, c’est-à-dire utiliser une IA générative capable de puiser des connaissances dans les données de l’entreprise.

Encore mieux : la base vectorielle offerte avec OnTap sera aussi la seule du marché qui ne fasse pas exploser la taille des données. Entre les vecteurs plus compacts qu’elle génère – via un algorithme maison de « quantification » – et la compression naturelle d’OnTap sur les supports de stockage, une entreprise peut se retrouver avec la même capacité occupée qu’au départ. Contre une multiplication par 8, par 10, voire par plus de 20 d’ordinaire.

Des baies moins chères et beaucoup plus simples à administrer

Les trois nouveaux modèles A70, A90 et A1K seraient aussi rapides que les baies FlashArray équivalentes de Pure Storage, mais 25 % moins chères. Elles seraient aussi infiniment plus simples à utiliser. Sur scène, une démonstratrice a configuré une partition pour VMware en 20 secondes, montre en main, contre des minutes, voire des dizaines de minutes chez la concurrence.

« Les entreprises nous ont dit que, pendant trop longtemps, elles ont dû choisir entre la simplicité et les fonctionnalités haut de gamme. Cette impossibilité de compromis a entravé leurs efforts de modernisation du datacenter. Avec ces nouvelles baies, vous n’avez plus à faire de compromis. Nous vous proposons le stockage le plus simple et le plus performant qui soit », s’enflamme Sandeep Singh, le directeur produits de NetApp, lors d’un point presse.

« En fait, il y avait jusque-là une caractéristique technique qui rendait Pure Storage plus simple : tous les disques étaient montés dans un agrégat unique. Il n’y avait rien de spécial à configurer, tous les mécanismes d’efficacité fonctionnaient par défaut. Ce n’était pas le cas chez NetApp. Dans leurs baies, chacun des deux contrôleurs avait son propre agrégat de disques, chacun avec ses propres partitions », explique Mathieu Baeza, architecte système chez l’ESN Syage.

« Il était par conséquent très compliqué d’optimiser. On pouvait créer un volume virtuel global, mais les fonctions internes d’optimisation de capacité et de performances étaient restreintes par agrégat. Cela a enfin changé et c’est une très bonne nouvelle. D’autant plus que, sur tout le reste, NetApp est meilleur : ses baies sont plus élastiques, leurs performances sont supérieures, leur prix est vraiment inférieur », ajoute-t-il.

50 % de performances en plus

Concernant les caractéristiques techniques des nouvelles ASA, ce sont les mêmes que celles des AFF A70, A90 et A1K lancées au second trimestre. Ces baies sont équipées de processeurs Xeon Sapphire Rapids qui apportent le support des bus PCIe 5.0 et des mémoires DDR5, lesquels offrent quatre fois plus de bande passante que les bus PCIe 3.0 et mémoires DDR3 que l’on trouvait dans la précédente génération d’ASA.

Grâce à cela, leurs 24 ports Ethernet supportent chacun un débit de 200 Gbit/s, utilisables en iSCSI, NVMe/TCP ou NVMe/RoCE, contre 100 Gbit/s précédemment.

« Selon nos premiers tests, on gagne 50 % de performances en plus par rapport à la génération précédente. Mais pas uniquement à cause du matériel. C’est aussi parce que NetApp a entretemps optimisé son système OnTap pour qu’il prenne en compte les accélérations intégrées à cette génération de Xeon. Typiquement, les compressions et les déduplications à la volée reposent à présent sur le circuit de compression qu’Intel a ajouté dans ce processeur », détaille Swann Adjemian, directeur de projet chez l’ESN Cyllene.

L’ASA A70 intègre 48 SSD dans un boîtier 4U, comme la version de base de l’A90 qui, elle, intègre 24 SSD dans un boîter 2U, plus 24 SSD dans un tiroir 2U séparé. Pouvant être équipée de 56 connecteurs FC 64 Gbit/s, l’A90 peut être étendue avec des tiroirs de disques supplémentaires. 

L’ASA A1K revient pour sa part à deux A90 qui fonctionnent de concert, soit deux boîtiers 2U équipés chacun de deux contrôleurs, possédant chacun un processeur Xeon Sapphire Rapids. Elle est aussi extensible avec plusieurs tiroirs de disques ; NetApp n’a pas précisé combien lors de l’événement.

Les trois nouveaux modèles d’ASA-A remplacent respectivement les ASA 400, 800 et 900 de première génération qui étaient commercialisées depuis 2019.

Des FAS surtout plus capacitifs pour des clusters de taille record

NetApp a bizarrement communiqué peu de détails sur les deux nouveaux modèles FAS70 et FAS90 lors de l’événement. Ils se présentent sous la forme de deux contrôleurs redondants, pouvant contenir plus ou moins de SSD en guise de cache, et d’un tiroir de 12 disques durs. Chaque élément étant livré dans un boîtier 2U, une machine de base totalise 6U.

Chaque paire de contrôleurs FAS peut être étendue avec plusieurs tiroirs de disques, jusqu’à un maximum de 1 440 disques durs totalisant 29,4 Po de capacité brute. LeMagIT calcule que cela doit revenir à 120 tiroirs contenant chacun des disques de 20 To.

« C’est le très grand avantage de cette gamme de machines : les possibilités d’extension de la capacité au fur et à mesure sont immenses. Et même si on y trouve un processeur et de la RAM plus rapides que sur la génération précédente, le principal avantage est que NetApp valide sur cette nouvelle génération des disques de plus grande capacité, qui vont nous permettre de proposer des clusters de taille record », s’enthousiasme Swann Adjemian.

« Certains de nos concurrents ont fait beaucoup de bruit pour dire que les solutions hybrides contenant des SSD et des disques durs étaient mortes. Ils se trompent. Cela reste la meilleure solution pour atteindre le coût le plus bas pour vos données tout au long de leur cycle de vie. Et la recherche de ce coût le plus bas est importante quand vous savez que les données froides représentent en moyenne 60 % des données en entreprise », argumente Sandeep Singh.

Cela dit, on se souvient que NetApp avait lui-même pris la voie des NAS secondaires 100 % Flash dès 2020, avec le FAS 500F, en argumentant à l’époque que cela ne coûtait pas plus cher qu’un NAS hybride. Gageons néanmoins que personne ne pouvait prévoir à l’époque que les prix des SSD cesseraient durablement de chuter après les turbulences de la pandémie de Covid.

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