IA et IA générative : NetSuite détaille sa feuille de route

Comme promis, NetSuite infuse des modèles d’IA générative et de machine learning dans ses différents produits ERP, HCM, CRM et analytique en s’appuyant sur Oracle Cloud Infrastructure. La feuille de route s’étale sur plus d’un an.

NetSuite a présenté un ensemble de fonctionnalités d’IA et d’IA générative dans sa suite et ses extensions.

La filiale d’Oracle a déjà présenté en mai dernier diverses fonctionnalités, mais a profité de sa conférence annuelle SuiteWorld 2024 pour concrétiser l’infusion des modèles de machine learning, de deep learning et d’IA générative dans différentes solutions de son portfolio SaaS. Certaines fonctionnalités sont déjà accessibles, d’autres le seront d’ici un an. NetSuite a également présenté plusieurs fonctionnalités en cours de développement sans donner de date de livraison.

Par exemple, les fonctions d’IA de NetSuite Analytics Warehouse sont, pour la plupart d’entre elles, entrées en disponibilité générale. Étant donné que la solution est bâtie sur Oracle Analytics Cloud et Autonomous Data Warehouse, elle exploite certains des modèles IA/ML, mais aussi les développements d’Oracle dans le domaine de l’IA générative.

Algorithmes prédictifs avant tout

Les services Oracle Machine learning et AutoML permettent aux clients de NetSuite de simplifier la prédiction des ventes ou de différentes tendances spécifiques pour leurs métiers, à la mode low-code/no-code.

Dans NetSuite Analytics Warehouse, Oracle Machine learning permet d’explorer les données visuellement et d’adapter les modèles de machine learning. Par ailleurs, Oracle NetSuite fournira d’ici un an une liste de modèles « sur étagère » afin de prédire les ventes, des taux d’attrition, des stocks, etc.

« Votre équipe n’a pas besoin de savoir quel modèle de data science est le mieux adapté à une prédiction spécifique. Elle peut simplement choisir un domaine fonctionnel, remplir les paramètres et exécuter le modèle. »
Evan GoldbergFondateur et EVP, Oracle NetSuite

En attendant, AutoML permet de choisir une tâche à réaliser, un jeu de données et laisser l’outil trouver le bon modèle pour une tâche de prédiction ou de prévision à accomplir. « Votre équipe n’a pas besoin de savoir quel modèle de data science est le mieux adapté à une prédiction spécifique », vante Evan Goldberg, fondateur et EVP d’Oracle NetSuite. « Elle peut simplement choisir un domaine fonctionnel, remplir les paramètres et exécuter le modèle. Une fois exécuté, ce modèle peut être combiné avec vos domaines dans les classeurs NetSuite Analytics Warehouse ».

Les autres fonctionnalités sont principalement liées à l’exploitation de modèles NLP/NLG, d’IA générative, les fonctionnalités RAG issu d’Oracle Database 23ai et d’Oracle Analytics Cloud (OAC).

Il y a d’abord Auto-Insights, un moyen de générer des visualisations de données à partir d’interaction en langage naturel. Cette fonctionnalité avait été annoncée il y a deux ans dans OAC. « Les Auto Insights sont des visualisations qu’Oracle Analytics génère pour vous sur la base des mesures, des attributs et des relations de votre jeu de données. Vous pouvez ajouter ces visualisations générées à votre classeur », indique la documentation d’Oracle. « Chaque visualisation contient un résumé en langage naturel qui explique la relation entre les attributs et les mesures, et met en évidence d’autres points d’intérêt ». Ce système prend en charge jusqu’à 300 millions de lignes.

Il ne faut pas confondre ces Auto-Insights avec Oracle Analytics AI Assistant, une application propulsée par un modèle d’IA générative et commune à Oracle Analytics Cloud. Celui-ci permet de générer des visualisations de données à partir des données de l’entreprise interrogée en langage naturel. Cet assistant « optimisé pour les tâches analytiques » est compatible avec plusieurs LLM. Oracle laisse la possibilité à ses clients d’intégrer des modèles de langage tiers, dont ceux d’OpenAI. Sous le capot, elle semble exploiter les mêmes fondations qu’Auto-Insights, tout en permettant de générer des rapports plus longs et de poser uniquement des questions.

Explain, lui, doit aider les clients à identifier des indicateurs clés de performances et des anomalies au sein des données. « En un seul clic, vous obtiendrez des explications détaillées sur les facteurs clés et l’analyse de votre ensemble de données, ce qui vous permettra de gagner du temps », promet Evan Goldberg.

Infuser, combiner machine learning et GenAI

Mais le fondateur a davantage mis l’accent sur des fonctionnalités en cours d’élaboration, dont les disponibilités demeurent inconnues.

À commencer par SuiteAnalytics Assistant, un agent qui devra permettre aux utilisateurs de l’outil de BI embarqué dans l’ERP cloud d’accomplir peu ou prou les mêmes tâches qu’Oracle Analytics AI Assistant. Il s’agit plus particulièrement d’interroger en langage naturel le contenu des classeurs afin de créer des rapports BI en une phrase et quelques clics.

« Par exemple, les utilisateurs peuvent demander à l’assistant des rapports sur l’ancienneté des comptes fournisseurs ou les cinq principaux clients par solde et recevoir rapidement des résumés et des points clés » générés par un grand modèle de langage, illustre l’éditeur.

Plus intéressant sur le papier, l’on peut évoquer NetSuite Financial Exception Management, un outil rattaché à la suite comptable éponyme. Celui-ci permettra de détecter automatiquement des anomalies financières en signalant les transactions qui semblent avoir besoin d’être vérifiées.

« L’algorithme chargé de la gestion des exceptions financières examine continuellement toutes mes transactions nouvelles et mises à jour, pour détecter toute exception potentielle », décrit Evan Goldberg. « En tant que contrôleur, je peux voir toutes les exceptions en un coup d’œil, et pour chacune, le système prédit l’impact potentiel comme la différence entre le montant attendu et le montant enregistré », ajoute-t-il.

Les exceptions pourront être recherchées ou filtrées par période comptable, filiale ou statut. Le système de filtrage de l’UI Redwood permettra d’examiner les détails de chaque exception, dont des transactions similaires passées qui doivent fournir un contexte supplémentaire. Une fois les modifications nécessaires effectuées, l’exception pourra être marquée comme résolue et sera automatiquement retirée de la liste.

Dans NetSuite Enterprise Performance Management (EPM), une solution de planification financière davantage tournée vers les grands comptes, l’IA générative est utilisée pour générer des explications et des visuels concernant des indicateurs clés de performances. La même fonctionnalité est disponible dans NetSuite Planning & Budgeting, en sus de s’appuyer sur des modèles de prédiction (du machine learning donc). L’éditeur a également présenté un assistant qui doit permettre « de réaliser diverses tâches ». Aucune feuille de route détaillée n’a été dévoilée concernant ces fonctionnalités.

NetSuite SuitProjects Pro, un outil de gestion de projets et de mission, s’enrichira d’algorithmes infusés pour analyser les risques d’un projet (par exemple déterminer s’il y aura du retard ou un dépassement de budget), mais également d’un système de recommandations des collaborateurs les plus à même de réaliser la tâche à accomplir, dans le temps imparti. Ces fonctionnalités seront disponibles d’ici un an.

Plus d’IA pour les développeurs

Vient ensuite un ensemble d’outils censés faciliter le développement de fonctions personnalisées s’appuyant sur la GenAI.

Evan Goldberg a évoqué NetSuite Prompt Studio, un outil pour configurer une fonctionnalité présentée pour la première fois en octobre 2023 : TextEnhance. Celle-ci s’appuie sur les services d’IA générative d’OCI, afin de générer du contenu textuel personnalisé dans les différents rayons d’action de Netsuite.

« NetSuite Prompt Studio vous permet de configurer le fonctionnement de Text Enhance dans des champs individuels », relate Evan Goldberg. « Vous pouvez modifier le texte par défaut, améliorer les prompts ou en créer de nouvelles dans n’importe quel champ doté de fonctions Text Enhance dans la suite, y compris les champs personnalisés », ajoute-t-il. « Par exemple, vous pouvez créer un prompt afin de générer du contenu représentant l’identité de votre marque ».

Si Prompt Studio est accessible aux métiers un peu curieux, l’API Generative AI et les optimisations d’Oracle Code Assist pour SuiteScript, ainsi que les playbooks NetSuite Advanced Customer Support (ACS) seront réservés aux développeurs.

L’API associée SuiteScript, le langage de script basé sur JavaScript associé à la plateforme, doit faciliter l’intégration des grands modèles de langage avec les extensions et les spécifiques liés à NetSuite.

« Avec cette API, vous pouvez utiliser de grands modèles de langage pour automatiser toutes sortes de processus à l’aide de fonctions telles que la création de contenu, le résumé et l’analyse des sentiments », détaille Evan Goldberg. « Vous tirerez parti des services GenAI d’OCI, ce qui vous prodiguera un accès sécurisé à plusieurs grands modèles de langage sans que les données ne quittent jamais l’environnement d’OCI », promet-il. Cette API est disponible dans la version 2024.2. Certains partenaires, dont Celigo, un intégrateur spécialisé dans NetSuite l’exploiterait déjà.

Oracle Code Assist, assistant de programmation entré en bêta lors d’Oracle CloudWorld 2024, sera capable d’expliquer et de générer des scripts SuiteScript, par exemple pour faciliter l’obtention des opportunités de vente ou d’indicateurs clés de performances.

« Code Assist aide également à tester, documenter et expliquer le code existant, et il s’intègre à Visual Studio Code », précise le fondateur de NetSuite.

« Tout cela peut aider les développeurs à gagner du temps et augmenter leur productivité au moment de personnaliser des applications NetSuite », assure-t-il.

Enfin, les playbooks rattachés à ACS devraient permettre de rationaliser et de simplifier le déploiement de l’IA et de l’IA générative au sein de la plateforme, comme ils sont censés le faire pour divers processus financiers, RH, ou de gestion de la relation client. La filiale d’Oracle s’est montrée plutôt vague à ce sujet.

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