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Stockage : les prix des SSD s’écroulent… faute de demande
Les prix des SSD étaient élevés en début d’année en raison de la baisse de production des fabricants. Mais la menace de rareté n’a pas incité les utilisateurs à s’équiper d’urgence. Au contraire.
Les prix des SSD chutent. Mais pas parce qu’ils sont en surproduction. Juste parce que les utilisateurs rechignent à en acheter.
Les fabricants avaient anticipé que la demande se réduirait dès la fin de l’année dernière. Pour parer ce risque, ils avaient décidé en décembre 2023 de réduire leur production, de sorte à créer une situation où la demande serait plus forte que l’offre. Dans un tel scénario, les fabricants utilisent l’argument de la rareté des produits pour augmenter leurs prix et ainsi rester rentables.
Les prix des SSD ont ainsi augmenté de 26,67 % entre l’automne 2023 et le mois d’avril 2024, atteignant à cette date un coût moyen de 0,095 $ par Go. Les fabricants pressaient les utilisateurs d’acheter, car cette hausse promettait de perdurer. Mais non. Entre avril et septembre 2024, les fabricants n’ont finalement eu d’autre choix que de faire machine arrière. Faute de trouver des acheteurs, les tarifs des SSD ont baissé de 10 % en moins de six mois, atteignant aujourd’hui un prix moyen de 0,085 $ par Go.
Dans le même temps, les prix des disques durs rotatifs sont restés stables ; leur coût moyen est aujourd’hui de 0,039 $/Go. En avril, il était de 0,041 $/Go. Plus exactement, un disque dur SAS coûte en moyenne aujourd’hui 0,041 $/Go et un disque dur SATA 0,036 $/Go. Les modèles SAS sont deux fois plus rapides que les SATA.
Ces chiffres sont le résultat d’une analyse de notre confrère britannique Computer Weekly qui recueille chaque semaine les prix des disques auprès d’Amazon.com et les agrège via le service en ligne Diskprices.com (voir le graphique). Depuis mars 2023, plus de 45 000 prix ont été collectés. Les moyennes sont calculées de manière hebdomadaire pour les différentes familles : SSD QLC, TLC et MLC, ainsi que disques durs SAS et SATA.
Les données recueillies couvrent des disques d’une capacité allant de moins de 1 To à 24 To pour les disques durs et jusqu’à 12 To pour les SSD, avec une moyenne de 3,9 To par disque mis en vente.
Bien que l’analyse soit basée sur les prix d’Amazon.com, qui s’adressent aux consommateurs et aux PME, le volume de données recueillies permet de dégager des tendances en matière de prix des disques.
Le prix par Go est une considération majeure pour les clients, mais le coût total de possession sur le cycle de vie d’un disque est également important. Il comprend le coût d’achat, la consommation d’énergie et les coûts de maintenance.
La question de savoir si les SSD sont toujours plus efficaces en matière d’énergie que les disques durs n’est pas encore tranchée. Les calculs effectués par Computer Weekly semblent indiquer que cela dépend beaucoup du modèle et de la marque choisis. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’archiver les données des startups comme Disk Archive, ayant réussi à mettre au point des baies où les disques durs consomment moins que des SSD.
Les SSD coûtent plus cher à l’achat que les disques durs, mais les coûts de maintenance sont souvent moins élevés. Le fournisseur de stockage en cloud Backblaze, qui publie des chiffres sur la fiabilité des centaines de milliers de disques qu’il possède, a constaté que le taux de défaillance annuel des SSD était de 0,9 % en 2023. Backblaze n’a pas publié de statistiques pour les SSD cette année. Il l’a en revanche fait pour ses disques durs : leur taux de défaillance annuel, annoncé en août 2024, est de 1,71 %.