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Migration vers S/4HANA : Capgemini rachète Syniti

En acquérant l’éditeur américain, l’ESN entend renforcer son expertise en matière de gestion de données et de migration vers S/4HANA, alors que la fin officielle du support d’ECC se profile à l’horizon.

Le 27 août 2024, Capgemini a annoncé son intention d’acquérir Syniti pour un montant non dévoilé « dans les prochains mois ».

Basé dans les environs de Boston et fondé en 1996, Syniti (ex BackOffice Associates) s’est surtout fait connaître pour sa solution de migration de données dédiée aux ERP de SAP.

L’éditeur a développé, à travers plusieurs rachats, une suite d’outils consacrés à la gouvernance, la réplication, le catalogage ou encore la mise en qualité de données. Après son rachat par Bridge Growth Partners en 2017, il a misé sur une version cloud native d’une plateforme nommée Syniti Knowledge Platform (SKP).

Syniti, un spécialiste de la migration d’ERP SAP

Depuis dix ans, elle est plus connue sous le nom Advanced Data Migrations and Management (ADMM) par les clients de SAP. Cette application certifiée SAP et les « 1 200 experts » de Syniti sont le moteur principal de cette acquisition. « Syniti est un leader dans son domaine et un partenaire mondial de confiance des grandes migrations de données SAP. Son équipe mondiale renforcera nos services de transformation digitale axés sur les données », déclare Aiman Ezzat, directeur général de Capgemini, dans un communiqué de presse.

« Syniti est un leader dans son domaine et un partenaire mondial de confiance des grandes migrations de données SAP. Son équipe mondiale renforcera nos services de transformation digitale axés sur les données. »
Aiman EzzatDirecteur général, Capgemini

Capgemini ajoute par ailleurs que Syniti s’est illustré dans l’accompagnement de projets de fusion et acquisition, de migrations et de consolidations d’ERP, de migration vers le cloud et de mise en conformité des données dans des secteurs clés (industrie pharmaceutique, manufacture, aéronautique, automobile, etc.). Syniti traite plus généralement avec certaines entreprises recensées par Forbes dans son classement Global 2000.

Capgemini précise qu’elle souhaite « en particulier » renforcer son offre dans les projets de migration vers S/4HANA. S’il est approuvé par les autorités, le rachat interviendra trois ans avant la fin du support d’ECC, support pouvant être étendu jusqu’en 2030 auprès de SAP moyennant finance. Comme ses concurrentes, l’ESN doit trouver du personnel qualifié et disposer des bons outils pour couvrir les migrations en cours de préparation.

Non seulement Capgemini prévoit d’accompagner des migrations, mais elle compte également mettre à contribution les modules de la plateforme SKP pour assurer l’évolution des services et applications de ses clients reposant sur S/4HANA.

« L’acquisition de Syniti […] est une bonne nouvelle pour les entreprises qui cherchent à renforcer leurs applications et processus métiers SAP sur un socle de données solide et fiable, en particulier les clients qui utilisent SAP S/4HANA et qui en ont déjà tiré des bénéfices pour leurs projets quotidiens de transformation de données », écrit l’ESN.

La gestion de données demeure un vecteur de croissance, malgré les vents contraires

Capgemini espère ainsi s’assurer l’extension de contrat au-delà des périodes de migration, s’étalant généralement sur une durée comprise entre un et quatre ans, selon les observations du MagIT.

S’il n’est pas coté en bourse, Syniti partageait à la fin du mois de juillet dernier une hausse de 26 % de ses revenus récurrents annuels dans le cloud, mais aussi qu’il avait réalisé 22 « go lives » au deuxième trimestre 2024, tout en précisant que 11 clients ont des contrats de plus de 1 million de dollars. La moitié de ses revenus liés à SAP proviennent du partenariat avec l’éditeur allemand.

Pour son propriétaire, Bridge Growth Partners, le rachat représente la quatrième sortie complète de capital au cours des trois dernières années, après les ventes d’Accedian (Cisco), de Finalsite (Veritas) et de Salient CRGT (GovCIO). Le fonds ne détient plus que le spécialiste de l’intégration de données et du streaming, Solace.

Quant à Capgemini, même si son chiffre d’affaires du premier semestre 2024 (11,4 milliards d’euros) est en baisse de 2,5 % par rapport à l’année dernière, elle poursuit sa politique d’acquisition.

D’autant que le cloud, la gestion de données et l’IA demeurent porteurs pour l’ESN.

« La demande de nos clients reste principalement centrée sur l’amélioration de leur efficacité opérationnelle et la transformation de leur base de coûts », indique Aiman Ezzat, dans le communiqué du 26 juillet accompagnant les résultats du 1er semestre 2024. « Nos services à valeur ajoutée dans les domaines du cloud, de la data & IA, du développement durable et de l’Intelligent Industry enregistrent toujours une forte dynamique ».

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