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Data et IA dans le cloud : Neo4j étoffe sa plateforme managée Aura

L’éditeur de SGBD Neo4j poursuit l’enrichissement de ses solutions managées de base de données orientée graphes, avec pour ambition d’en faire un composant clé des applications d’IA générative et des usages avancés de l’analytique.

Le 5 septembre, l’éditeur Neo4j réunit à New York clients et partenaires à l’occasion de sa grande conférence GraphSummit. Le thème de cette édition : Explorer l’avenir des données et IA interconnectées.

Il y sera très certainement question d’IA générative. À l’image de ses concurrents, Neo4j s’efforce en effet de fournir des outils technologiques pour ces projets complexes, comme au travers de l’ajout de la recherche vectorielle et du stockage de vecteurs dans sa base de données. 

Une console centralisée Aura, pilotable en langage naturel

Neo4j entend bien resserrer (ou tisser) les liens entre graphes et adoption de l’IA générative en entreprise. En amont de l’ouverture du GraphSummit, l’éditeur lâche quelques informations produit et confirme sa trajectoire.

L’entreprise ne promet rien de moins qu’une « transformation majeure de son portefeuille » SGBD dans le cloud Aura. Pour rappel, Aura est une plateforme graphe proposée sous la forme d’un service cloud managé et comprenant AuraDB, la base de données de graphes, et AuraDS pour la data science (avec sa bibliothèque de plus de 65 algorithmes de graphes). Pour rappel, il a récemment dévoilé une déclinaison de cette bibliothèque s’exécutant sur Snowflake.

Aura embarque donc des nouveautés, parmi lesquelles une console fonctionnant en langage naturel grâce à l’intelligence artificielle générative. Cela devient un standard dans l’édition logicielle. Neo4j veut ainsi mettre sur pied son équivalent de Microsoft Copilot pour Aura.

L’éditeur souligne que la nouvelle console opère comme un « hub unificateur ». En clair, elle remplit le rôle d’une interface centrale pour « administrer, gérer, ingérer, modéliser et visualiser efficacement les données à travers toutes les offres et outils de Neo4j ».

Jusque-là, rien de surprenant. La nouveauté tient avant tout dans la possibilité donnée aux administrateurs et développeurs d’interagir avec ces différents outils via des commandes en langage naturel.

Un générateur de tableaux de bord interactifs

La promesse de Neo4j avec l’apport de la GenAI, c’est d’éliminer « le besoin d’expertise en langage de requêtes Cypher ». Ce langage spécifique au domaine (dont le remplaçant n’est autre que la technologie standard GQL) n’est en effet pas accessible à tous les profils. Substituer à Cypher du langage naturel répond à une attente de ses clients.

Mais comme l’écrivait précédemment LeMagIT, les entreprises en demandent plus encore dans ce domaine. Elles réclament en particulier à l’éditeur des fonctionnalités pour interroger leurs graphes de connaissances en langage naturel.

Cette demande s’inscrit dans un mouvement en faveur d’une plus grande autonomisation des utilisateurs de plateformes de données, y compris parmi les métiers. En ce sens, Neo4j, a dévoilé NeoDash, qui constitue un pas vers plus de self-service.

NeoDash est décrit comme « un nouveau générateur de tableaux de bord interactifs ». Celui-ci fonctionne en mode low-code/no-code, c’est-à-dire qu’il ne nécessite pas ou peu de code. Les éditeurs d’outils de BI et dataviz sont de plus en plus nombreux à intégrer ce fonctionnement pour faciliter les usages en autonomie. C’est le cas de Tableau, de Qlik.

Réunir stockage de données et usages, dont ceux de la visualisation de données, est aussi une réponse à la prolifération des fichiers Excel et autres solutions de données non gouvernées. Avec NeoDash, l’éditeur promet une capacité de créer « facilement des cartes, des graphes, des diagrammes à barres et linéaires, des tableaux et d’autres éléments visuels ».

Aura Business Critical, une nouvelle édition « facile d’accès »

Précisons que ce générateur de dashboard ne sera pas une nouveauté pour tous. Neo4j précise que les développeurs ont eu accès à NeoDash dans le cadre de Neo4j Labs. Cependant, « il s’agit désormais d’une offre pouvant être entièrement prise en charge par les entreprises », ajoute-t-il.

La consommation de données et l’IA générative ne sont pas les seuls centres d’intérêt de l’éditeur. Celui-ci s’intéresse aussi à la sensibilité du patrimoine de données et/ou des charges de travail associées. Ainsi, Neo4j décline AuraDB sous la forme d’une nouvelle édition « Business Critical ».

Officiellement, il s’agit avec cette nouvelle offre de tenir compte de la « croissance explosive » de Neo4j dans le cloud et de la demande croissante pour une « offre entreprise facile d’accès ». Et par facilité d’accès, il faut notamment comprendre « moins coûteuse ».

Ainsi, l’éditeur précise que AuraDB Business Critical affiche un prix « plus de 20 % moins » (sic) élevé que l’offre traditionnelle AuraDB Enterprise. Outre le coût, l’argument de cette déclinaison du SGBD, c’est celui d’une édition « conçue pour les charges de travail nécessitant une sécurité accrue ».

Notons que AuraDB Enterprise change de nom pour devenir AuraDB Virtual Dedicated Cloud. Pour son concepteur, cette offre existante répond aux utilisateurs « ayant besoin d’environnements dédiés », les industries hautement réglementées par exemple.

Des clients (enfin) maîtres de leurs clés

Sur le cloud (Azure et AWS notamment), Neo4j fournit également la version AuraDB Professional de sa base de données. L’éditeur fait savoir qu’il mettra cette édition à disposition « sous forme d’essai gratuit pour les cas d’utilisation en production ».

Une façon de favoriser l’entrée de nouveaux utilisateurs dans le monde des bases de graphes. Les acteurs réglementés ou sensibles sont eux encouragés à opter pour Virtual Dedicated Cloud ou le nouveau Business Critical.

Une troisième nouveauté s’adresse d’ailleurs à cette même cible (mais pas uniquement). Il s’agit de l’ajout de « capacités avancées de contrôle, d’audit et de conformité ». À l’ère du cloud souverain et du cloud de confiance, Neo4j propose à ses clients de gérer eux-mêmes leurs clients de chiffrement.

En clair, l’entreprise utilisatrice « possède, contrôle et utilise » ses propres clés pour chiffrer et protéger ses données. Pour rappel, bon nombre d’éditeurs de bases de données, dont MongoDB et Oracle, proposent ce mode BYOK (Bring Your Own Key). De manière générale, les fournisseurs offrent ce type d’option pour des services IaaS, PaaS et SaaS.

Toujours en matière d’audit et de contrôle, l’éditeur dévoile Security Log Forwarding. Sa fonction : permettre aux clients de diffuser et d’auditer les journaux de sécurité en temps réel.

La dernière annonce de Neo4j porte, elle aussi, sur le temps réel, mais concerne cette fois la vitesse de lecture des données. L’éditeur promet un gain substantiel de performances dans ce secteur des SGBD.

Il assure en effet pouvoir « traiter 15 fois plus de données en temps réel dans chaque cluster sans compromettre la latence ou les performances ». Il en résulterait une capacité de « traitement ininterrompu des charges de travail analytiques à forte intensité de données ». Des affirmations qu’il faudra vérifier en pratique

« Ces innovations réduisent les barrières d’adoption de la technologie des graphes et de GraphRAG pour la GenAI, permettant aux organisations d’élargir le champ des possibles pour leurs données et leur activité », vante Sudhir Hasbe, le chief product officer de Neo4j.

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