VMware Explore 2024 : la virtualisation disparaît au profit du cloud privé

L’événement annuel de VMware a permis à Broadcom, son repreneur, de présenter le prochain VMware Cloud Foundation 9 comme l’évolution naturelle des virtualisations individuelles vers un cloud privé global.

Le ton est donné : ce n’est plus VMware qui présente ses dernières innovations, mais Broadcom qui les annonce. Et la vedette n’est plus la suite de virtualisation pour entreprises vSphere, mais Cloud Foundation, sa déclinaison conçue pour bâtir des clouds privés que les prestataires peuvent revendre à la découpe. D’ailleurs, pour que ce soit plus clair, la nouvelle mouture de VMware Cloud Foundation (VCF) saute de la version 5 à la version 9, comme s’il s’agissait de l’évolution suivante dans la numérotation de VMware vSphere Foundation (VVF).

Cette semaine, à l’occasion de l’édition annuelle d’un événement qui s’appelle encore VMware Explore, le patron de Broadcom, Hock Tan (en photo) a officialisé les améliorations que VMware France avait dévoilées plus tôt au MagIT : le nouveau VCF 9 servira la transformation des entreprises en leur permettant de passer d’un datacenter virtualisé à un vrai cloud privé. Avec des déploiements automatisés de services clés en main depuis un portail pousse-boutons comme chez les hyperscalers (un « catalogue de services » qui comprend notamment Private AI Foundation with Nvidia). Avec des fonctions de migration pour passer les anciennes configurations de stockage vSAN ou de réseau NSX à l’ère du cloud élastique.

Et puis avec des nouveaux services de haut niveau, type SaaS. Il y en a pour bâtir ses règles de cybersécurité (console vDefend, disposant même d’un chatbot d’IA générative, pour l’heure appelé Projet Cypress), pour gérer ses copies de secours (Deep Snapshot), ou encore pour attribuer des sous-clouds privés aux différentes directions de l’entreprise, comme si elle était elle-même une revendeuse de cloud (Cloud Director).  

La mouture VCF 9 sera disponible à l’abonnement entre la fin de cette année et le tout début de la suivante.

Broadcom vend aux directeurs, VMware parlait aux ingénieurs

« L’objectif est de se débarrasser des virtualisations à façon – offertes par vSphere – assemblées avec l’aide de prestataires tiers, à partir d’éléments achetés individuellement, au profit d'une solution globale [...]. »
Naveen ChhabraAnalyste, Forrester

« Depuis qu’il a racheté VMware en fin d’année dernière, Broadcom cherche à ramener la plateforme VMware sous son contrôle et ses licences exclusives. Techniquement, cela revient à ne plus vendre qu’une plateforme de cloud. L’objectif est de se débarrasser des virtualisations à façon – offertes par vSphere – assemblées avec l’aide de prestataires tiers à partir d’éléments achetés individuellement, au profit d’une solution globale où tous les éléments sont nativement adaptés les uns aux autres », résume Naveen Chhabra, analyste chez Forrester.

« Ces évolutions, en particulier le fait de confectionner des sous-cloud privés éventuellement installés sur d’autres sites et le fait d’adapter automatiquement les anciennes configurations, visent à créer une expérience unifiée de cloud privé pour les clients de VMware sans impliquer d’autres fournisseurs ou d’autres services cloud », abonde Sid Nag, analyste chez Gartner.

La seule nouveauté réellement technique présentée par Broadcom sur scène est la possibilité d’utiliser à présent du stockage sur SSD NVMe comme une RAM virtuelle. Mais elle participe là encore à l’image d’élasticité dont le cloud se prévaut pour se différencier de la simple virtualisation : il est possible de déployer des ressources supplémentaires (de la mémoire) d’un clic, sans se faire livrer de nouveaux matériels qui pourraient ne servir que ponctuellement (des barrettes supplémentaires de DRAM).

« VMware s’adressait aux ingénieurs et aux développeurs. Le cœur de métier de Broadcom est de vendre aux directeurs, aux PDG. C’est ce que montre la réduction drastique des options d’achat, l’abandon de certains produits jugés trop individuels et aussi la disparition des offres de licences pour le milieu de l’enseignement ou pour les développeurs », estime Paul Nashawaty, analyste chez Futurum Group.

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