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Windows Server 2025 : un Hyper-V conçu pour remplacer VMware

L’hyperviseur de la prochaine version serveur de Windows a été profondément amélioré pour pouvoir se substituer à ESXi de VMware, l’hyperviseur jusqu’ici préféré pour les déploiements critiques, mais à présent soumis à des contraintes tarifaires.

Microsoft prévoit de lancer Windows Server 2025 d’ici à la fin de l’année, avec de nouvelles fonctionnalités et des mises à jour de sa plateforme de virtualisation Hyper-V qui figurent sur la liste des souhaits des administrateurs de serveurs depuis un certain temps. Fait saillant, Hyper-V 2025 est d’ores et déjà positionné pour répondre aux attentes des entreprises impactées par les nouvelles politiques tarifaires de VMware.

Selon les analystes, VMware reste le principal fournisseur de solutions de virtualisation de serveurs en termes de parts de marché, certaines études faisant état de chiffres allant jusqu’à 60 % de parts. Toutefois, la récente acquisition de VMware par Broadcom et les mesures qui en découlent, comme la fin des licences perpétuelles et l’élimination de la version gratuite de l’hyperviseur ESXi, ont suscité un certain malaise chez les clients de cette solution. Dès lors, la question de savoir si le nouvel Hyper-V fera basculer davantage d’entreprises du côté de Microsoft se pose.

Plus de ressources

Hyper-V est l’une des fonctionnalités de Windows Server 2025 dans lesquelles Microsoft a investi le plus d’efforts, notamment en ce qui concerne son élasticité, c’est-à-dire sa capacité à utiliser plus de ressources dynamiquement pour suivre les pics d’activité.

À l’heure actuelle, seules les grandes entreprises seront en mesure de tirer pleinement parti de ces améliorations, tout simplement parce que la majorité des charges de travail Windows ont rarement besoin d’élasticité. Cela dit, cette capacité nouvelle de gérer plus de ressources est déterminante dans l’exécution des applications d’IA ou de big data. Au point que les changements à venir dans Windows Server 2025 pourraient persuader les clients actuels de VMware de s’intéresser de plus près à Hyper-V.

Les améliorations de l’élasticité d’Hyper-V dans Windows Server 2025 sont notamment les suivantes :

  • Les VM peuvent prendre en charge jusqu’à 2 048 processeurs virtuels (vCPU).
  • RAM maximale de 240 To pour les VM de génération 2.
  • 256 disques SCSI par VM avec quatre contrôleurs SCSI.
  • Taille maximale des disques virtuels de 64 To au format VHDX.
  • Maximum de 68 cartes d’interface réseau virtuelles par VM.
  • RAM maximale de 4 PB pour les hôtes Hyper-V.
  • Possibilité d’assembler jusqu’à 64 serveurs physiques exécutant jusqu’à 8 000 machines virtuelles en cluster.

Pour mémoire, Windows Server 2022 ne prenait en charge qu’un maximum de 1 024 vCPU par machine virtuelle.

Enfin du partitionnement de GPU

Une fonctionnalité d’Hyper-V que Microsoft a l’intention de mettre à jour dans Windows Server 2025 est le partitionnement GPU, ou GPU-P comme l’éditeur l’appelle parfois. Cette fonctionnalité donne à plusieurs VM l’accès au GPU du serveur hôte pour stimuler les performances des applications ou des services virtualisés. Les fournisseurs de GPU conçoivent leur matériel pour le traitement parallèle, ce qui le rend idéal pour les algorithmes d’IA, tel que l’entraînement de modèles.

Dans les versions antérieures de Windows Server, Hyper-V utilise l’attribution de périphériques discrets (DDA) pour dédier un GPU physique à une VM. Cette méthode présente toutefois des inconvénients majeurs. Le premier étant que le GPU ne peut pas être partagé entre plusieurs VM, ce qui nécessite un GPU séparé pour chaque VM susceptible d’exécuter des charges de travail intensives.

L’utilisation de DDA pour attacher un GPU à une VM empêche par ailleurs l’utilisation de certaines fonctionnalités importantes, comme la possibilité d’utiliser la mémoire dynamique, la sauvegarde/restauration de VM et la migration en direct. De plus, la VM ne peut pas, dans ces conditions, participer à un cluster de haute disponibilité (HA).

La nouvelle fonction GPU-P de Windows Server 2025 permet de partager un GPU entre plusieurs machines virtuelles. Chaque VM reçoit des ressources dédiées au sein d’un GPU physique.

La nouvelle fonction GPU-P de Windows Server 2025 permet de partager un GPU entre plusieurs machines virtuelles. Chaque VM reçoit des ressources dédiées au sein d’un GPU physique. Les administrateurs peuvent configurer et gérer ces VM à l’aide de Windows Admin Center.

En outre, Microsoft prendra en charge la migration en direct et la haute disponibilité pour les VM qui utilisent le GPU-P dans Windows Server 2025. Cela signifie que les applications critiques pourront continuer de fonctionner, sans interruption, quand le service informatique devra effectuer des opérations de maintenance. En cas de panne ou d’autre événement inattendu, la nouvelle fonction de haute disponibilité saura redémarrer une VM utilisant le GPU-P sur un autre nœud du cluster.

Des clusters redondants sans AD pour les VM

Dans Windows Server 2016, Microsoft a introduit les clusters de groupes de travail (Workgroup clusters), conçus pour les petites entreprises qui souhaitaient construire des clusters de secours sans déployer de domaine Active Directory (AD) supplémentaire.

Ces clusters de groupes de travail étaient principalement destinés à être utilisés avec Microsoft SQL Server. Bien qu’ils puissent être utilisés avec Hyper-V, cela allait à l’encontre des recommandations de Microsoft, car la migration n’était pas prise en charge.

Dans Windows Server 2025, Microsoft a adapté la fonctionnalité des clusters de groupes de travail pour permettre la migration en direct des machines virtuelles Hyper-V à l’aide de certificats en l’absence d’un environnement AD.

Les clusters de groupes de travail Windows 2025 peuvent s’avérer utiles pour une entreprise qui a besoin d’exploiter des clusters de secours Hyper-V dans une succursale isolée, sans avoir à supporter les frais associés au déploiement d’un domaine AD.

Plus de performance malgré des processeurs différents

Le mode Processeurs compatibles (ou PCM, pour Processor Compatibility Mode) est une autre fonction remaniée de Windows Server 2025 Hyper-V. Microsoft a lancé le PCM dans Windows Server 2008 R2. Cette fonctionnalité permet de migrer en direct une VM entre deux serveurs disposants de processeurs différents. Elle désactive les caractéristiques spécifiques d’un processeur pour obliger la VM à s’exécuter sur un x86 générique, ce qui évite les problèmes de compatibilité.

L’inconvénient du PCM est la dégradation des performances de la VM lors de la désactivation des fonctionnalités d’optimisation de la vitesse du processeur. Pour pallier ce défaut, Microsoft introduira dans Windows Server 2025, le mode Compatibilité dynamique des processeurs (DPC). Il s’agit d’une évolution du mode PCM qui vise à améliorer les performances globales au cours de ces opérations Hyper-V.

Avec DPC, Hyper-V compare les caractéristiques du processeur sur l’hôte source et l’hôte de destination afin de déterminer celles qu’il peut laisser activées afin d’obtenir des vitesses optimales.

Des VM de génération 2 par défaut

Microsoft a introduit les VM de génération 2 dans Windows Server 2012 R2. À l’époque, les VM de génération 2 étaient conçues pour fournir des capacités matérielles améliorées aux VM exécutant des systèmes d’exploitation Windows plus récents. Ces capacités comprenaient des fonctions telles que le démarrage de l’OS depuis un serveur PXE (preboot eXecution Environment), la gestion des disques virtuels SCSI et des lecteurs de DVD, le démarrage sécurisé et le support d’un firmware UEFI.

À partir de Windows Server 2025, Microsoft fera des VM de génération 2 l’option par défaut lors de la création d’une nouvelle VM. Les avantages pour l’entreprise comprennent l’utilisation par défaut de Secure Boot pour éviter toute action malveillante sur le firmware au démarrage ainsi qu’une sécurité basée sur la virtualisation..

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