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Moins de 10 % des entreprises auraient pleinement intégré l’Intelligence artificielle
D’après une étude du MIT, commanditée par Infosys, l’IA n’est pas encore pleinement adoptée par les grands groupes. Ces derniers réfléchissent à la meilleure infrastructure pour développer leurs projets. Plusieurs freins limiteraient encore cette préparation.
Le MIT a réalisé pour l’ESN Infosys une étude sur état des lieux du cloud et de la gestion de données dans les entreprises à l’heure où elles se lancent dans des projets d’Intelligence artificielle à plus grande échelle.
Ce rapport ad hoc, intitulé « Reimagining Cloud Strategy for AI-first Enterprises », a interrogé 500 grandes entreprises mondiales (CA d’au moins 500 millions de dollars) dans différents secteurs.
Premier enseignement, la plupart des entreprises seraient en train de préparer leur infrastructure à l’IA avec du cloud. « Beaucoup prévoient des investissements supplémentaires pour accélérer leur transformation », assurent Infosys et le MIT. « Le cloud ayant dépassé son objectif initial de stockage et de réduction des coûts, la réalisation du plein potentiel de l’IA nécessitera un investissement important et soutenu dans l’infrastructure et la stratégie cloud », ajoutent-ils.
Dans le détail, environ deux tiers (67 %) des décideurs interrogés affirment qu’ils disposent d’une infrastructure cloud « développée » ou « avancée », contre un tiers qui la qualifient de « croissante » ou « naissante ». Ces décideurs regarderaient donc l’étape d’après (cf. ci-dessous).
Le deuxième grand enseignement est que moins de 10 % des entreprises auraient pleinement intégré l’IA dans leurs activités.
« Alors que près de la moitié (48 %) des dirigeants affirment expérimenter l’IA, seuls 8 % d’entre eux déclarent l’avoir complètement intégrée à leurs activités », résument les auteurs de l’enquête.
Notons néanmoins que 28 % jugent que l’adoption de l’IA dans leurs organisations est déjà développée. Ce chiffre, assez élevé, peut tempérer le constat de grands groupes qui seraient en retard.
Troisième enseignement, seulement 13 % des entreprises disent disposer d’une « feuille de route détaillée » sur la manière dont leurs investissements cloud feront progresser l’adoption de l’IA (au-delà de la data et du compute).
Sur les facteurs qui limitent la préparation de leur organisation à l’IA avec le cloud, 45 % des répondants citent « les préoccupations relatives à la sécurité et à l’utilisation éthique des données, à la protection de la vie privée et à la sécurité en général ».
Reste que les investissements consacrés au cloud devraient continuer à augmenter. 71 % des décideurs prévoient que leurs dépenses dédiées au IaaS et au PaaS pour l’IA augmenteront d’au moins 25 % au cours des deux prochaines années. Et plus d’un quart d’entre eux (27 %) prévoient même une augmentation de 50 à 100 %.
Cette croissance devrait être particulièrement marquée en Europe, avec seulement 1 % des répondants qui indiquent ne pas prévoir d’augmentation du tout.
La question de l’alternative offerte par l’IA sur site n’a en revanche pas été explorée en détail dans cette étude.