OpenText : toujours plus d’IA avec la 24.3 de Cloud Editions
L’éditeur canadien infuse ses trois plateformes de gestion de contenus (Core, Documentum et Extended ECM) à l’IA générative. Même si les clients restent encore prudents sur cette technologie, OpenText espère que certains domaines, comme le secteur légal, seront bientôt des précurseurs d’une adoption plus large.
Le déploiement de l’intelligence artificielle générative (GenAI) se poursuit chez OpenText avec la nouvelle release trimestrielle de la plateforme de l’éditeur, Cloud Editions 24.3.
Ses outils d’IA générative – AI Aviators – infusent désormais ses trois offres de gestion de contenus : Core, Documentum et Extended ECM.
Parallèlement, OpenText a intégré plusieurs technologies issues du rachat de Micro Focus pour mieux capturer les métadonnées et analyser les données non structurées (textuelles, audio, vidéo et images).
John Radko, SVP de l’ingénierie d’OpenText, admet cependant que les clients n’en sont qu’aux débuts de la mise en œuvre réelle de l’IA générative. Nombreux sont ceux qui en sont encore au stade de l’évaluation ou de l’expérimentation.
L’analyste Alan Pelz-Sharpe, fondateur de Deep Analysis, confirme. Et OpenText n’est pas le seul à constater cette adoption prudente ; c’est le cas de la plupart des éditeurs. Parmi les obstacles à l’adoption, on trouve encore et toujours les problèmes de confidentialité des données, de workflows et de rentabilité (ROI) ; la valeur de la GenAI est certes bien perçue, mais beaucoup d’entreprises ne sont pas prêtes à payer pour en bénéficier.
« En 2024, les gens sont encore en train d’essayer l’IA générative, de tester ce qu’ils peuvent en faire et de bricoler avec. C’est encore la première étape », estime Alan Pelz-Sharpe. « Et on peut raisonnablement penser qu’il en sera de même en 2025 ».
Pour John Radko et Pelz-Sharpe, l’IA générative devrait d’abord s’imposer dans certains domaines comme le juridique, en particulier dans les cas où les humains doivent parcourir une multitude de documents (électroniques et papier) à la recherche d’éléments et les compulser pour élaborer des stratégies. L’IA fait ce travail plus rapidement et avec plus de précision. Elle sait aussi résumer les réponses pour les assistants juridiques et les avocats. OpenText dispose d’ailleurs d’un outil e-Discovery, pour les affaires légales, acquis en 2019.
« Le secteur juridique, et la legal tech en général, a été pionnière dans l’IA », souligne John Radko. « [Ils] utilisent par exemple le machine learning depuis longtemps. »
Au-delà du juridique, les premiers clients d’OpenText qui utilisent l’IA générative le feraient surtout pour améliorer la recherche de leurs outils actuels et pour rédiger des résumés, cette technologie devenant de plus en plus performante pour reconnaître et cataloguer les données non structurées.
La plateforme IDOL (Intelligent Data Operating Layer) qu’OpenText a récupérée avec le rachat de Micro Focus devrait l’aider encore plus dans cette voie. Pour son SVP, les prochaines applications plus avancées de la GenAI (comme le monitoring de l’activité commerciale associée à de l’analytique) devraient permettre de mieux prédire (et plus tôt) les actions des clients, et donc aider à améliorer leur fidélisation.
Dans le DevSecOps, Cloud Editions 24.3 arrive avec Fortify Aviator, un outil dédié aux développeurs et aux data scientists pour corriger les applications infusées à l’IA et les protéger contre différentes attaques (par « injections de prompts », compromission de modèles) et détecter les vulnérabilités dans les LLMs.
En avril, OpenText avait déjà multiplié les cas d’usage de l’IA générative, dans l’IoT, pour passer au peigne fin, trier et résumer les quantités massives de données issues des capteurs. La GenAI est donc clairement un relais de croissance pour l’éditeur canadien. Reste à convaincre les clients de le suivre.