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Les LLMs de Mistral enrichissent les jumeaux numériques de Dassault Systèmes
Une des facettes majeures du partenariat annoncé entre les deux acteurs concerne les digital twins. Dassault Systèmes explicite ce cas d’usage et assure que, dans ce contexte de simulation, les LLMs de Mistral sont « une opportunité pour répondre aux défis écologiques ».
Le champion français de l’édition logicielle Dassault Systèmes et la pépite de l’intelligence artificielle générative Mistral viennent de passer un partenariat. Lors de l’annonce, les deux acteurs ont évoqué plusieurs facettes de cette alliance.
La plus évidente est de pouvoir héberger les LLMs de Mistral sur Outscale (le IaaS SecNumCloud de Dassault Systèmes). Une autre, moins évidente, est en rapport avec les jumeaux numériques (digital twins).
Des LLMs aux Digital Twins
« Les entreprises traitent et génèrent des volumes importants de données à partir de leurs différents processus, d’innovation, d’ingénierie, de production, de commercialisation », rappelle Sébastien Massart, directeur de la stratégie chez Dassault Systèmes au MagIT. « Ces données constituent un gisement majeur de valeur pour les entreprises qui savent les mobiliser ». Et pour les mobiliser, l’IA générative et les LLMs peuvent être un levier d’activation. Une fois les données extraites des sources diverses, puis structurées, par l’IA générative, elles pourront alimenter des jumeaux virtuels.
Sébastien MassartDirecteur de la stratégie, Dassault Systèmes
« Il ne s’agit pas simplement de pouvoir requêter via un agent conversationnel », insiste le responsable de la stratégie. Le but est au contraire d’analyser des scénarios futurs ou de comparer des options stratégiques.
Un LLM permettra par exemple d’accélérer la mise en œuvre de jumeaux virtuels pour la maintenance prédictive d’un escalator ou l’optimisation de sa consommation énergétique, illustre Sébastien Massart. L’IA générative permettra en effet de coupler les retours terrain (clients, techniciens) avec les modélisations des comportements mécaniques, électroniques, logiciels.
« On le voit sur cet exemple : l’enjeu est de répondre à des exigences industrielles, de fiabilité, de robustesse ou d’explicabilité par exemple », conclut-il. « Nous savons que l’intelligence artificielle n’est pas générative a priori : elle le devient en fonction des usages qui en sont faits ; par exemple, si elle permet à un industriel d’identifier de nouvelles protéines pour un médicament, ou de concevoir un nouveau type de batteries pour la mobilité bas-carbone ».
Les LLMs au service du développement durable
Lors du lancement du partenariat, Dassault Systèmes évoquait également « les performances de développement durable offertes par les LLMs de Mistral AI ». La déclaration pouvait sembler contradictoire au regard de l’empreinte écologique de l’IA générative.
Sébastien MassartDirecteur de la stratégie, Dassault Systèmes
« La stratégie de Mistral est de produire des LLMs efficients et frugaux, dimensionnés pour les usages pertinents », répond Sébastien Massart. « Les tests que nous avons faits nous ont convaincus que Mistral propose un des meilleurs niveaux de compromis du marché sur le sujet de l’équilibre entre pertinence et impact ».
Mais surtout, et malgré le fait qu’ils soient très énergivores, les LLMs jumelés aux Digital Twins seraient un bon outil de « l’IT for Green » en milieu industriel.
« Quand nous simulons le châssis d’une voiture, nous pouvons réduire sa masse de 200 kg environ : c’est un impact considérable aussi bien pour économiser des matériaux que pour la consommation du véhicule sur tout son cycle de vie », avance le directeur de la stratégie de Dassault Systèmes. « En ce sens nous avons la conviction que les univers virtuels améliorent le monde réel et qu’ils sont une opportunité pour répondre aux défis écologiques ».