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Comment l’IA s’invite aux JO de Paris 2024

Que ce soit pour le bien-être des athlètes, la sécurité ou l’expérience des visiteurs, l’IA sera omniprésente aux Jeux olympiques. Petit tour de piste de la manière dont Paris 2024 va utiliser et maximiser l’application de cette technologie pendant l’événement.

Le Comité International Olympique (CIO) a pleinement saisi le potentiel de l’intelligence artificielle dans le sport et les opportunités de transformation offerte par cette technologie en lançant « l’Agenda Olympique pour l’IA ».

Parmi les secteurs d’intérêt de cet agenda, on peut citer l’identification des talents, la personnalisation des programmes d’entraînement, le renforcement de l’équité avec l’aide à l’arbitrage, et l’amélioration de l’expérience des fans.

Et tout cela commence avec les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

Des innovations inédites

En tant que partenaire mondial de Paris 2024, Intel mettra par exemple en œuvre ses dernières innovations pour proposer une expérience immersive et interactive aux supporters sur place, ou du live streaming en 8K de bout en bout à faible latence aux téléspectateurs.

L’occasion était trop belle de démontrer le potentiel de leurs technologies – comme les accélérateurs d’IA Intel Gaudi, ou l’association du toolkit Intel OpenVINO et de la plateforme Intel Geti pour la computer vision.

Bien-être des athlètes

Le CIO proposera également une protection des athlètes et des encadrants contre les commentaires malveillants en ligne.

Le système alimenté par l’IA surveillera en temps réel des milliers de comptes sur tous les principaux réseaux sociaux dans plus de 35 langues. Le système sera accompagné d’une cellule, présente dans le Village Olympique, pour le suivi des cas signalés de violence en ligne et d’un service d’assistance téléphonique dédié.

Sécurité de l’événement

La très controversée vidéosurveillance par algorithme avec des caméras augmentées sera mise en place pour améliorer la sécurité des Jeux, malgré les critiques des associations de défense des libertés individuelles.

Huit types d’événements seront détectés grâce à l’IA : le non-respect du sens de circulation, le franchissement d’une zone interdite, la présence d’une arme, le départ de feu, les mouvements de foule, une personne au sol, la densité trop importante et les objets abandonnés.

Le ministère de l’Intérieur assure que la solution est une aide à la lecture pour la police, la gendarmerie, les pompiers, la RATP et la SNCF, qui seront les seuls habilités à l’utiliser, et que la reconnaissance faciale et le recoupement avec des fichiers ne seront pas utilisés.

Compagnon touristique

Pour bien accueillir les millions de visiteurs supplémentaires attendus pour les JO, les organismes touristiques se sont aussi transformés.

L’Agence Nationale de Tourisme intègre l’IA dans le site France.fr, avec un travel planner intelligent et un chatbot nommé MarIAnne en tant que guide virtuel.

Les défis de l’adoption de l’IA dans le monde du sport

Dans chaque discipline des JO, l’utilisation de l’intelligence artificielle varie considérablement en fonction des fédérations et des équipes sportives. Les moyens financiers, le cadre réglementaire et la maturité des processus influencent fortement sur son adoption, et soulèvent des questions sur l’égalité des conditions de compétition.

Rappelons que pour maximiser les bénéfices et minimiser les risques de l’IA il convient de :

  • Identifier des cas d’usage adaptés aux expériences des athlètes, du personnel encadrant et des équipes sportives pour améliorer la performance, faciliter le quotidien et redéfinir les business models.
  • Faire évoluer l’organisation en intégrant de nouveaux talents et en proposant des formations pour répondre aux besoins de compétences.
  • Déployer une stratégie de cybersécurité pour garantir la confidentialité des données sensibles des athlètes récoltées.
  • Adopter une démarche responsable en respectant les cadres réglementaires et en évaluant l’impact environnemental.
  • Préserver l’équité sportive en établissant des normes et en promouvant la transparence pour éviter que certains athlètes ou équipes ne bénéficient d’un avantage déloyal.

L’intégration de l’IA dans le domaine sportif n’en est qu’à ses balbutiements. Le potentiel est immense. Cependant, naviguer dans ce paysage complexe nécessite de la compétence et de l’expertise pour tirer pleinement parti des opportunités tout en relevant les défis éthiques et réglementaires.

La prochaine décennie témoignera de la capacité de l’industrie du sport à prendre le virage de l’IA. En attendant…, bons JO de Paris !

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