Stockage : NetApp enrichit ses services en ligne au profit de l’IA
Les services NetApp savent à présent filtrer les informations sensibles, harmoniser leurs règles de cybersécurité, comparer la rentabilité des infrastructures en ligne. Ils sont aussi plus rapides pour l’IA et répliquent mieux les données des VM.
En amont de sa conférence annuelle qui se tiendra à la rentrée prochaine, le fabricant de baies de stockage NetApp profite de l’actuel AWS Summit de New York pour dévoiler des mises à jour fonctionnelles. La plupart d’entre elles concernent la console BlueXP, qui sert à administrer son système de stockage OnTap en mode AIOps. Les autres concernent l’amélioration des services de stockage Ontap en ligne que l’on trouve chez les principaux hyperscalers.
La console BlueXP s’enrichit de quatre fonctions. Elle intègre à présent gratuitement le module BlueXP Data Classification. Celui-ci, précédemment vendu à part, détermine automatiquement la sensibilité des données avant de les stocker en cloud ou de les envoyer pour traitement à un moteur d’IA en ligne.
La fonction BlueXP Ransomware Protection, qui détecte les signaux faibles des cyberattaques et enclenche des mesures de mises à l’abri, s’étend à présent aux services de stockage OnTap en ligne chez AWS (FSx for OnTap), de sorte à uniformiser les règles de cybersécurité en mode cloud hybride.
Philippe CharpentierDirecteur technique, NetApp France
La nouvelle fonctionnalité BlueXP Workload Factory, permet de façonner depuis BlueXP des designs d’infrastructure type selon les applications. Le logiciel est en mesure d’estimer les coûts de déploiement en cloud, puis, une fois le choix validé, de déployer automatiquement toutes les ressources nécessaires.
« Ce qui est intéressant avec BlueXP Workload Factory, c’est la notion de comparaison des services d’infrastructure en ligne qui permet de savoir à l’avance quelle configuration cloud, chez tel ou tel hyperscaler, offrira l’infrastructure la plus rentable », assure Philippe Charpentier, le directeur technique de NetApp France.
« Même si l’on se restreint à AWS, il existe des quantités de possibilités pour faire, sur le papier, la même chose. Ici, l’administrateur indique simplement s’il veut plutôt stocker une base de données, des machines virtuelles, des données pour l’IA, etc. Et le moteur calcule un comparatif », ajoute-t-il.
Support des VMFS de VMware dans les systèmes de reprise d’activité
Toujours à propos des nouveautés de BlueXP, on note le support nouveau d’une banque de données VMFS de VMware dans les fonctionnalités du module BlueXP Disaster Recovery, lequel sert à maintenir une infrastructure de secours en cas d’incident.
Une banque de données VMFS est un volume logique en mode bloc qui héberge les images-disques des machines virtuelles dans un cluster VMware. D’ordinaire, une VMFS n’est gérée que par vSAN, le système de stockage propre à VMware. NetApp propose plutôt en alternative de stocker les images-disques des machines virtuelles (des fichiers VMDK) sur un volume en mode fichiers, géré par OnTap.
La nouvelle fonction de BlueXP Disaster Recovery consiste donc à extraire les fichiers VMDK d’une VMFS en production, pour les stocker sur une infrastructure de secours basée sur OnTap.
« Nous avons toujours défendu le fait de stocker les VMDK sur un NAS OnTap plutôt que sur un cluster vSAN, car cela coûte moins cher en licence. Et l’option existe d’ailleurs chez les hyperscalers depuis trois ans. Mais 70 % des environnements VMware chez nos clients utilisent toujours une VMFS. Ceux-ci ne pouvaient donc pas profiter de notre solution de reprise d’activité après incident qui, par ailleurs, connaît un beau succès. Ce problème est désormais résolu », argumente Philippe Charpentier.
Plus de débit et de connexions pour l’IA en ligne
Parmi les autres annonces, il est désormais possible de relier un service FSx for OnTap au moteur d’IA Bedrock d’AWS. L’enjeu est ici de pouvoir faire du RAG, c’est-à-dire interroger un chatbot en lui demandant de prendre en compte dans ses réponses les informations contenues dans les documents privés d’une entreprise. Et, ce, sans avoir à sacrifier la sécurité de ces données.
Philippe CharpentierDirecteur technique, NetApp France
« Au-delà de la sécurité, il y a aussi les optimisations d’OnTap pour le RAG. Plutôt que de multiplier par huit la taille des données, ce qui arrive sur une baie traditionnelle où il faut convertir les fichiers en données vectorielles, OnTap gère lui-même des liens logiques qui pointent vers les mêmes blocs de fichiers. Il en résulte une économie d’espace et aussi de trafic sur les liens réseau », explique Philippe Charpentier.
Il est à noter que NetApp adapte également son kit GenAI Toolkit pour relier de la même manière les services de stockage OnTap en ligne chez Azure (Azure NetApp Files) à des modèles d’IA exécutés depuis Azure, principalement ceux d’OpenAI.
L’annonce concernant Bedrock va de pair avec une mise à jour matérielle des équipements NetApp qui supportent, chez AWS, le fonctionnement de FSx for OnTap. Désormais, un stockage d’au moins 512 To sur SSD pourra communiquer avec les services extérieurs à la vitesse de 6 Go/s. Cette performance est liée à une connectique réseau qui offre trois fois plus de bande passante et des SSD 1,5 fois plus rapides.
Sachant qu’il est possible d’assembler jusqu’à 24 instances de FSx for OnTap (en l’occurrence, 48 nœuds en mode haute disponibilité), le débit peut ainsi grimper jusqu’à 72 Go/s.
« Cette augmentation du débit sur AWS est l’extension de nos annonces matérielles en mai dernier, avec de nouveaux modèles qui supportent de meilleurs débits », rappelle Philippe Charpentier, en précisant que le gain de performances n’est pas limité à AWS, il est aussi possible dans le datacenter d’une entreprise.