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IA et emploi : une synergie positive si l’humain garde la main et se forme (étude)
Selon une note de position de Randstad, l’intelligence artificielle offrirait des opportunités intéressantes pour les RH, mais son adoption à grande échelle nécessitera un cadre éthique clair et une montée en compétences des salariés.
L’intelligence artificielle (IA) va bouleverser le monde du travail, même si son impact sur l’emploi divise. Le constat n’est pas une révélation, mais il est confirmé par une note de position du spécialiste des services RH Randstad, qui invite à mieux encadrer son utilisation et à former les employés pour favoriser l’adoption de cette technologie.
« D’un point de vue positif, l’IA peut aider à automatiser les tâches RH répétitives. Cela contribuera à accroître l’efficacité et la productivité, permettant aux travailleurs de se concentrer sur des tâches plus créatives et de haut niveau », avance le rapport qui met en avant le concept de « copilotage », où humains et IA collaborent. Cette collaboration devrait créer « de nouveaux emplois » et de nouvelles perspectives professionnelles, ajoute Randstad.
Randstad
Conséquence directe, le spécialiste avertit que « certains rôles peuvent devenir obsolètes » avec l’intelligence artificielle.
Le groupe met également en garde contre un possible creusement des inégalités « entre les personnes capables d’acquérir les nouvelles compétences pour collaborer avec l’IA et celles qui n’ont pas accès à de telles compétences ».
Face à ces enjeux, la note préconise un « cadre réglementaire approprié et équilibré » pour l’utilisation de l’IA. Elle appelle les gouvernements à « créer les conditions nécessaires au développement de l’éducation et de la formation dans le domaine de l’IA afin d’éviter toute forme d’exclusion sociale, numérique et économique ».
Charte éthique, formation et supervision des « machines »
Sur le terrain, les employés semblent d’ores et déjà prêts à adopter ces nouvelles technologies. « 52 % des travailleurs pensent que l’IA leur permettra d’évoluer dans leur carrière plutôt que de leur faire perdre leur emploi », constate Randstad. Toutefois, un écart – qualifié d’inquiétant – apparaît : « seuls 13 % d’entre eux ont eu l’opportunité de se former à l’IA ».
Dans le domaine du recrutement, l’IA ouvrirait de nouvelles perspectives. Toujours selon l’étude, elle permettra « d’élargir le vivier de talents et d’améliorer la qualité des recrutements » en identifiant mieux les compétences des candidats.
Randstad
Le spécialiste de l’intérim a par exemple lui-même développé un chatbot de prérecrutement, baptisé Randy, capable de « cerner les compétences techniques et comportementales du candidat » à travers une conversation.
Il n’en reste pas moins que l’utilisation de l’IA dans les RH – et dans le recrutement en particulier – soulève des questions éthiques liées aux biais. La note insiste donc sur l’importance d’une « utilisation responsable et durable de l’IA », notamment une IA explicable.
« C’est pourquoi Randstad estime qu’une approche réglementaire appropriée et équilibrée est nécessaire, en tenant compte de la vitesse de développement et d’adoption de l’IA, des politiques gouvernementales et des réactions de la société », ajoute la note.
En guise de conclusion, l’étude recommande aux employeurs d’élaborer des chartes et des codes de conduite pour encadrer l’utilisation des outils d’IA (dont l’IA générative) et de s’assurer de la complémentarité entre la technologie et l’humain « en instaurant une supervision humaine tout au long du développement et de l’utilisation des technologies basées sur l’IA ».
Côté employés, Randstad invite à « comprendre l’IA » (sur ce point, notre dossier spécial peut aider), à se former et à développer leurs compétences, et à apprendre dès aujourd’hui à travailler avec les « machines » (sic).