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France 2030 veut rendre tangibles les applications de l’informatique quantique

L’État lance une campagne de communication, avec plusieurs entreprises françaises, pour rendre l’informatique quantique plus concrète. Un moyen de promouvoir et de justifier ses ambitions affichées dans ce domaine.

Lors du salon Viva Technology fin mai, le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI), bras armé de France 2030, a lancé une campagne de communication avec cinq partenaires privés pour valoriser les investissements publics dans ce domaine prometteur.

L’informatique quantique, qui exploite les propriétés de la physique quantique, suscite de nombreux espoirs : calculs plus puissants, capteurs hypersensibles, communications inviolables, etc. La France ne veut pas manquer ce virage stratégique et a débloqué 1,8 milliard d’euros sur 4 ans dans le cadre de France 2030 (dont 1 milliard financés par l’État).

« Ici le quantique aura un impact »

Pour incarner ces ambitions, le SGPI s’est associé à l’Alliance Française des Industries du Numérique (AFNUM) ainsi qu’à quatre entreprises lauréates de son plan d’investissement : Pasqal, startup pionnière dans les ordinateurs à atomes froids, Genci qui met ses supercalculateurs au service de la quantique, CryptoNext Security spécialiste de la cryptographie quantique, et TheGreenBow, autre acteur de la cybersécurité post-quantique.

Une infographie de la campagne France 2030 avec Pasqual
Campagne de France 2030 sur l'informatique quantique avec Pasqual

Ces sociétés ont conçu avec le SGPI une campagne qui met en scène des usages futurs de la quantique dans la vie quotidienne, sous l’accroche « Ici le quantique aura un impact ».

« Nous sommes convaincus que le quantique transformera notre société, ouvrant des perspectives inédites en matière de calcul, de compréhension des interactions moléculaires et de sécurité, tout en permettant des avancées significatives dans la recherche médicale et le développement de nouveaux matériaux, en faveur d’un avenir plus durable », souligne Stella Morabito, déléguée générale de l’AFNUM.

« Cette campagne a vocation à montrer les possibilités d’applications concrètes des technologies quantiques dans les innovations soutenues par France 2030 », renchérit Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’investissement, chargé de France 2030.

Au-delà de la communication, la stratégie nationale pour la quantique est entrée dans une nouvelle phase avec l’annonce, en mars 2024, d’un programme PROQCIMA. Piloté par la Direction générale de l’armement (DGA), PROQCIMA vise à disposer en 2032 d’au moins deux prototypes d’ordinateurs quantiques universels de 128 qubits, étendus à 2 048 qubits d’ici 2035.

Une infographie de la campagne de France 2030 avec Genci
Campagne de France 2030 sur l'informatique quantique avec Genci

Le pari est de taille pour la France dans cette compétition technologique mondiale. Mais les initiateurs du plan sont convaincus que les investissements consentis dans la recherche et l’innovation permettront d’atteindre la souveraineté dans ce domaine clé.

« Cette campagne a vocation à montrer les possibilités d’applications concrètes des technologies quantiques dans les innovations soutenues par France 2030. »
Bruno BonnellSecrétaire général pour l’investissement

« Le quantique est une technologie qui sera certainement le futur de l’informatique », assure Bruno Bonnell. « Avec France 2030, la France peut rester à la pointe sur ce domaine […] Grâce à ces investissements, nous pouvons nous projeter vers des applications souveraines dans un avenir proche », conclut-il.

Jusqu’ici, 350 millions d’euros ont été investis par France 2030 dans environ 80 projets en rapport avec le quantique. Pour mémoire, France 2030 est un plan doté de 54 Md€ destiné à moderniser et décarboner l’économie française pour « positionner la France non pas seulement en acteur, mais bien en leader du monde de demain ».

Le plan est piloté par le Secrétariat général pour l’investissement, pour le compte du Premier ministre et mis en œuvre par l’Agence de la transition écologique (ADEME), l’Agence nationale de la recherche (ANR), Bpifrance et la Banque des Territoires. Le programme PROQCIMA fait l’objet d’une délégation vers la DGA.

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