Magazine Storage 38 : quel stockage après le rachat de VMware ?

D’un côté, le rachat de VMware par Broadcom incite les entreprises à étudier des alternatives au stockage hyperconvergé vSAN. De l’autre, l’hyperconvergence se révèle encore le meilleur moyen de répartir le stockage entre des applications virtualisées ou en containers. Le 38e numéro de Storage fait le point sur le sujet.

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La fin de l’année 2023 – et sans doute toute l’année 2024 – restera marquée par un tsunami dans le monde des infrastructures du datacenter. Broadcom a finalement mis la main sur VMware. Et toutes les craintes qu’avaient partagées les analystes – coupes franches dans le catalogue de logiciels, augmentation des tarifs pour les petits clients, comme Broadcom l’avait déjà fait pour CA, pour Symantec – se sont concrétisées. 

En pratique, les entreprises qui payaient déjà pour vSAN, le système de stockage hyperconvergé de VMware, ne devraient pas trop souffrir des nouvelles dispositions puisque leur solution correspond désormais au bundle auxquelles toutes les entreprises doivent désormais souscrire. Néanmoins, il est probable que ce changement de stratégie chez VMware incite des clients à réimaginer la manière dont ils exécutent les applications et stockent leurs données.

L’hyperconvergence, ou le stockage idéal pour la virtualisation

De fait, le 38e numéro de Storage fait la part belle aux solutions d’hyperconvergence alternatives à celle de VMware. L’hyperconvergence est le fait de simuler une baie de stockage – en mode bloc, puis en mode NAS – à partir des disques présents dans chaque serveur d’un même cluster de virtualisation. Selon les experts, cette architecture reste la plus efficace pour répartir de manière dynamique les espaces de données entre les applications.

La première alternative est le système de Nutanix, l’éternel challenger qui a pour ainsi dire inventé le concept d’hyperconvergence. Après une petite période de flottement au moment où Dell a lâché sa filiale VMware, Nutanix apparaît en définitive comme l’acteur qui a le plus à gagner dans la refonte de son concurrent. Lors du dernier trimestre, ses ventes ont ainsi bondi de 16 %, du fait de l’adoption de son système par d’anciens clients de VMware.

Nutanix embaucherait en ce moment à tour de bras pour répondre à la demande. Il achète aussi sur le marché les technologies qui lui manquent pour proposer une offre aussi complète que VMware vSphere ; avec, dernièrement, D2IQ pour gérer le déploiement et le suivi de clusters Kubernetes. C’est aussi Nutanix que Cisco a choisi pour remplacer son propre système d’hyperconvergence, HyperFlex, sur ses serveurs UCS.

L’autre challenger de VMware est Red Hat, avec sa plateforme de containerisation OpenShift que Dell conjugue à présent avec le SDS PowerFlex pour proposer des infrastructures hyperconvergées.

Dell a été l’un premiers à vouloir croire que les containers allaient remplacer les machines virtuelles. Plus légers que ces dernières, les containers ont le mérite d’être particulièrement mobiles entre différentes infrastructures, ce qui en fait le format idéal des applications dans un contexte de cloud hybride. Alors que Dell est initialement la maison mère de VMware, il s’en sépare en 2021 pour mieux se rapprocher de Red Hat. Nutanix, tout autant impacté que VMware par l’opprobre que Dell vient de jeter sur les machines virtuelles, tente à l’époque de faire croire que HPE souhaiterait au contraire le racheter. Ce fantasme ne sera jamais concrétisé.

Demain, l’hyperconvergence au service des containers ?

Dans les faits, ni l’orchestrateur Open source de containers Kubernetes ni sa déclinaison commerciale OpenShift ne sont jusque-là parvenus à remplacer les plateformes de virtualisation. À cause des outils. Ceux fournis dans le giron de Kubernetes sont conçus pour les développeurs qui livrent leurs applications au format container. Et ils ne sauraient remplacer les outils de la virtualisation dont les DSI se servent pour attribuer des droits d’accès et des capacités de stockage.

Par ailleurs, bénéficier du stockage tout intégré dans les solutions d’hyperconvergence est un plus pour Kubernetes qui, par défaut, n’est pas conçu pour conserver les données créées par les applications qu’il exécute.

Finalement, OpenShift et Kubernetes se vendent mieux lorsqu’ils fonctionnent par-dessus une couche de virtualisation. Et, au-delà de Dell, c’est encore une fois auprès de Nutanix que Red Hat trouve aujourd’hui son meilleur partenaire commercial.

Fort de ce constat, on a vu revenir sur le marché de l’hyperconvergence un acteur de l’Open source que l’on croyait définitivement conquis par les containers : Canonical. Il a récemment lancé sa plateforme MicroCloud, qui virtualise, mais aussi containerise par-dessus la virtualisation et qui implémente un stockage persistant avec le SDS Ceph.

En somme, l’hyperconvergence est en passe de devenir l’architecture préférée des entreprises pour exécuter les containers et stocker leurs données. Et c’est pourquoi ce numéro de Storage s’attache aussi à évoquer les derniers avancements de Nebulon, l’un des rares acteurs qui proposent une carte qui accélère... l’hyperconvergence.

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