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Les entreprises françaises très prudentes sur l’IA générative dans la finance (étude)

Selon le réseau d’audit RSM, seuls 5 % des DAF en France utiliseraient la GenAI. Et 8 sur 10 disent ne pas avoir l’intention de le faire. En cause, la confidentialité des données. Et, pour les auteurs de l’étude, une méconnaissance des bénéfices de cette technologie.

Les entreprises françaises sont encore largement frileuses sur l’adoption de l’intelligence artificielle générative dans leurs processus financiers et comptables, selon les résultats d’une enquête menée par RSM France (antenne locale du réseau mondial d’audit, d’expertise comptable et de conseil) en partenariat avec l’institut de sondage IFOP.

L’étude, réalisée du 18 janvier au 9 février 2024 par entretiens téléphoniques auprès de 400 dirigeants, directeurs administratifs et financiers (DAF) et directeurs comptables d’entreprises de plus de 100 salariés, révèle que seuls 5 % des répondants indiquent déjà utiliser l’IA générative.

Une large majorité de 76 % déclare en revanche n’avoir jamais eu recours à ces technologies, et n’avoir pas l’intention d’y recourir. Ce chiffre grimpe à 80 % parmi les directions générales et comptables, ainsi que dans les entreprises franciliennes.

« Les entreprises françaises vont forcément devoir accélérer pour intégrer l’IA générative. »
RSM FranceÉtude

Le principal frein identifié concerne la sécurité et la protection des données financières sensibles dans l’environnement de l’IA générative, cité comme un défi majeur par 61 % des répondants. Vient ensuite l’intégration de solutions techniques d’IA adaptées à l’activité financière (41 %).

A contrario, une étude réalisée en novembre 2023 par RSM UK auprès d’entreprises britanniques révèle que 45 % d’entre elles déclarent utiliser l’IA générative dans au moins un de leurs services. Seuls 6 % n’ont pas l’intention de l’utiliser à l’avenir.

« Cet écart d’appropriation laisse à penser que les entreprises françaises vont forcément devoir accélérer pour intégrer l’IA générative », commente RSM France, évoquant aussi « une méconnaissance des enjeux technologiques » comme frein caractéristique en France.

Pour RSM France, cette comparaison laisse à penser que les entreprises françaises vont mettre « un coup d’accélérateur » (sic) pour intégrer l’IA générative dans l’ensemble de leurs process (financiers et non financiers).

Le rapport de la Commission de l’IA publié en mars 2024 soulignait l’importance de saisir le « potentiel économique majeur » de l’Intelligence artificielle, générative ou non. Mais cette valeur, insistait le rapport dans un extrait souligné par RSM France, ne peut se concrétiser qu’en levant « le frein de notre aversion collective au risque, qui nous amène à éviter des technologies et des modèles d’affaires non prouvés ».

L’enquête de l’IFOP confirme en tout cas un constat déjà fait par l’éditeur Blakcline en début d’année.

Méconnaissance des programmes d’aides à l’IA

Le « plan national pour l’IA » met à la disposition des entreprises françaises de nombreux programmes de financements publics et d’aide à l’innovation en matière d’IA depuis 2018.

Pourtant, l’enquête de l’IFOP pour RSM France révèle que 16 % seulement des répondants ont connaissance de ces programmes en faveur du déploiement de l’IA générative.

Certains se déclarent plus informés que d’autres, comme les chefs d’entreprise (23 %) et les ETI de 250 à 499 salariés (24 %). Mais ces chiffres restent très bas.

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