Dell World 2024 : les baies PowerStore plus denses, plus économiques
Présentées comme le plus gros succès commercial de Dell dans les baies de stockage, ces machines évoluent vers des configurations avec SSD QLC et un système PowerStore OS 4.0 plus fluide.
Dell a profité de son salon annuel Dell World 2024 qui se tient cette semaine à Las Vegas pour mettre à jour sa gamme de baies de stockage hybride PowerStore. Principalement, ces matériels fonctionnent désormais sous une nouvelle version 4.0 de PowerStore OS, qui compresse mieux les données pour augmenter la capacité utile, et il est désormais possible de choisir un modèle avec des SSD QLC moins chers.
« Les PowerStore sont notre famille de baies qui ont connu le succès le plus rapide. Depuis leur lancement en 2020, nous en avons vendu à plus de 10 000 entreprises. Aujourd’hui, nous lançons cette évolution, la plus importante depuis la création de cette famille, sous une marque, PowerStore Prime, pour dire combien il s’agit d’un produit d’appel », s’enthousiasme Travis Vigil, le patron des solutions d’infrastructures chez Dell, lors d’une interview avec LeMagIT.
Les PowerStore sont des baies de stockage milieu de gamme, qui sont le plus souvent utilisées comme des SAN en mode bloc pour des serveurs de bases de données SQL, ou pour héberger les images-disques des machines virtuelles de VMware (protocole vVol), et qui peuvent à l’occasion servir de NAS pour partager des fichiers sur le réseau en NFS, SMB ou S3.
Il existe cinq modèles au catalogue de Dell, tous sous la forme d’un boîtier rack 2U comprenant 24 SSD NVMe et soit 24 ports Ethernet 10 ou 25 Gbit/s, soit 16 ports FC 16 ou 32 Gbit/s. Du modèle le plus économique au plus puissant, on dénombre :
- le 500T (2 Xeon totalisant 24 cœurs en 2,2 GHz, 192 Go de RAM),
- le 1200T (4 Xeon totalisant 40 cœurs en 2,4 GHz, 384 Go de RAM, 2 disques NVRAM),
- le 3200T (4 Xeon totalisant 64 cœurs en 2,1 GHz, 768 Go de RAM, 2 disques NVRAM),
- le 5200T (4 Xeon totalisant 96 cœurs en 2,2 GHz, 1 152 Go de RAM, 4 disques NVRAM),
- et le 9200T (4 Xeon totalisant 112 cœurs en 2,2 GHz, 2 560 Go de RAM, 4 disques NVRAM).
Il est important de noter que les processeurs sont ici regroupés en deux contrôleurs actif/actif qui se partagent les accès des serveurs et peuvent se suppléer l’un l’autre en cas de panne.
Les PowerStore supportent un maximum de 96 SSD, grâce à l’ajout de trois tiroirs 2U qui comprennent chacun 24 SSD. C’est le modèle 3200T qui se voit aujourd’hui décliner en version avec SSD QLC plus économiques ; dans ce cas, sa dénomination devient 3200Q.
« Je ne peux pas vous dire dans quelles proportions le modèle 3200Q sera plus économique que le modèle 3200T. Il le sera pour la capacité que vous achèterez. Mais il s’agit aussi d’un modèle beaucoup plus flexible, où vous pourrez ajouter des SSD un par un, et non par lot de quatre ou huit à la fois », argumente Travis Vigil.
Plus de capacité utile pour la même capacité brute
Les SSD utilisés, qu’il s’agisse de traditionnels TLC (plus rapides en écriture, avec une plus grande longévité) comme des nouveaux QLC, ont une capacité de 15,36 To. Une baie PowerStore avec tous ses disques offre donc un maximum de 1,47 Po de capacité brute. Grâce à la nouvelle version 4.0 de PowerStore OS, capable de compresser les données avec un facteur 5:1, la capacité utile atteint 5,9 Po.
Il est possible de mettre en cluster quatre PowerStore (soit huit contrôleurs actif-actif) pour atteindre une capacité utile de 23,6 Po par pool de stockage accessible aux mêmes serveurs.
« Oui, nous aurions pu annoncer des configurations avec des SSD de 30 ou 61 To, comme nous l’avons fait avec les NAS PowerScale cette semaine. Cependant, nous pensons que ce n’est pas utile ici. Les PowerStore sont principalement utilisées en mode bloc, c’est-à-dire avec des données transactionnelles ou des disques virtuels qui ont respectivement une taille et des quantités très inférieures à celles des fichiers (des vidéos, des images de très haute résolution, etc.) stockés sur des NAS. Il était donc plus important de privilégier le prix », explique Travis Vigil.
Selon Dell, cette compression serait transparente en matière de performances. Cela fait dire au constructeur que la plus grande quantité de données par conséquent disponible en cache, après un même temps d’accès sur un SSD, revient à considérer qu’une baie sous PowerStore OS 4.0 présente 30 % plus rapidement ses données aux serveurs que ne le fait une baie actuellement sous PowerStore OS 3.6.
Par le même jeu de règle de 3, la baie consommerait 28 % moins d’énergie par téra-octet stocké ; une certaine manière de dire qu’elle offre plus de capacité sans pour autant consommer plus.
Dell a laissé entendre que les contrôleurs des PowerStore pourraient être mis à jour avec des processeurs Intel Xeon plus récents vers le milieu de l’été. Dans un document, le constructeur indique que ces nouveaux modèles seraient globalement 66 % plus performants que les modèles actuels sous PowerStore OS 3.6. Travis Vigil s’est refusé à tout commentaire sur ce sujet.
PowerStore 4.0 plus fonctionnel grâce au cloud et à l’IA
Les autres améliorations de PowerStore 4.0 comprennent la possibilité de programmer des réplications de données – dans le même cluster ou vers une autre baie PowerStore installée sur un site distant – en seulement six clics de souris. Cette fonctionnalité comprend le basculement automatique sur une baie de secours en cas de panne.
Travis VigilSenior Vice President of Product Management, Dell Technologies
« Nous avons par ailleurs perfectionné la qualité de service, c’est-à-dire la faculté de fixer différents niveaux de performances par serveurs connectés. Typiquement, lorsque l’une de vos machines virtuelles réclame subitement beaucoup plus de débit, PowerStore 4.0 s’assure qu’elle ne pénalise pas les accès d’autres machines virtuelles qui nécessitent un minimum de bande passante », dit Travis Vigil.
Dell insiste surtout sur la nouvelle possibilité de sauvegarder, restaurer ou migrer une baie sous PowerStore OS 4,0 vers du stockage en cloud, au travers de souscriptions APEX adéquates. À l’instar de NetApp, Dell a en effet aménagé chez les hyperscalers des offres de stockage en ligne qui se comportent comme des baies PowerStore virtuelles. Il faut comprendre qu’elles s’administrent comme des baies physiques, avec une compatibilité totale des règles d’accès (droits, niveaux de performances, etc.).
En parlant de cloud, PowerStore OS 4.0 vient avec une nouvelle console d’administration SaaS baptisée PowerStore AIOps. Utilisable depuis n’importe quel terminal (y compris une tablette tactile, ou même un smartphone), elle dispose d’une IA générative censée produire des rapports d’activité, des alertes de sécurité et des conseils de remédiation depuis le trafic qu’elle observe en permanence sur les baies.
PowerStore AIOps est en fait une déclinaison dédiée aux baies PowerStore de la console SaaS Apex AIOps Infrastructure Observability, laquelle descend de l’ancienne console SaaS CloudIQ. Par rapport à cette dernière, Apex AIOps Infrastructure Observability apporte un chatbot que l’administrateur peut interroger en langage naturel pour obtenir plus directement des diagnostics.