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MuleSoft et Salesforce s’attaquent au « problème EDI » des e-commerçants

Avec MuleSoft, Salesforce intègre les données EDI dans sa plateforme pour les utilisateurs qui traitent avec de nombreux fournisseurs (ou distributeurs), afin de résoudre un problème d’intégration séculaire.

Mulesoft et Salesforce se penchent sur un problème qui tourmente les acteurs du B2B depuis les années 1960 : l’intégration de l’échange de données informatisé (EDI).

L’EDI relie les fournisseurs aux clients pour gérer les commandes de manière standardisée et automatisée. Telle était l’idée lorsque le format a été introduit. Mais en réalité, chaque fournisseur possède sa propre version des données EDI. Cela signifie que les clients doivent regrouper manuellement toutes leurs différentes communications EDI dans leur propre mécanisme de rapport commun dans une feuille de calcul ou dans des outils d’intégration personnalisés, simplement pour savoir ce qui arrive, et à quel moment, dans leurs installations.

Ce processus peut s’avérer fastidieux et chronophage pour les entreprises telles que les fabricants ou les hôpitaux qui traitent avec des centaines de fournisseurs ou plus.

Un problème d’intégration aussi vieux que l’IT

Selon Max van den Berk, analyste chez Gartner, de telles intégrations pourraient aider les développeurs à rendre plus efficace le processus souvent fastidieux de normalisation des données EDI en vue de leur utilisation dans leurs piles IT. L’EDI est intrinsèquement désordonné, car tout se passe à la périphérie, avec des données entrantes ou créées dans des applications par des utilisateurs finaux. Il faut des ressources de développement pour les fusionner dans un référentiel central et obtenir une image composite de l’activité de la chaîne d’approvisionnement.

En ce sens, Salesforce a lancé MuleSoft Accelerator for Salesforce Order Management System, qui prend en charge des patterns d’intégration EDI.

OMS est présenté comme « un hub central » qui gère les commandes, le traitement des paiements et les communications avec les fournisseurs et les expéditeurs, entre autres aspects de l’exécution des commandes, et est utilisé par les entreprises B2C.

Ces e-commerçants font face à la multiplication des fournisseurs pour alimenter des places de marché de produits en tout genre. D’autant que les plus jeunes d’entre elles ne sont pas forcément habituées aux contraintes et au formalisme de l’EDI, un standard bien implanté chez les fournisseurs historiques.

L’idée avec « l’accélérateur » est de proposer la gestion bidirectionnelle de flux EDI entre un système tiers et Salesforce Order Management System.

MuleSoft Accelerator for Salesforce OMS n’est qu’un autre nom pour désigner l’intégration d’Anypoint Partner Manager – l’outil capable de gérer les échanges bidirectionnels entre les systèmes EDI et les passerelles API de l’éditeur faisant le lien avec d’autres logiciels – à Salesforce OMS.

Cet « Accelerator » inclut des correspondances préétablies pour des ordres d’achat entrants et sortants, des notices de livraison, des factures et avis de paiement, des schémas et des templates de correspondances entre les données EDI au standard X12 et celles au format Salesforce, un utilitaire de configuration, ainsi que des templates pour gérer de bout en bout les transactions et les commandes via des appels API depuis Salesforce OMS.

En sus de cette intégration, MuleSoft a présenté la disponibilité générale d’Intelligent Document Processing (IDP). Ce module permet d’ingérer des PDF et des images de documents tels que des factures et des bons de commande et d’en extraire les données pertinentes, dont le numéro de commandes, l’adresse, le montant total d’achat, etc. Une fois intégré à Salesforce Flow, MuleSoft Anypoint ou RPA, IDP peut surveiller les transactions des fournisseurs et suivre les statuts d’expédition ou les commandes au fur et à mesure que les informations transitent par les API d’une entreprise et diverses applications.

Populariser Salesforce OMS auprès des acteurs BtoB

Si la cible privilégiée de cette offre semble être les e-commerçants, selon Andrew Comstock, vice-président de la gestion des produits chez Salesforce, l’intégration EDI et les autres outils ouvriront OMS à un plus grand nombre d’utilisateurs B2B. Les entreprises qui traitent avec un grand nombre de partenaires ou de fournisseurs pourraient être en mesure de réduire leur processus d’intégration de plusieurs mois à quelques jours, et de faire des affaires plus rapidement.

Bien que MuleSoft s’occupe du « sale boulot » en coulisses des intégrations dans le cloud, il est devenu un élément essentiel pour permettre aux développeurs Salesforce d’intégrer les flux de travail de manière plus efficace. Huit des dix plus gros contrats conclus par Salesforce au cours du dernier trimestre, qui s’est achevé le 31 janvier, incluaient des composants d’intégration MuleSoft – signale Andrew Comstock –, ce qui démontre l’importance de MuleSoft pour la mise en place de nouvelles instances Salesforce (ou l’extension d’instances existantes) dans la pile technologique des entreprises, avance le responsable produit.

Outre le module IDP et les intégrations EDI avec Salesforce OMS, la filiale du géant du CRM prévoit de prendre en charge des connexions avec les ERP Oracle et SAP, mais aussi d’ajouter des templates afin de mieux supporter le standard EDIFACT. Pour rappel, X12 est le standard EDI exploité aux États-Unis et en Amérique du Nord, tandis qu’EDIFACT est principalement utilisé en Europe et en Asie.

De même, MuleSoft prévoit de fournir des mappings préconçus entre les ordres d’achat extraits avec IDP depuis des fichiers PDF ou des images et ceux qui transitent à travers les passerelles EDI.

Max Van den Berk affirme qu’il ne se prononcera pas sur cette solution tant que le marché n’en saura pas plus à son sujet, mais que Salesforce tient une « bonne histoire » à raconter s’il parvient à bien intégrer l’EDI dans sa plateforme.

Chez MuleSoft, notons qu’en sus de la mise à jour d’un grand nombre de connecteurs le mois dernier, le runtime Mule 4.6 est (enfin) compatible avec la précédente version LTS de Java, Java 17, et qu’Anypoint Flex Gateway, une passerelle API légère basée sur le proxy Envoy, peut désormais être déployé sur les appliances IBM Power.

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