Anna Khomulo - Fotolia
Stockage : Toshiba dévoile des disques durs de plus de 30 To
Les deux modèles que le constructeur vient de dévoiler lors du salon ISC de Hambourg sont basés sur les technologies HAMR pour l’un et MAMR pour l’autre. Ce sont des disques SMR conçus pour les sauvegardes.
Toshiba vient de dévoiler deux disques durs aux capacités record de 32 et 31 To. Ces deux disques durs utilisent chacun une technique particulière pour densifier les enregistrements à la surface malgré des têtes d’écriture ou des surfaces magnétiques conventionnelles.
L’annonce a été faite lors du salon de supercalcul ISC qui se tient cette semaine à Hambourg. Elle précise que les disques de 32 To seront disponibles en quantité à partir de l’année prochaine. Ceux de 31 To devraient en revanche arriver rapidement sur le marché.
À l’heure actuelle, les têtes et le matériau magnétique (un revêtement en cobalt-platine) utilisés sur des disques durs conventionnels, sans technique supplémentaire, ne permettent d’atteindre que des capacités de 20 à 22 To.
+ 14 % de capacité avec le HAMR et 1 plateau en plus avec la MAMR
Le modèle à 32 To emploie la technologie HAMR, spécialité de son concurrent Seagate (qui fournit déjà aux hyperscalers des disques de 30 To). Il s’agit d’une technique qui consiste à chauffer avec une diode laser un tout petit point de la surface magnétique de sorte que seul ce petit point soit polarisé par le champ magnétique de la tête lors d’une écriture. Plus exactement, la surface magnétique est ici recouverte d’un revêtement en verre qui, là où il n’est pas chauffé, empêche le champ magnétique de la tête de polariser la surface.
Sans ce dispositif, le champ magnétique de la tête sur un disque dur conventionnel est plus étendu. L’information stockée occupe donc plus de surface, on peut moins en stocker par piste et la capacité totale du disque dur est in fine inférieure.
Ce premier modèle intègre 10 plateaux, soit le maximum actuellement possible sur un disque dur conventionnel. Le second modèle de disque dur atteint une capacité de 31 To en intégrant, lui, 11 plateaux. Pour parvenir à réduire l’espacement entre les plateaux de sorte à en mettre un de plus, Toshiba a développé la technologie MAMR, qui consiste à envoyer des micro-ondes sur la surface en cobalt-platine pour qu’elle puisse être polarisée avec un champ magnétique moins large.
Ici, la capacité de chaque face d’un plateau atteint 1,4 To pour le modèle à 31 To et 1,6 To pour le modèle à 32 To. En somme, la technologie HAMR n’apporte que 14 % de capacité en plus.
30 % de capacité en plus via le contraignant SMR
Cela dit, la capacité par face d’un plateau sur un disque dur conventionnel est actuellement d’un peu plus de 1 To. Si les disques de Toshiba atteignent 30 % de capacité en plus, c’est surtout parce qu’ils reposent aussi sur la technique SMR, qui consiste à superposer les pistes successives à la manière des tuiles sur un toit.
Les disques durs SMR sont particulièrement contraignants, car il n’est pas possible de modifier le contenu d’une piste sans devoir réécrire toutes les pistes suivantes. De fait, les disques SMR (donc les deux disques annoncés ici par Toshiba) ne sont utilisables que pour des données que l’on écrit une bonne fois pour toutes. En l’occurrence des sauvegardes (et des archives) ou des bases documentaires disponibles en lecture seule (médias, travaux de recherche).
Les disques durs SMR sont globalement utilisés par des hyperscalers, pour leurs services en ligne de stockage froid, car ils sont parmi les seuls à avoir assez de compétence technique pour manipuler les contraintes de pistes qui se superposent. Cela dit, un nouvel acteur européen, Leil Storage, arrive justement pour proposer aux entreprises des baies de stockage à base de disques SMR, donc très peu chères par rapport à la capacité offerte.