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RISE : l’USF accueille favorablement l’option souveraine… mais attend que SAP France la pousse
Avec l’arrivée dans RISE d’une offre d’hébergement européen via un « premium suppliers », l’association des utilisateurs francophone de SAP se montre plutôt satisfaite. Même si des détails restent à expliciter et que SAP France ne ferait pas la promotion de ces offres. Un échange est prévu pour aborder ces points.
Au début de l’année, l’USF voulait savoir « si, et comment SAP s’emparera de la problématique du cloud européen » dans RISE. Depuis, le programme cloud de l’éditeur allemand – voie unique vers son SaaS – s’est ouvert à une option de ce type.
C’est T-Systems qui intègre RISE avec un cloud souverain. Une option qui devait réjouir le Cigref et l’USF. Mais pour savoir si tel est vraiment le cas, le mieux était encore de demander.
Encore des points à préciser pour l’USF
« L’offre proposée par T-Systems est très intéressante et mérite que nous creusions le sujet », répond sans détour Gianmaria Perancin, le président de l’USF.
L’association est cependant encore en phase d’observation et souhaite avoir plus de détails. « Nous comprenons qu’elle s’inscrit dans la démarche “premium suppliers” […]. A priori, ce serait un modèle “opérationnel” [où] (sauf erreur de notre part) le Run serait “délégué” » aux suppliers en question.
Gianmaria PerancinPrésident de l’USF
Cette subtilité a son importance. À la différence du RISE « classique », le RISE « premium suppliers » permettrait au client utilisateur d’avoir un partenaire qu’il connaît, voire qui pourra garantir une sécurisation supplémentaire, précise Gianmaria Perancin.
« Il faut se rappeler que d’autres normes proches du RGPD existent dans le monde (ce n’est pas une démarche uniquement européenne). Cette sécurisation complémentaire nous paraît très intéressante à étudier », explique-t-il.
Enfin, s’agissant d’une offre RISE, l’USF s’attend à ce que les innovations et mises à jour soient automatiques.
Mais tous ces points restent à valider avec SAP.
« L’offre “Premium Supplier” doit être travaillée à l’USF pour comprendre en quoi elle se différencie d’une offre RISE classique », confirme Gianmaria Perancin. « Selon le peu d’éléments à notre connaissance aujourd’hui, il s’agit bien d’un modèle RISE amendé dans le “simple” fait que SAP délègue la conduite des systèmes à un tiers de confiance ».
« Il se peut, en revanche, que cela comporte des éléments de coûts différents par rapport à l’offre RISE classique », ajoute-t-il. « Ce que l’USF étudiera également ».
Pour le président de l’USF, ces travaux pourraient aussi intéresser le CIGREF. L’association des utilisateurs francophones de SAP va donc proposer à l’association des DSI des grands groupes français « de mettre en commun nos énergies autour de ce sujet ».
Un modèle différent de SAP sur S3NS et Bleu
Cette délégation du « Run » dans RISE parfum « premium suppliers » différera a priori également de ce que devrait être le modèle de S3NS et de Bleu.
Les deux futurs clouds « souverains » (du Azure et du GCP gérés par des entreprises françaises) devraient être des « offres RISE pleinement supportées par SAP, [mais] dans le même modèle que celle basée sur AWS, Azure ou GCP », anticipe le président de l’USF.
Dans ce cadre, « ce sera “juste” l’hébergeur qui pourra être S3NS ou Bleu, peut-être avec des facteurs de prix différents à analyser dans leur globalité (comme la différenciation dans les offres de service par rapport aux offres RISE existantes). [Mais] la gestion des ressources resterait dans la main de SAP », avance Gianmaria Perancin.
Pas question donc de pouvoir choisir un partenaire particulier.
Une offre qui n’est pas poussée par SAP
« Il y a néanmoins un point qui nous laisse perplexes », lance le président de l’USF avant de finir l’échange. En France, l’offre Premium Supplier ne serait pas mise en avant par SAP. « Nous devons en comprendre les raisons », prévient-il.
Gianmaria PerancinPrésident de l’USF
Une des raisons possibles serait « un problème dans la montée en compétences des équipes locales qui s’approprient complètement certains sujets [alors que] SAP SE (le siège en Allemagne) est une mine d’informations », regrette-t-il.
L’USF va donc « pousser » SAP France à travailler sur ces connaissances et au sujet de « leurs montées en puissance sur ces sujets », conclut Gianmaria Perrancin qui promet que « cela fera l’objet d’un échange prévu avec Olivier Nollent [N.D.R. : PDG de SAP France] ».
Le problème serait aussi présent de manière critique chez SAP Suisse.