Google lance GenAI Creative Agent pour les designers et les marketeurs
Google se frotte à Adobe en ciblant les domaines du le marketing et de la publicité avec un bot conçu pour aider les créatifs à élaborer des campagnes, des story-boards, des images et des textes grâce à l’IA générative.
Parmi le tsunami de nouveautés et d’avant-premières en matière d’IA générative présentées à Google Cloud Next figurait Creative Agent, un bot de génération d’images et de textes. Cette nouveauté montre que Google est prêt à se positionner face à Adobe, à Microsoft et même à Canva pour conquérir le cœur des créatifs du marketing et de la publicité.
Creative Agent fait partie de la plateforme Vertex AI, qui dispose désormais d’un « jardin de modèles » d’environ 130 types différents de modèles d’IA – dont Creative Agent – configurés pour des utilisations particulières, se félicite Thomas Kurian, CEO de Google Cloud. Les utilisateurs peuvent faire appel aux grands modèles de langage (LLM) de Google, Mistral, Anthropic et d’autres fournisseurs, ainsi que de nouveaux outils prompts.
Lors d’une démonstration de Creative Agent, Nenshad Bardoliwalla, director of product management de Google Vertex AI, a illustré les capacités de conversion de texte en image, en combinant des images externes (comme des paysages) avec des images internes (produits, etc.) hébergées sur le Google Drive d’un client. Dans l’exemple, le bot a généré des contenus qui montrent les tentes du client montées dans différents sites de plein air comme le Machu Picchu au Pérou et le Half Dome dans le parc national de Yosemite en Californie.
Creative Agent peut aller encore plus loin, par exemple en développant des story-boards pour les campagnes de publicité et de marketing. D’autres plateformes, en premier lieu Adobe Creative Cloud très utilisé dans ce milieu, proposent des outils similaires ; chacune d’entre elles – y compris celle de Google – nécessite des abonnements et des ressources différents pour entraîner et fine-tuner les bots afin qu’ils arrivent à des résultats exploitables.
Google fait valoir qu’il se différencie en intégrant cette fonctionnalité dans sa plateforme Workspace et en la rendant utilisable par des professionnels sans réels savoirs techniques.
Un atout, mais pas une menace pour les créateurs
À première vue, il peut sembler contre-intuitif que les créatifs (comme les graphistes et les responsables de campagnes de publicité ou de marketing) adoptent de tels outils, car ceux-ci automatisent une grande partie de leur travail créatif et pourraient donc constituer une menace pour leur emploi.
Mais pour Liz Miller, analyste chez Constellation Research, c’est tout le contraire. Les créatifs continuent de produire des idées, et les images et textes automatisés permettent de finaliser leurs conceptions à 90 % en un temps très court. Il pourrait finalement s’agir de l’un des cas d’utilisation qui tiennent les promesses de l’IA d’éliminer les tâches à faible valeur ajoutée ou répétitive, tout en permettant aux employés de se concentrer sur celles qui requièrent leurs compétences.
« Vous êtes un designer et vous faites une superbe esquisse. Vous importez ce brouillon comme référence de style. Et tout d’un coup, vous avez quatre options qui s’appuient sur ce style et vous vous dites : “Oh, OK, je vais télécharger celle-là et l’importer dans la plateforme de conception de mon choix” », illustre Liz Miller. « Si je suis un créatif qui travaille dans une entreprise, j’économise 80 % de mon temps. Ce qui m’aurait pris des jours me prend maintenant quelques heures. C’est une proposition de valeur très intéressante pour une agence.
Thomas Kurian, de Google, estime pour sa part que les agences de publicité clientes ont fait part de « retours très positifs » sur les démonstrations en avant-première de Creative Agent.
Lors de la conférence Google Next' 24 à Las Vegas, Google a également présenté toute une série de fonctionnalités à base d’IA générative pour Workspace, dont la possibilité pour les utilisateurs de créer des vidéos collaboratives. Le but est là encore d’accélérer la production de contenus marketing interne ou de rendre des présentations Google Slides plus vivantes , et plus largement de rester dans la course face à Microsoft 365 qui infuse lui aussi l’IA générative à tout va.