Workday augmente (encore) son empreinte en France
Historique du SIRH, Workday commence à voir croître le succès de son offre Core Finance en France, pays prioritaire dans la stratégie internationale de l’éditeur américain. Et pays où il a dépassé ses objectifs.
L’éditeur de SIRH et de Core Finance, Workday enchaîne les bonnes années en France. Logique, d’une certaine manière, puisque pour l’éditeur américain, l’international est devenu stratégique ; et à l’international, la France fait partie des pays prioritaires.
Mais encore faut-il concrétiser l’ambition. Ce qui semble être le cas en 2023 (comme les années précédentes).
Dans le monde, Workday a réalisé un chiffre d’affaires (CA) de 7,3 milliards $, en progression de +17 % (une performance au-dessus des attentes).
Tous les segments de Workday se portent bien.
L’approche par les « skills » tirerait par exemple la demande pour la partie Talent Management du SIRH, tout comme la recherche d’efficience opérationnelle, la planification des ressources et la problématique des « front-line workers », illustre Pierre Gousset, Vice President EMEA.
En revanche, l’Intelligence Artificielle (IA) dans les RH est encore au stade exploratoire, avec beaucoup d’interrogations, voire un peu de méfiance de la part des entreprises. Un futur relais de croissance ?
Côté Core Finance, la croissance est, là encore, au rendez-vous. Tout comme dans le développement avec sa dernière offre en date, Extend, qui permet d’étendre les outils RH et Financiers avec des applications (AppBuilder) et/ou des données tierces (intégration), ou, en sens inverse, utiliser des services d’IA de Workday dans d’autres applications (IA Gateway).
Tous les indicateurs seraient donc au vert.
Le Core RH et le Talent Management continuent de s’imposer en France
« Nous suivons les grandes tendances de la corp », souligne Hubert Cotté, DG France. Et ses objectifs de croissance sont tenus. « L’année dernière, nous avons dit que nous voulions faire au moins 30 % de croissance par an. Nous avons fait plus ».
Plus largement, en plus des « nouveaux logos […] la base installée contribue de plus en plus aux revenus », se félicite Hubert Cotté évoquant le « cross selling » et le « upselling ».
La prudence reste cependant de mise. « Comme, tous les acteurs du marché, notre vigilance est accrue », concède-t-il. « Les timings d’un certain nombre de gros projets ont été impactés par l’environnement économique. Certains ont été décalés ou retardés, d’autres ont accéléré. Mais la moyenne, c’est une dynamique de croissance extrêmement soutenue », assure-t-il.
Les ventes de logiciels RH – qui continueraient de progresser en CA – constituent encore « l’essentiel des revenus » de Workday en France. Avec une évolution notable : l’intérêt pour le Talent Management se concrétiserait en budgets.
« Il y a un an, les entreprises [françaises] commençaient à discuter de la bascule pour devenir des organisations “skill based”. Les gens se posaient des questions. Ils voulaient y aller, mais ils ne savaient pas trop comment. Aujourd’hui, nous vendons [notre offre Skill Cloud], on la monétise et on la déploie », résume le DG France.
Extend prend aussi
Autre bon résultat, Extend commencerait à prendre – et en tout cas à susciter une forte attention – suivant là encore la tendance globale.
« Nous sommes passés d’une phase exploration [par nos clients], à une phase de mise en production [dans] une logique d’extension de Workday, avec des applications liées à des cas d’usage et des besoins très particuliers à chaque client ».
L’heure serait donc à « l’industrialisation des use cases ». Après des premiers PoCs en 2022, les clients d’Extend développeraient aujourd’hui en moyenne 4 à 5 applications avec ce PaaS, « plus sur du transactionnel que sur de la consommation d’IA [via les services de Workday] ».
Le Core Finance : laisser le temps au temps.
Si le SIRH/HCM est encore la gamme phare de Workday, le Core Finance est en progression, avec une notoriété et une image qui s’imposeraient doucement, mais sûrement, en France.
« Le marché se déclenche enfin », constate Hubert Cotté. Depuis son lancement en 2020, Workday France arrivait surtout à signer des filiales de grands groupes, des ETIs ou des entreprises de technologie (scale-up) ou de services. « Aujourd’hui, des grands comptes nous sollicitent sur des logiques de “future of ERP” », se réjouit le DG France qui souligne qu’il fallait prendre le temps… et qu’il faudra certainement aussi être patient.
Hubert CottéDG France, Workday
« C’est un marché très conservateur », continue-t-il. « Il a fallu améliorer notre notoriété et constituer un écosystème de grands cabinets, prêts à nous recommander et à se doter d’équipes [spécialisées]. Je le vois sincèrement comme une vague de fond très puissante. On prend position. Et de plus en plus ».
Produit connexe, l’EPM (dont Adaptive Planning) continue à être un « best-seller », soit en produit indépendant, soit en complément du HCM et du Core Finance.
« La partie finance progresse dans notre mix. Et la tendance nous laisse penser que cela va continuer à évoluer [vers une part croissante de ce segment] », conclut le DG France.
Pierre Gousset acquiesce. Pour lui, c’est une tendance forte sur toute l’Europe. « En EMEA, nous avons dépassé nos objectifs [sur la partie finance], à la fois en nombre de nouveaux logos et en chiffre de souscriptions », confie-t-il.
Sur les quelques secteurs ciblés par Workday (qui ne propose par exemple pas son Core Finance dans l’industrie), l’éditeur aurait même « eu quelques victoires significatives sur les grands comptes, en remplacement de SAP ou d’Oracle », se félicite le VP EMEA sans forfanterie.