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Broadcom vend sa division VMware EUC à KKR pour 3,8 milliards de dollars

Les clients qui associent l’hyperviseur de VMware aux postes de travail Horizon et Workspace One pourraient ressentir une certaine nervosité en matière de licences, mais l’accord pourrait se traduire par une plus grande flexibilité.

Broadcom prévoit de vendre la division informatique pour utilisateurs finaux de VMware à la société de capital-investissement KKR pour 3,8 milliards de dollars dans le courant de l’année.

Broadcom a acquis VMware à la fin de l’année dernière pour 61 milliards de dollars, après une longue période d’examen réglementaire international. Depuis lors, l’entreprise s’est efforcée de récupérer les coûts d’acquisition de VMware en rationalisant les lignes de produits, en mettant fin aux licences perpétuelles pour un certain nombre de produits et en vendant des éléments à faible chiffre d’affaires, notamment la division EUC et – à venir – la division sécurité de VMware, qui comprend Carbon Black.

« Les tentatives de diversification [des produits] de VMware ont toujours été discutables », a déclaré Holger Mueller, analyste chez Constellation Research. « Il est clair qu’elles n’avaient aucun sens, car sinon [Broadcom] ne les aurait pas vendues. Il y aurait eu certaines synergies ».

La division EUC, qui comprend les produits phares Workspace One et les postes virtuels Horizon, continuera d’être supervisée par l’équipe de direction actuelle de VMware, dirigée par Shankar Iyer, a indiqué KKR.

Potentiel de croissance des ordinateurs de bureau virtuels

L’acquisition par KKR des produits EUC de VMware pourrait entraîner une certaine confusion autour des licences pour les clients qui ont droit à vSphere dans le cadre de la licence Horizon. Selon Gabe Knuth, analyste chez TechTarget’s Enterprise Strategy Group, les utilisateurs pourraient avoir à s’inquiéter des changements de prix, car ils auront affaire à deux entreprises.

Avant et après l’acquisition de Broadcom, VMware s’est efforcé de faire fonctionner Horizon et Workspace One non seulement dans le cloud de VMware, mais aussi dans Microsoft Azure, AWS et d’autres environnements. Les analystes s’attendent à ce que les outils deviennent encore plus flexibles à mesure que KKR cherche à accroître sa base de clients en vue d’une éventuelle introduction en bourse de VMware EUC ou de sa revente.

S’il est tentant de comparer l’acquisition de VMware EUC par KKR à celle de son rival Citrix par Vista Equity Partners en 2022, Gabe Knuth estime que cette opération était beaucoup plus compliquée. Elle était quatre fois plus importante (16,5 milliards de dollars) et Vista avait acquis au passage beaucoup plus de technologies. Enfin, la vente avait été motivée par des investisseurs activistes. Avec moins de variables d’ajustement dans les propriétés de VMware et le maintien des dirigeants, KKR pourrait trouver un chemin plus facile vers les revenus.

« Il est concevable que, moyennant une intervention minimale [..], VMware EUC puisse constituer un élément précieux du portefeuille de KKR, et peut-être même qu’il finisse par redevenir une société cotée en bourse. »
Gabe Knuth Analyste, Enterprise Strategy Group -TechTarget

« Il est concevable que, moyennant une intervention minimale (du moins par rapport à Citrix), VMware EUC puisse constituer un élément précieux du portefeuille de KKR, et peut-être même qu’il finisse par redevenir une société cotée en bourse », a déclaré Gabe Knuth.

Un certain nombre de cabinets d’analyse des tendances technologiques prévoient une croissance de plus de 10 % du nombre de postes virtuels dans les années à venir, car de plus en plus d’entreprises utilisent cette technologie pour fournir des ressources informatiques à leurs employés à distance.

Holger Mueller estime que la virtualisation des postes de travail et les espaces de travail numériques ont encore un fort potentiel de croissance. Bien que ces technologies n’aient pas connu l’essor escompté par de nombreux observateurs au fil des ans, des secteurs tels que la santé s’orientent vers des postes de travail sans état, ou indépendants du terminal, pour les employés qui peuvent travailler à partir d’un téléphone, d’une tablette ou d’un ordinateur portable, en fonction de leur environnement de travail physique.

« Tant que les performances sont au rendez-vous, en tant qu’employé, on se moque de ce qui se passe sous le capot », estime Holger Mueller.

En outre, la virtualisation permet aux services informatiques de mieux contrôler les applications utilisées par les travailleurs à distance et facilite la mise à jour des applications et de la sécurité, poursuit-il. Les postes virtuels peuvent fonctionner sur des appareils tels que les Chromebooks et les clients légers, qui coûtent moins cher que les PC traditionnels. Ces avantages pourraient signifier que la virtualisation des postes de travail, qui existe depuis les années 1960, a encore une chance de conquérir une part de marché beaucoup plus importante.

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